L’Alliance a sa « star ». Elle s’appelle Blake Francis. Devant une foule effervescente et conquise par l’Américain et ses 30 points, le club montréalais a remporté son premier match de la saison par un pointage final sans équivoque de 84-69, vendredi soir, à l’Auditorium de Verdun.

Nouvelle saison, même ambiance déchaînée.

DJ, présentation des joueurs dans un nuage de fumée, danseurs de breakdance lors des arrêts de jeu… À l’image de la saison dernière, cette première rencontre était un spectacle, à guichets fermés qui plus est. Et comme en 2022, les joueurs de la NBA Luguentz Dort et Chris Boucher, lunettes de soleil au visage, étaient attentifs sur les lignes de côté. Boucher a d’ailleurs passé l’entracte devant un amas d’amateurs afin d’autographier chandails, casquettes et ballons.

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Luguentz Dort et Chris Boucher étaient de retour à Verdun pour lancer la saison de l’Alliance.

Quoi de mieux, pour accompagner ce spectacle hors terrain, qu’une victoire face à l’une des équipes considérées comme aspirantes aux grands honneurs, les River Lions de Niagara ?

« Je ressens de la fierté », a laissé tomber l’entraîneur-chef Derrick Alston Sr. avant de remercier ses joueurs de lui avoir offert sa première victoire à la tête de l’équipe.

Tout le monde a fait son travail. Ceux qui doivent marquer ont marqué. Ceux qui doivent prendre des rebonds ont pris des rebonds. Ceux qui doivent défendre, être physiques… Tous ces gars ont fait leur job. J’étais très heureux de ça.

Derrick Alston Sr., entraîneur-chef de l’Alliance

Dès les premières secondes, la foule s’est montrée impliquée… et émerveillée par les manœuvres de Blake Francis. Vif, rapide et agile, l’Américain de 25 ans a enfilé le premier panier du match pour l’Alliance sur une percée en solo. La soirée était lancée.

« Ç’a fait du bien de laisser sortir un peu les nerfs, a dit un Francis posé, mais heureux, après la rencontre. J’avais du fun tout le long du match. La foule a joué un énorme rôle dans notre victoire. »

« Je pouvais à peine m’entendre penser ! s’est exclamé Alston Sr. Mais c’était génial. […] Pardonnez mon langage, mais c’est dix fois mieux que ce qui se passe en G-League, et j’ai été là pendant sept ans. J’ai hâte à tous les matchs à domicile ! »

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Elijah Ifejeh s’efforce de contrôler le ballon.

« Il est la star de notre équipe »

L’Alliance, qui jouait pour la première fois après un très court camp d’entraînement, a pris un léger retard de 15-12 au premier quart. Retard qu’elle n’a pas tardé à combler. La troupe de Derrick Alston Sr. a en effet semblé prendre davantage ses aises au deuxième quart. Celui-ci a d’ailleurs commencé avec les deux premiers paniers de trois points de l’Alliance, gracieuseté du spécialiste en la matière, Ahmed Hill. La foule n’attendait que ça.

Au moment de retourner au vestiaire pour l’entracte, l’Alliance avait les devants 33-30, grâce entre autres aux 12 points de Hill et aux 10 de Francis. Ces derniers ont été les deux joueurs les plus utilisés par l’entraîneur avec plus de 32 minutes de temps de jeu.

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Sur les lignes de côté, les joueurs de l’Alliance restaient dans le match.

« Il est la star de notre équipe », a laissé tomber Alston Sr., qui connaît bien Francis pour l’avoir déjà coaché.

« Je sais qu’il peut marquer. Tout le monde dans la bâtisse sait qu’il peut marquer. Quand il devient meilleur défensivement, là il devient une star. […] Pendant le match, il est devenu meilleur défensivement parce qu’il sait que je vais le tenir responsable. Il a été excellent. Il est la machine qui fait avancer l’équipe. »

Le Québécois Nathan Cayo, qui a enregistré six rebonds offensifs dans la victoire, n’a pas hésité lui non plus à vanter le travail de son coéquipier, avec qui il a déjà joué par le passé.

« Il va être un joueur incroyable pour nous, a-t-il affirmé. Il peut marquer de tellement de manières différentes et passer la balle. »

Sans égoïsme

Même si elle a parfois été un peu désorganisée défensivement, l’Alliance n’a fait que creuser son avance petit à petit. En fin de match, alors qu’elle tentait d’atteindre la cible de 83 points établie par la règle d’Elam, Hill et Nathan Cayo y sont allés de deux dunks consécutifs. La foule, déjà debout, était extatique.

« Je pense que nous avons gagné le match avec la défense et l’effort, a estimé Cayo. Je pense que nous avons travaillé plus fort qu’eux. Nous voulions plus qu’eux. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour gagner. »

Ces paroles faisaient écho à celles de son entraîneur, prononcées un peu plus tôt.

« Ils ont joué sans égoïsme, a dit Alston Sr. Ils avaient confiance en eux, une chose dont je parle tous les jours. »

Maintenant que la première victoire est acquise, le défi sera d’en obtenir d’autres. L’an dernier, l’Alliance avait remporté son premier match avant de perdre 16 de ses 19 duels suivants.

Le secret pour y arriver ? « Continuer à se faire confiance les uns les autres, dixit Blake Francis. C’est le premier match de la saison, c’est encore un travail en cours. Je pense que nous allons continuer de faire grandir cette confiance au fil des matchs et devenir une très bonne équipe. »

La règle d’Elam

La LECB est la seule ligue de basketball au monde à avoir adopté la règle d’Elam. Lorsqu’il reste moins de quatre minutes au match, on range le chronomètre pour le reste de la partie. À l’arrêt de jeu suivant, on établit un pointage à atteindre, soit le nombre de points de l’équipe en tête plus neuf.