(Henderson) Victor Wembanyama est plus que jamais favori pour être le N.1 du prochain repêchage : encore ultra-dominant, il a guidé les Metropolitans au succès (112-106), jeudi en amical contre la G-League Ignite, avec 36 points, 11 rebonds et 4 contres à son actif.

L’Amérique du basket est prévenue, une « Wembamania » se profile bel et bien.

Le Français de 18 ans (et 2,21 m), que seuls les observateurs suivaient depuis quelques années, annonçant déjà le phénomène à venir, a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui pour ses premiers pas aux États-Unis-qu’il rêve de conquérir. Le tout devant quelque 200 représentants, gérants généraux, recruteurs, des 30 franchises NBA venues le scruter.

Une opération promotionnelle inédite pour un « prospect » (espoir), de surcroit non Américain, qui ajoutait une énorme pression sur ses jeunes épaules, compte tenu des attentes à son endroit. Mais en deux matchs, comme autant de démonstrations de force, porté par un talent insolent et des aptitudes physiques hors normes, il a mis tout le monde d’accord, tout en se montrant extrêmement à l’aise et mature face à l’engouement médiatique.

« Cette expérience était unique, magnifique. Je ne sais pas comment ça aurait pu être mieux encore », a commenté Wembanyama en conférence de presse d’après match, qui était son deuxième en moins de 48 heures. Et constituait une revanche face à l’Ignite, une équipe en partie composée de jeunes talents susceptibles comme lui d’être sélectionnés par une franchise en 2023 et qui s’était imposée (122-115) dans la première manche.

Décisif

Cette fois, Wembanyama a non seulement brillé de plus belle individuellement, mais il a mené les siens à la victoire.

Après ses 37 points (7/11 derrière l’arc) et 5 contres réussis mardi, il a fait presque aussi bien offensivement, mais en se montrant plus actif encore des deux côtés du terrain, ajoutant à son escarcelle 4 passes décisives. Il a aussi fait le spectacle en claquant un dunk après alley-oop (passe en l’air) initié par Hugo Besson.

Surtout, il a été décisif dans le quatrième quart-temps, marquant 15 points qui ont largement contribué au retour des Metropolitans, pourtant menés de douze unités à l’entame de ce dernier acte. Son interception, la seule du match, dans la dernière seconde, et deux lancers francs inscrits ont définitivement scellé la victoire.

Le tout sous les yeux de son compatriote Rudy Gobert, venu en voisin de Las Vegas — qui se trouve à vingt kilomètres —, où le pivot des Bleus effectue un stage de présaison avec son nouveau club des Minnesota Timberwolves.

« C’est vraiment excitant, nous avons la chance d’avoir un tel talent, nous n’avons jamais vu un joueur comme Victor », s’est félicité Gobert au micro d’ESPN, qui retransmettait le match en direct.

« Encore rien accompli »

« Je le connais depuis qu’il a 13 ans, nous savions qu’il allait être unique. Il est très mature, il sait où il veut aller. Je ne pense pas qu’il y ait de comparaison possible », a ajouté celui, qui compte bien former avec lui un redoutable duo d’intérieur en équipe de France lors des prochaines échéances internationales, à savoir les Mondiaux-2023 et les Jeux olympiques 2024 à Paris.

En attendant, l’objectif principal de Wembanyama se situe aux États-Unis où il suscite déjà l’admiration des vedettes de la NBA, notamment LeBron James (Lakers) qui l’a qualifié d’« extraterrestre ».

« C’est un honneur d’avoir de grands joueurs qui parlent de moi de cette manière, mais ça ne change rien. J’ai trouvé ça cool, mais je dois rester focalisé sur mes objectifs. Je n’ai encore rien accompli, je n’ai pas joué un match en NBA, je n’ai pas été repêché », a-t-il réagi, imperturbable, après le match.

Le repêchage du 22 juin 2023 est encore loin — plus de huit mois. Mais pour l’heure sa trajectoire est parfaite : Wembanyama n’a jamais été aussi bien placé pour devenir le premier Français de l’histoire à être sélectionné en premier.