Luguentz Dort et Chris Boucher sont devenus des incontournables de la NBA. Les Québécois ont tous deux signé de nouveaux — et lucratifs – contrats avec leurs équipes respectives, le Thunder d’Oklahoma City et les Raptors de Toronto, jeudi soir, lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.

La banque a sauté à Oklahoma City. Luguentz Dort se serait entendu sur les termes d’une entente de cinq ans et de 87,5 millions avec le Thunder, a fait savoir son agent Thaddeus Foucher à ESPN. Il empochera donc en moyenne 17,5 millions par année jusqu’en 2027, ce qui fait de lui l’athlète québécois le mieux payé, tous sports confondus.

Voilà tout un exploit pour le Montréalais de 23 ans qui n’a jamais été repêché dans la NBA…

Dort a plutôt signé son premier contrat à deux volets avec le Thunder dans les heures qui ont suivi le repêchage de 2019. Depuis, il s’est graduellement établi comme un des piliers de l’équipe. Cette année, il présentait une fiche de 17,2 points, 4,2 rebonds et 1,7 passe décisive par match en 51 duels jusqu’à ce qu’une blessure à l’épaule gauche mette fin à sa saison en février.

Le natif de Montréal-Nord est passé sous le bistouri en mars, mais devrait être de retour pour le début de la prochaine campagne. Croisé par La Presse dans les paddocks du circuit Gilles-Villeneuve lors du Grand Prix du Canada il y a deux semaines, l’athlète affirmait « grandir dans la NBA en ce moment ». « Chaque année, je m’améliore », avait-il ajouté.

Parions qu’il progressera encore plus au cours des prochaines saisons, alors qu’il est l’un des éléments clés de la reconstruction du Thunder.

Chris Boucher demeure avec les Raptors

De son côté, Chris Boucher aurait signé une nouvelle entente de trois saisons et 35,25 millions avec les Raptors, ce qui lui rapportera en moyenne 11,75 millions par année. Il profite donc d’une augmentation de salaire annuel d’environ 5 millions par rapport à son dernier contrat.

PHOTO KIM KLEMENT, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Chris Boucher (25) aurait signé un contrat de trois saisons et 35,25 millions avec les Raptors.

À 29 ans, Boucher vient de disputer sa quatrième campagne avec la formation torontoise. Il a amassé 9,4 points et 6,2 rebonds par match en 80 rencontres, cette saison.

Lui aussi natif de Montréal-Nord, Boucher a commencé le basketball tardivement, à l’âge de 18 ans. Comme Dort, il n’a jamais été repêché. En 2017, après qu’il eut joué deux saisons avec les Ducks de l’Université de l’Oregon, les Warriors de Golden State lui ont donné une chance. Il a disputé quelques matchs avec leur club-école à Santa Cruz et il faisait partie de l’alignement qui a remporté le titre de la NBA en 2018.

L’année suivante, il se retrouvait dans l’organisation des Raptors, où ça se passe plutôt bien. Il a connu sa meilleure saison dans la NBA en 2020-2021, produisant en moyenne 13,6 points et 6,7 rebonds par match en 60 apparitions.

De bonnes nouvelles

Les bonnes nouvelles sont nombreuses ces temps-ci pour le basketball québécois. Il y a une semaine à peine, Bennedict Mathurin devenait le Québécois repêché le plus haut de l’histoire de la NBA. Les Pacers de l’Indiana en ont fait le 6choix au total de la séance de sélection.

L’été passé, Boucher et Dort ont tous deux reçu la médaille de l’Assemblée nationale devant les jeunes du quartier de Montréal-Nord. « Je représente [le quartier] au complet, avait souligné Dort. Souvent, on entend du mal de Montréal-Nord, mais il y a beaucoup de talent. »

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

L’été passé, Chris Boucher et Luguentz Dort ont tous deux reçu la médaille de l’Assemblée nationale devant les jeunes du quartier de Montréal-Nord.

Quelques jours plus tard, Boucher avait rencontré La Presse entre les murs de l’École de technologie supérieure, lors de son camp de basketball de la rentrée destiné aux garçons et filles de 8 à 16 ans. Il disait souhaiter être un modèle pour les jeunes basketteurs de la métropole.

« Je dis [aux jeunes] d’être fearless, de ne pas avoir peur, d’avoir beaucoup confiance en eux. Tu viens de Montréal, où on va douter beaucoup, on va dire que tu ne peux pas y arriver, mais il faut beaucoup de confiance en soi et travailler fort. Moi, j’ai dû travailler beaucoup plus que la normale des gens qui sont dans la NBA juste parce que je viens de Montréal et qu’il n’y a pas vraiment d’opportunités comme ça. »

Avec Boucher, Dort, Khem Birch et maintenant Mathurin, la voie s’ouvre de plus en plus pour les jeunes Québécois qui aspirent à jouer un jour dans la NBA.