Kemy Ossé s’est présenté à l’Auditorium de Verdun vers 7 h 30, lundi matin. Deux heures avant le premier entraînement de l’Alliance de Montréal. « Je voulais juste toucher le ballon, aller sur le terrain ici, à la maison. C’était spécial. C’est vraiment un sentiment que je ne peux pas décrire. »

Voilà qui donne une bonne idée du sentiment qui régnait entre les murs du domicile de l’Alliance de Montréal pour cette première journée du camp d’entraînement.

En entrant dans l’Auditorium aux alentours de 9 h 20, on n’entendait que le couinement des chaussures de sport sur le terrain. Sur le coup de 9 h 30, le directeur général Joel Anthony, la directrice des opérations Annie Larouche et l’entraîneur-chef Vincent Lavandier se sont adressés aux joueurs, attentifs. Le trio donnait ainsi le coup d’envoi officiel du premier camp de l’histoire de la franchise.

« Il y a beaucoup d’énergie et un peu de stress, surtout pour les plus jeunes, a noté le meneur montréalais Kemy Ossé après l’entraînement. C’est normal. Pour plusieurs d’entre eux, c’est le premier camp d’entraînement professionnel. On va un peu vite présentement, mais c’est vraiment excitant. »

« Tout le monde est juste excité, a quant à lui laissé entendre l’ailier Nathan Cayo. On apprend à se connaître. Il y en a plusieurs dans l’équipe qui se connaissent déjà. Donc c’est de développer une chimie, commencer à comprendre les jeux de matchs. »

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Nathan Cayo

Au total, 15 joueurs étaient présents lundi. Les joueurs européens Gaios Skordilis et Ashley Hamilton étaient les deux seuls absents, mais ils se joindront à l’équipe prochainement. À leur arrivée, l’Ontarien Lewis Diankulu s’en ira, a expliqué Vincent Lavandier.

Trois défis

Lavandier est arrivé à Montréal il y a 10 jours. Il a eu le temps de se familiariser de nouveau avec la ville – qu’il connaît déjà bien –, et de voir le terrain se construire sur la patinoire Scotty-Bowman. Terrain qui, soit dit en passant, est particulièrement joli.

« Je ne suis pas quelqu’un de stressé, donc tout se passe bien, a dit l’entraîneur-chef. Je n’ai pas l’impression d’être débarqué et d’être en train de tout découvrir parce que ça fait des mois qu’on est au travail. »

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L’entraîneur-chef Vincent Lavandier

L’homme de 50 ans n’est pas le genre d’entraîneur à « expérimenter » avec ses joueurs, a-t-il fait savoir. Tout est déjà « calculé ». Sa planification est prête pour toute la saison. « Je suis très sérieux », a-t-il lancé devant les regards étonnés des journalistes, avant d’expliquer que c’est sa façon à lui d’être prêt à affronter les impondérables qui pourraient survenir en cours de campagne.

À plusieurs reprises, le natif de Dieppe, en Normandie, a parlé aux médias de la notion de plaisir. Le plaisir de faire de « belles rencontres ». Le plaisir de se retrouver sur le terrain.

Vous avez pu voir de l’enthousiasme et de la volonté [ce matin]. Je trouve qu’au quotidien des temps modernes, la notion de plaisir est importante. Je suis sûr qu’on va prendre beaucoup de plaisir. Si on peut gagner en plus, ce serait parfait !

Vincent Lavandier, entraineur-chef de l’Alliance de Montréal

Lavandier nomme trois principaux défis auxquels son équipe fera face cette saison. Premièrement, « ne pas perdre la balle d’un point de vue technique ». « C’est simple de dire ça, mais c’est difficile », a-t-il soutenu. Ensuite, « construire une défensive collective » et, finalement, s’assurer que tout le monde est « en pleine forme à la fin du camp d’entraînement », qui ne durera que neuf jours.

Pour l’instant, seul le Québécois Hernst Laroche est limité ; il traîne une blessure subie lors de sa dernière saison en Tunisie.

Les bénéfices de l’expérience

Pour sa première saison, l’Alliance compte sur une équipe jeune, mais aussi sur quelques joueurs d’expérience. Le Montréalais Kemy Ossé, qui a été le premier à s’entendre avec l’Alliance en mars, fera partie des leaders. Il est l’un des deux seuls joueurs, avec Alain Louis, à avoir déjà joué dans la Ligue élite canadienne de basketball (LECB).

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Le Montréalais Kemy Ossé a été le premier à s’entendre avec l’Alliance.

« Je vais devoir être très vocal, parler beaucoup, c’est normal, a-t-il soutenu. J’accepte ce défi-là. C’est un de mes premiers défis pour cette année, de communiquer plus, de guider les plus jeunes. »

Au total, huit joueurs n’ont aucune expérience professionnelle derrière la cravate. Du lot, il y a Nathan Cayo, produit du Collège Jean-de-Brébeuf. L’ailier de 24 ans a joué les cinq dernières saisons avec les Spiders de l’Université de Richmond, dans la NCAA.

« Kemy, c’est une légende de Montréal, a-t-il lancé. Je suis son parcours depuis que je suis jeune. Maintenant que je joue avec lui, je veux juste apprendre de lui, lui poser des questions sur ce que c’est que d’être un professionnel, pour avoir une longue carrière. »

Les recrues pourront aussi compter sur le Montréalais Hernst Laroche, 33 ans, qui a évolué dans différentes équipes européennes au cours des huit dernières années. C’est sans parler du Grec Gaios Skordilis et de l’Anglais Ashley Hamilton, qui jouent pro depuis respectivement 14 et 9 ans.

« Dans les moments clés, [les joueurs d’expérience] vont être importants, a expliqué Vincent Lavandier. C’est eux qui [vont devoir] décider de la bonne marche, de la façon de faire pour gagner les matchs. […] C’est vrai que ça va être mes leaders. J’aurai peut-être une relation particulière avec eux dans ces moments-là. »

Règle d’Elam

La LECB est la seule ligue de basketball au monde à avoir adopté la règle d’Elam. Lorsqu’il reste moins de quatre minutes au match, on range le chronomètre pour le reste de la partie. À l’arrêt de jeu suivant, on cible un pointage à atteindre, soit le nombre de points de l’équipe en tête plus neuf. « C’est une super expérience pour moi, a souligné Vincent Lavandier à ce sujet. J’ai regardé les matchs et les attitudes des coachs pendant cette période-là. C’est marrant. On va découvrir. On verra ce que ça donne. Il faudra s’habituer à ça. J’ai déjà bien réfléchi à comment gérer la fin et surtout avant la fin. Ce ne sont pas que les quatre dernières minutes qui seront importantes, mais aussi avant. Il faut des joueurs qui soient dans un certain registre pour faire cette période-là, qui sont en forme. »

Les joueurs présents lundi

No 1 Abdul Mohamed
No 2 Hernst Laroche
No 3 Dominic Green
No 4 Nathan Cayo
No 6 Marc-André Fortin

No 7 Samuel Cayo
No 9 Elie Karojo
No 10 James Jean-Marie
No 11 Lewis Diankulu
No 12 Samuel Chaput
No 13 Alain Louis
No 15 Sherwood Brown
No 21 Isiah Osbourne
No 23 Kemy Ossé
No 31 Lawi Msambya

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