Bennedict Mathurin n’est pas seulement un joueur des Wildcats de l’Université de l’Arizona. Il est aussi, et surtout, l’un des meilleurs joueurs de basketball universitaire des États-Unis, un espoir de premier plan en vue du repêchage de la NBA et le porte-étendard d’une nouvelle et talentueuse génération de joueurs québécois.

L’Université de l’Arizona est la première tête de série de la division Sud au mythique tournoi du March Madness. Si l’équipe est parmi les quatre favorites au départ de la compétition, c’est notamment grâce à Mathurin. Le Montréalais de 19 ans, qui mesure 6 pi 6 po, présente une moyenne de 17,4 points par match depuis le début de la saison et vient d’être choisi pour faire partie de la deuxième équipe d’étoiles des États-Unis.

« Je suis très excité, c’est la première fois que je vais jouer au March Madness. Je vais travailler le plus fort possible pour aider mon équipe à gagner le championnat national », a-t-il expliqué aux journalistes, mardi soir, à la sortie d’un entraînement.

Visiblement ravi de recevoir toute cette attention médiatique à l’aube du tournoi le plus important de sa vie, Mathurin affirme ne pas ressentir de pression. Ses coéquipiers et lui ont beau entrer dans le tournoi avec l’étiquette de favoris, il pense qu’ils devront continuer à jouer comme ils le font depuis le début de la saison.

« Pour la majorité des joueurs dans l’équipe, ce sera notre première présence au March Madness. Au début de la saison, il n’y a pas beaucoup de personnes qui auraient misé sur nous pour gagner le tournoi. On n’a jamais eu beaucoup d’attentes. »

Le Québec à l’honneur

Mathurin ne sera pas le seul joueur de la province à participer au March Madness. Au total, il y aura 10 Québécois. Six hommes et quatre femmes. Une cuvée qui passera à l’histoire, et le Montréalais est fier d’être le visage de cette cohorte. Il s’agit non seulement d’un immense privilège, mais aussi d’une occasion à saisir pour inspirer les plus jeunes.

« C’est un grand honneur. Il y a beaucoup de jeunes qui m’envoient des messages sur Instagram et qui sont inspirés par mon parcours et qui me disent qu’ils sont vraiment heureux de voir où je suis rendu, parce que ça les motive. Si je fais tout ça, c’est pour motiver les jeunes qui vont venir après moi », a-t-il ajouté.

Olivier-Maxence Prosper (Marquette), Georges Lefebvre (Vermont), Nathan Cayo (Richmond), Eze Dike (Yale), Tyrese Samuel (Seton Hall), Donna Ntambue (Northeastern), Julie Brosseau (Kansas), Kiandra Browne (Indiana) et Andrea Torres (Utah) seront les autres représentants de la fleur de lys.

« Avec de beaux talents comme Olivier-Maxence, par exemple, c’est aussi un honneur de pouvoir jouer contre eux, de représenter Montréal et d’avoir d’autres bons joueurs qui m’accompagnent », dit Mathurin.

Mathurin a aussi rappelé que lui-même, en grandissant, avait été inspiré par des joueurs québécois. Luguentz Dort est un grand ami avec qui il a joué. Chris Boucher était son voisin. Ils ont été deux inspirations. Aujourd’hui, il espère pouvoir jouer le même rôle pour les jeunes qui le regardent et qui le suivent.

Une question de temps

Il est bien au courant que le March Madness et le basketball universitaire ne font pas les manchettes au Québec. Ayant grandi ici, il sait que la représentation qui en est faite n’est pas représentative de son talent et du prestige de son aventure américaine.

Néanmoins, il se console en se disant qu’il s’agit d’un privilège d’appartenir à cette nouvelle génération qui pourra rendre plus accessible le rêve de la NCAA aux jeunes Québécois.

« Je pense que le fait que de plus en plus de jeunes du Québec se rapprochent des rangs universitaires américains va nous donner encore plus d’attention. Il n’y a pas beaucoup de gens qui savent ce qui se passe en ce moment, mais il y a un début à tout. »

Je veux me rendre le plus loin possible pour que les gens commencent à porter attention [aux joueurs du Québec].

Bennedict Mathurin

La famille Mathurin a toujours soutenu Bennedict dans son développement. Encore aujourd’hui, malgré le décalage horaire imposé par le fait qu’il évolue en Arizona, personne du clan ne rate un match des Wildcats. Surtout pas sa sœur, qui est sa plus grande fan. En retour, elle est la plus grande idole de son frère.

À Montréal ou partout ailleurs au Québec, beaucoup de gens vont veiller tard pour assister à la naissance d’une future idole pour les joueurs de basketball d’ici.

Malgré toutes les distractions extérieures quant à son rôle au sein de son équipe ou au sujet de son avenir dans la NBA, Mathurin n’est concentré que sur un seul objectif : « Le plus important pour moi, c’est de gagner le March Madness. »