Mais qui est donc Vincent Lavandier ? C’est la question que beaucoup se sont posée, mardi dernier, quand l’Alliance de Montréal a dévoilé l’identité de son tout premier entraîneur-chef. La Presse se charge de vous le faire découvrir.

Si Vincent Lavandier peut sembler inconnu au Québec, le Québec n’est pas inconnu à Vincent Lavandier.

Originaire de Dieppe, en Normandie, l’homme de 50 ans a traversé l’océan Atlantique à maintes reprises au fil des années, notamment pour rendre visite à sa sœur, citoyenne canadienne et résidante de Montréal depuis plus de 20 ans.

Dans le monde du basketball, Lavandier possède un riche curriculum vitæ. Bien connu en France et en Grande-Bretagne, il a été entraîneur-chef de 10 équipes entre 1997 et 2021. Du lot, les Rocks de Glasgow de la British Basketball League, l’une des meilleures ligues d’Europe. Il a d’ailleurs mené la formation au championnat de saison et remporté le prix de l’entraîneur de l’année en 2019.

Lavandier a suivi ce qui se passait dans le monde du basketball canadien au cours des derniers mois. Quand une connaissance et son avocat, un Québécois, lui ont parlé du fait que l’Alliance cherchait un entraîneur-chef, c’était loin d’être une surprise.

« Il m’a dit qu’il allait me recommander auprès de Joel [Anthony, directeur général], raconte-t-il. Un jour, Joel m’a appelé et, petit à petit, on a sympathisé. »

Autrement dit, ç’a cliqué entre les deux hommes. « Je pense que Joel et Annie [Larouche, vice-présidente] ont fait des choix purement techniques et professionnels, mais je crois vraiment que ce n’est pas le plus important dans la vie de tous les jours, soutient-il. Ce qui est important, quelle que soit ta profession, c’est d’avoir un bon feeling. Avec Joel, on a eu ce feeling. On a même discuté d’enfants, de plein de choses autres que le basket. Et là, je lui parle tous les jours non-stop ! »

Ma passion, c’est le basket, et j’adore Montréal depuis très longtemps, donc les deux liés, c’était parfait.

Vincent Lavandier

Selon Lavandier, le calibre de la Ligue élite canadienne de basketball (LECB) s’apparente à celui des équipes qu’il a entraînées en Europe.

« Il y a des spécificités canadiennes dans le jeu, c’est technique. Mais c’est une ligue qui est plus qu’intéressante et que les Européens commencent à regarder très sérieusement. »

Quand on lui demande quelle est sa philosophie comme entraîneur, le Français insiste sur le jeu collectif et simple. Il est d’avis que le basketball consiste en un « grand partage, à la fois sur le terrain et en dehors du terrain ».

Le sport doit d’abord être du plaisir. Et pour prendre du plaisir, on doit être ensemble. Donc mon style de jeu, ce sera le partage de la balle.

Vincent Lavandier

« La simplicité, c’est difficile à mettre en place, continue-t-il. Et ça passe par le développement individuel des joueurs d’un point de vue technique pour le collectif. C’est ça, mon style de jeu. C’est d’être au service des joueurs pour qu’ils s’améliorent et aient une meilleure carrière dans un meilleur club. Pourquoi pas en NBA ? »

Titulaire d’un diplôme en préparation mentale, le pilote de l’Alliance compte bien miser sur les notions d’engagement et de plaisir.

« Quand on se lève et qu’on va travailler, on doit être heureux d’aller travailler, dit-il. En fait, on doit être heureux de venir à l’entraînement, de développer des choses ensemble. C’est ce que j’essaie d’amener dans mes équipes. C’est important pour les partisans de voir qu’on est tous ensemble pour eux sur le terrain et qu’on veut gagner ensemble. »

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DES ROCKS DE GLASGOW

Vincent Lavandier

Lavandier et sa femme arriveront au Québec en mai. Leurs trois enfants, tous joueurs de basket, les rejoindront à la fin de l’année scolaire.

L’Alliance doit disputer son premier match le 25 mai, contre les Honey Badgers, à Hamilton. Sauf qu’il lui manque encore un élément important : les joueurs. L’entraîneur se garde de dire si certains contrats ont déjà été accordés.

« Il y a des discussions avec Joel, bien sûr. J’ai eu des joueurs en entretien. C’est un long processus, et on va prendre le temps. »

Les entraînements doivent commencer le 16 mai. Lavandier n’aura donc que neuf jours pour « essayer de créer quelque chose ». C’est un peu pour cette raison qu’il veut des joueurs qui auront « la volonté de travailler ».

« Je veux aussi des joueurs extrêmement intelligents, ce qu’on appelle le “QI basket". Il va falloir apprendre vite. Comme j’ai un basket simple, mais compliqué, il va falloir être capables de réaliser tout ça. Il va me falloir des leaders techniques, vocaux, pour avoir une certaine chimie. Et on fait attention au profil psychologique des joueurs aussi. »

Comme Annie Larouche et Joel Anthony l’ont fait au cours des derniers mois, Vincent Lavandier assure que les partisans peuvent s’attendre à voir du talent local. « C’est vrai qu’il faut donner la chance à des Québécois dans cette ligue, et pourquoi pas à des Montréalais. Je pense que c’est une ville qui a un vrai talent. »