Les Montréalais Chris Boucher et Khem Birch reviennent sur une saison hors de l’ordinaire

Pour la première fois depuis 2013, les Raptors de Toronto ne participeront pas aux séries éliminatoires. Les Québécois Chris Boucher et Khem Birch sont revenus sur cette campagne tout sauf ordinaire lors de leur point de presse de fin de saison, dimanche après-midi.

Les Raptors ont conclu leur saison avec une neuvième défaite en dix matchs, dimanche, face aux Pacers de l’Indiana. Ils terminent au 12e rang dans l’Est, à deux positions d’une participation au tournoi de type play-in, qui leur aurait donné une chance de participer aux séries éliminatoires.

Les hommes de Nick Nurse, qui jouaient leurs matchs locaux en Floride en raison de la COVID-19, ont terminé la saison avec 27 victoires et 45 défaites.

Le Montréalais Chris Boucher a pris le premier rang de l’équipe au chapitre des contres, avec une moyenne de 1,9. En 60 apparitions, le joueur de 28 ans a produit 13,6 points par match et réalisé une moyenne de 6,8 rebonds par match. D’abord au centre, Boucher a été converti en ailier fort cette saison.

« En jouant avec quelqu’un qui est plus gros, je n’ai pas à me battre avec tous ces gars tout le temps, a-t-il fait valoir. Ça aide clairement. »

Ç’a été un ajustement, mais je suis vraiment fier de comment j’ai joué cette année.

Chris Boucher

Boucher, qui a signé un contrat de deux ans et 13,5 millions avec les Raptors l’été dernier, dit avoir un plan de match bien établi pour la saison morte.

« En jouant à une position différente, il y a plusieurs choses que je peux améliorer, a-t-il soutenu. Je veux juste devenir un joueur plus patient. Je dois améliorer mon QI du jeu. »

Mois de mars difficile

Le numéro 25, qui a subi une blessure au ligament latéral interne du genou gauche et manqué neuf matchs des siens en fin de campagne, affirme que le mois de mars a grandement affecté l’équipe. Plusieurs joueurs touchés par la COVID-19 ont dû s’absenter.

« C’est là qu’on a perdu le fil qu’on avait, croit Boucher. Je pense qu’on vivait une montée. On commençait à se retrouver. De perdre Pascal [Siakam], OG [Anunoby] et Fred [VanVleet], ça n’a vraiment pas aidé. On a eu nos chances, mais on a eu beaucoup d’obstacles : blessures, COVID, etc. Le calendrier était aussi un peu plus dur. Il y a beaucoup de choses qui n’étaient pas en notre faveur. »

Le joueur de 6 pi 9 po est néanmoins d’avis que les derniers mois ont permis à l’organisation de découvrir le talent de certains jeunes, comme Malachi Flynn et Jalen Harris.

Moi, ça m’a donné l’opportunité d’améliorer mon jeu et de voir ce que je peux faire de mieux. S’il y a quelque chose de positif à quoi on doit penser, c’est le développement des plus jeunes. On va construire autour de ça l’année prochaine. Je pense qu’on va être bons.

Chris Boucher

Khem Birch, l’autre Montréalais de l’équipe, a terminé la saison avec une moyenne de 7 points, 5,7 rebonds et 1,3 passe décisive par match. Le centre de 6 pi 9 po, arrivé avec les Raptors en avril, a obtenu beaucoup plus de temps de jeu qu’avec le Magic d’Orlando.

Il a d’ailleurs remercié l’organisation d’Orlando et son président des opérations Jeff Weltman de l’avoir laissé partir. Cette décision lui aura permis de montrer davantage ce qu’il sait faire, croit-il, alors qu’il sera joueur autonome cet été.

« Je sens que j’ai été chanceux, soutient-il. Si j’étais resté à Orlando, les gens auraient pensé que je n’étais qu’un gros joueur réserviste qui ne peut marquer ou faire quoi que ce soit. Ces gens [des Raptors] ont cru en moi. »

Birch, qui a obtenu un double-double lors du dernier match avec 18 points et 14 rebonds, affirme avoir dépassé ses propres attentes cette année.

PHOTO KEVIN JAIRAJ, USA TODAY SPORTS

Khem Birch (24)

« Quand je suis arrivé ici au début, j’étais nerveux, mon pays me regardait. J’ai quitté Orlando à mes propres conditions, alors c’était beaucoup de pression, mais j’ai travaillé fort toute l’année. Ce que j’ai vécu à Orlando m’a permis de réaliser ce que je voulais faire ici. »

L’homme de 28 ans prévoit se reposer dans les prochains jours avant de se préparer pour jouer pour Équipe Canada aux Jeux olympiques de Tokyo, cet été.

Loin de la famille

Chris Boucher n’a pu voir sa famille, qui habite Montréal, qu’une seule fois en un an. Avec toutes les restrictions associées aux voyages et le fait que les Floridiens ne portent pas le masque, Boucher n’a pu faire venir sa mère, sa sœur et son frère. Un sacrifice qu’il a trouvé difficile.

Quand ça va bien, tu veux en parler à ta mère. Et quand ça va moins bien, c’est là que tu veux ta mère et ta famille près de toi.

Chris Boucher

« C’est un sacrifice, mais ça fait partie de mon travail, a-t-il poursuivi. Plusieurs personnes traversent des choses encore plus difficiles. »

En conférence de presse, Boucher et Birch ont tous deux souligné l’apport du vétéran Kyle Lowry, qui a peut-être joué son dernier match avec les Raptors le 2 mai contre les Lakers.

« Kyle est un leader ultime, a souligné Boucher. Il nous a tellement appris. Il fait en quelque sorte sortir le chien de n’importe qui. »

« Je n’ai jamais rien vu de tel, a pour sa part lancé Birch. C’est juste un bon gars, généreux. C’est le cœur et l’âme de cette équipe. »

PHOTO CHARLES KRUPA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Luguentz Dort (5)

Par ailleurs, l’autre Québécois actuellement dans la NBA, Luguentz Dort, ne sera pas des séries lui non plus, alors que le Thunder d’Oklahoma City se trouve au 14e rang du classement dans l’Ouest avec un match à jouer. En 52 apparitions cette saison, il présente une moyenne de 14 points, 4,6 rebonds et 1,7 passe décisive par match. Le 13 avril, dans une défaite face au Jazz de l’Utah, Dort a enregistré sa meilleure performance en carrière avec 42 points en 37 minutes de temps de jeu.