(Los Angeles) Les joueuses de New York et Seattle ont quitté le terrain au moment où a retenti l’hymne national américain, samedi en ouverture de la saison de la Ligue nord-américaine de basket féminin, affichant leur soutien à « Black Lives Matter », samedi à Bradenton (Floride).

Cinq jours avant la NBA, la WNBA a officiellement repris la compétition. Et comme l’ont promis leurs homologues masculins, également isolés non loin dans la bulle de Disney World, les basketteuses ont décidé d’exprimer par ce geste fort leur protestation contre l’injustice sociale deux mois jour pour jour après la mort de George Floyd, cet homme noir mort par asphyxie après son interpellation à Minneapolis.

« S’agenouiller ne nous semble pas suffisant pour protester », a justifié Layshia Clarendon, la capitaine du New York Liberty. « Je ne veux pas entendre l’hymne, je ne veux pas m’en approcher, car il est grotesque que la justice et la liberté ne soient tout simplement pas offertes à tout le monde de la même manière ».

Une fois revenue sur le parquet pour jouer, Clarendon et la capitaine du Seattle Storm, Breanna Stewart, ont pris la parole pour rendre hommage à Breonna Taylor, une femme noire tuée par la police dans son appartement en mars, et soutenir la campagne « Say Her Name » qui vise à demander justice pour les victimes afro-américaines de violences policières.

« Nous avons pensé que c’était très approprié d’imposer ce moment de reconnaissance et non pas un moment de silence. Parce que nous ne sommes en aucun cas silencieuses », a ensuite justifié Clarendon.

Toutes les joueuses portaient, en dessous de leur propre nom, celui de cette ambulancière de 26 ans, qui se trouvait chez elle avec son compagnon à Louisville lorsque des policiers de cette ville du centre des États-Unis ont, sans prévenir, enfoncé sa porte, selon l’avocat de la famille.  

PHOTO PHELAN M. EBENHACK, AP

Toutes les joueuses portaient, en dessous de leur propre nom, celui de Breonna Taylor, lors du match. Riguna Williams (2) et Kia Vaughn, à gauche.

Les agents, munis d’un mandat de perquisition, agissaient dans le cadre d’un avis de recherche erroné concernant un suspect qui n’habitait plus l’immeuble et qui était déjà détenu. Ils ont atteint la jeune femme d’au moins huit balles, d’après l’avocat.  

Les policiers responsables de sa mort n’ont pas été arrêtés, ce que demandent de nombreuses autres personnalités du sport américain, dont la superstar des Lakers LeBron James, qui a réclamé que justice soit faite pour Breonna Taylor jeudi soir.