Élu meilleur joueur canadien lors de la saison inaugurale de la Canadian Elite Basketball League (CEBL) en 2019, le Montréalais Guillaume Boucard n’a pas le moindre doute.

Une équipe établie à Montréal trouverait son public et pourrait être viable à long terme, contrairement aux expériences précédentes dans la métropole.

« Ça devrait déjà avoir eu lieu depuis longtemps, dit-il à propos de la présence de la ligue à Montréal. C’est une ville très hockey, mais je pense qu’il y aurait un public pour le basket. Je me souviens de mes années de cégep à Ahuntsic. Il y avait toujours un public de fou lors des grandes rivalités comme Ahuntsic-Montmorency ou Vanier-Dawson. Montréal peut très bien avoir un club et être viable. »

En entrevue avec La Presse la semaine dernière, le commissaire de la CEBL, Mike Morreale, avait plaidé pour une expansion à Montréal « aussi tôt qu’en 2021 ». L’Auditorium de Verdun apparaît comme le domicile d’une future équipe à Montréal. À l’heure actuelle, la ligue possède et gère les activités de sept clubs, mais aucun n’est situé à l’est d’Ottawa.

« C’est une ligue qui est bien organisée, responsable, professionnelle et très prometteuse, estime l’ailier des River Lions de Niagara. La CEBL est là pour rester et on risque de la voir grandir très vite. »

Les gens s’intéressent de plus en plus au basket au Canada. Quand on voit la victoire des Raptors de Toronto et les millions de personnes qui se sont pointées pour fêter…

Guillaume Boucard

La CEBL a vu le jour en 2019 avec six équipes, auxquelles se sont greffés les Black Jacks d’Ottawa cette année. Sans la crise sanitaire, l’an 2, composé au total de 75 matchs, se serait étalé du 7 mai au 16 août. Ce choix d’une saison courte et majoritairement estivale possède un grand avantage : il permet à la CEBL d’être un complément aux saisons européennes ou de la G-League, l’antichambre de la NBA.

Dans les effectifs, qui doivent être composés de 70 % de joueurs canadiens au minimum, on retrouve de nombreux joueurs évoluant à de bons niveaux dans ces différents championnats. Par exemple, ce printemps, Hamilton a embauché Brianté Weber, une ancienne étoile de la G-League qui possède une petite expérience de la NBA.

« J’aime ça parce que c’est encore assez dur de trouver une salle où tu peux t’entraîner constamment l’été. Avec la CEBL, c’est bien d’avoir la possibilité d’avoir du basket toute l’année. Ça me permet de rester en bonne condition et de travailler les éléments à améliorer. J’ai toujours aimé la compétition, c’était super de pouvoir rester dans le milieu du basket toute l’année », raconte Boucard.

En 2019, il a, il est vrai, enchaîné les expériences : la National Basketball League of Canada (NBL), la CEBL, puis en troisième division française, à Mulhouse.

L’ajustement n’a pas été très compliqué puisqu’il possède également la nationalité française.

« Ma première année pro en France a été la plus dure [en 2016-2017] parce que j’ai dû changer de position pour devenir ailier. Ça a été le plus gros changement, mais ça m’a rendu plus à l’aise et je sais que je me suis amélioré.

« Sinon, je suis à moitié français, j’ai de la famille là-bas et il n’y a eu pas d’adaptation au niveau de la vie. Mulhouse, ça a été une super saison avec un coach qui voulait me mettre en valeur. »

Avec ses 16,5 points de moyenne, son nom circule d’ailleurs de plus en plus en France.

Le meilleur joueur canadien

À quoi ressemble une saison de CEBL ? Chaque équipe dispute 20 matchs avant le week-end de Championnat. Au quotidien, les joueurs peuvent s’entraîner individuellement le matin avant une séance collective en fin d’après-midi.

Sur le plan des affluences, la finale a rassemblé plus de 3000 spectateurs la saison dernière à Saskatoon. Niagara, qui possédait la meilleure fiche en saison, s’est incliné en demi-finale contre les futurs champions, les Rattlers de la Saskatchewan.

Boucard, 16,1 points et 7,4 rebonds par match, a obtenu le titre de meilleur joueur canadien du circuit et a été choisi au sein de la Première équipe de la saison.

« Ça a vraiment été une bonne année. J’ai pu exploser avec un système dans lequel je suis à l’aise. Ça vient du fait que le coach Vic [Victor Raso] et moi avons une bonne connexion. On a plus ou moins les mêmes valeurs et la même vision du jeu. J’espère que la deuxième saison pourra débuter parce que je n’ai jamais passé autant de temps sans jouer au basket. »

Le retour au jeu, sous la forme d’un tournoi de quelques semaines, est prévu dans la deuxième moitié de juillet dans le sud de l’Ontario. « Ramener le basket permettra de divertir les gens qui ont été confinés pendant des mois, plaide-t-il. Le sport aide beaucoup mentalement et apporte beaucoup d’éléments positifs. »