Depuis le 20 avril, Jasmine Jordan a droit à un regard intime sur la psyché de son célèbre père, Michael.

La jeune femme de 27 ans n’était pas encore née lorsque son père a remporté les deux premiers de ses six championnats avec les Bulls.

Au même titre que les gens qui regardent The Last Dance, elle apprend des éléments de son passé.

« Je lui envoie sans arrêt des textos. Je pense qu’il n’y a pas eu d’épisode où je n’ai pas dit : “telle chose est arrivée, raconte-moi », a dit l’unique fille parmi ses trois enfants ayant l’âge adulte, issus de sa relation avec Juanita Vanoy. (Jordan a des jumelles de 6 ans avec sa femme actuelle, Yvette Prieto Jordan.)

« J’étais super jeune, alors je vis vraiment le documentaire comme une fan. »

L’œuvre en 10 parties, diffusée à ESPN aux États-Unis et sur Netflix ailleurs, plonge dans la saison 1998 des Bulls-la dernière année de Jordan avec le club, et aussi le dernier titre de l’organisation.

Bien qu’il se concentre sur les défis et les triomphes de Jordan au basket, le documentaire aborde aussi des tragédies personnelles, comme le meurtre de son père, et des sujets tels que ses habitudes de jeu.

Associated Press a discuté avec Jasmine Jordan de son enfance et de l’impact global qu’a eu son père.

___

AP : Quelle est votre perspective par rapport à The Last Dance » ?

Jordan : C’est incroyable. Je n’ai pas eu d’aperçu ou quelque chose comme ça. Je le regarde en temps réel, comme tout le monde. Si vous allez au-delà de l’aspect basketball et toutes les distinctions, j’apprends que mon père essayait vraiment d’absorber la pression et les attentes, d’une façon où ça n’allait pas l’écraser.

Je l’ai vraiment vu prendre ce rôle, l’aborder de front et devenir le plus grand joueur de tous les temps. C’est parce qu’il a toujours voulu faire ça.

AP : Lorsque vous voyez des moments émotionnels, reconnaissez-vous cette personne comme votre père ?

Jordan : Parfois, oui. Au niveau de son sport, sa passion est inégalée. Son énergie est inégalée. Alors, quand il s’adresse à Steve Kerr ou Scottie (Pippen) et essaie de les secouer, je me dis : « Oh, oui, c’est papa. » Je veux dire, il était comme ça avec moi pour que j’aie un A sur un test ou deux (rires). C’est vraiment lui.

AP : Quel type de père était-il ?

Jordan : J’étais définitivement une « fille à papa ». Il m’appelle encore « Princesse » et j’ai presque 30 ans. Il voulait vraiment me dorloter et me protéger. En même temps, il était conscient du fardeau que j’allais devoir supporter. Il voulait s’assurer que je ne sois pas facilement ébranlée par les critiques.

AP : Comment votre relation a-t-elle changé à sa retraite ?

Jordan : Quand il jouait, il a fait de son mieux pour être aussi impliqué que possible. Il s’est assuré de m’emmener à l’école quand il pouvait ou d’aller me voir chanter ou danser, des choses comme ça.

La retraite a été un grand changement, et nous avons vraiment eu une conversation là-dessus.

Quand vous n’avez plus quelque chose que vous aimez, il y a un vide. Allez-vous le remplir ou vous ajuster ? Il s’est définitivement ajusté, et je l’ai apprécié. C’est ainsi que nous sommes si proches aujourd’hui.

AP : Quel type de grand-père est-il pour votre fils (qui a environ un an) ?

Jordan : Très actif et très impliqué, même avec ce que tout le monde vit en ce moment. À tous les jours on fait du FaceTime ou Zoom ou quelque chose comme ça, alors la relation continue de se développer. C’est formidable de voir ça. »

AP : Êtes-vous surpris de sa franchise et son ouverture (dans The Last Dance) ?

Jordan : Absolument. C’est surprenant parce que mon père tient beaucoup à sa vie privée. Il n’aime pas commenter les questions sociales quand les gens le souhaitent. Il aime procéder selon ses termes et au moment qu’il choisit. Cela dit, dans le documentaire, il devient émotif. Il partage ses idées et son point de vue. C’est incroyable de voir ça.

J’aime ça parce que cela lui donne cet aspect humain, auquel les gens ne pensent pas tout de suite. Il est le « GOAT » et tout ça, mais il est aussi humain.