(New York) La NBA accuse des pertes « substantielles » après la crise avec la Chine née d’un tweet de soutien aux manifestants de Hong Kong posté par un dirigeant des Rockets de Houston, a affirmé jeudi le commissaire Adam Silver.

« Les conséquences financières sont assez dramatiques et pourraient continuer de l’être », a dit le chef de la ligue lors d’un congrès sur la santé organisé à New York par le magazine Time, sans toutefois en préciser l’ampleur.  

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Adam Silver

Des entreprises chinoises ont suspendu leurs commandites ainsi que les négociations des droits de diffusion avec la NBA après le tweet du directeur général des Rockets de Houston, Daryl Morey, en faveur des manifestants de Hong Kong, des propos qui intervenaient en pleine tournée asiatique de la NBA.

« Les pertes sont déjà substantielles », a souligné Adam Silver. « Nos matchs ne sont toujours pas diffusés en Chine au moment où nous parlons et nous verrons ce qu’il va se passer », a-t-il poursuivi.

Il a également révélé que des représentants du gouvernement chinois et des dirigeants d’entreprise ont réclamé le licenciement de Daryl Morey.

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Daryl Morey, directeur général des Rockets de Houston

« Nous avons répondu qu’il n’y avait pas lieu que cela arrive, ni même de le sanctionner », a affirmé M. Silver.  

Hong Kong est une ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997 et désormais territoire autonome. Depuis juin, des manifestants parfois violents exigent davantage d’autonomie face à la mainmise jugée grandissante de Pékin.  

Le gouvernement et de nombreux internautes chinois avaient exprimé leur mécontentement après le tweet de Daryl Morey, perçu comme un défi à l’intégrité territoriale du pays.

« Peut-être trop diplomate »

Au début de la crise, la NBA avait indiqué dans un communiqué être « profondément déçue par les remarques inappropriées » du dirigeant des Rockets. Mais l’institution, fustigée par des élus américains pour ces propos semblant donner raison à Pékin, avait ensuite déclaré, par la voix d’Adam Silver, qu’elle ne s’excuserait pas et continuerait à soutenir « la liberté d’expression ».

« Nous avons dit que nous regrettions d’avoir contrarié nos fans (mais) en même temps nous soutenions la liberté d’expression de Daryl Morey, son droit de tweeter. Peut-être que j’ai essayé d’être trop diplomate », a-t-il ajouté.

« Ces regrets n’étaient pas adressés au gouvernement chinois mais à nos fans, à nos centaines de millions de fans en Chine », a-t-il certifié.  

La polémique a suscité plusieurs réactions notamment de la superstar de la NBA Lebron James qui a enflammé les réseaux sociaux aux États-Unis en début de semaine, nombre d’internautes l’accusant de soutenir la Chine après sa critique de Daryl Morey.

Le joueur des Los Angeles Lakers a estimé devant la presse lundi que le directeur général des Houston Rockets « n’en savait pas assez » et « était mal informé » lorsqu’il a publié ce message de soutien aux manifestants hongkongais début octobre.  

« Tant de personnes auraient pu être blessées non seulement financièrement, mais aussi physiquement, émotionnellement et spirituellement. Alors faisons attention à ce que nous tweetons, ce que nous disons et ce que nous faisons », a déclaré Lebron James.