(Oakland) Kyle Lowry pensait avoir tout vu de son entraîneur-chef un peu excentrique, un guitariste à ses heures.

Mais quand les Raptors peinaient à garder la cadence face à Stephen Curry et les Warriors, vers la fin du deuxième match de la finale de la NBA, Nick Nurse a suggéré de passer à une défense peu orthodoxe, davantage associée à l’école primaire.

Le « box-and-one » a fonctionné. Les Raptors ont étouffé les Warriors lors de sept de leurs huit dernières possessions.

« Ça rassemblait à de la défense de zone, a dit Lowry. Plus rien ne me surprend de Nick. Ça m’a fait hésiter un peu, mais oui, c’était innovateur. Je n’ai jamais vu ça à l’entraînement. »

Les Raptors ont tout de même échappé la rencontre, Golden State nivelant la série en l’emportant, 109-104. Les hostilités reprennent mercredi, en Californie.

Un « box-and-one » est conçu pour contrer un marqueur dynamique. Dans le contexte actuel, cette stratégie vise Stephen Curry. Fred VanVleet restait collé à Curry, tandis que les quatre autres joueurs formaient une boîte pour enlever de l’espace à l’adversaire.

PHOTO FRANK GUNN, LA PRESSE CANADIENNE

L’entraîneur des Warriors, Steve Kerr

Quand est-ce que l’entraîneur des Warriors, Steve Kerr, a vu cette défense pour la dernière fois ?

« Une équipe l’a utilisée contre moi au primaire. Je suis très fier de l’annoncer, a dit Kerr, avec le sourire. Ce genre de stratégie existe depuis longtemps. »

L’entraîneur de 51 ans a lancé l’idée pendant un temps mort. Il voulait changer le rythme. Les joueurs étaient bien d’accord - après un cours accéléré, via de rapides croquis.

« Je dirais qu’il sort des sentiers battus, a dit Kawhi Leonard, au sujet de Nurse. Il a entraîné à plusieurs niveaux, il a vu beaucoup de styles de jeu. Il fait des expériences et souvent, ce qu’il dessine au tableau, ça marche. »

À sa première saison comme entraîneur-chef dans la NBA, Nurse a attiré l’attention par ses loisirs, depuis le début des séries. Grand amateur de musique, il a été pris en photo avec une guitare en bandoulière, au moment de quitter l’avion. On lui a aussi posé des questions sur sa casquette « NN ».

Il est le premier ancien entraîneur de la G League — ou D League, le nom à l’époque — à diriger une équipe en finale de la NBA. En plus de deux décennies, il a été aux commandes de 13 équipes.

Sous sa gouverne, l’Energy de l’Iowa et les Vipers de Rio Grande Valley ont remporté le titre de la D League, en 2011 et 2013.

Il utilise son expérience en ligue de développement depuis que les Raptors l’ont engagé pour épauler Dwane Casey, en 2013.

En saison régulière 2018-19, il y a eu bien du roulement dans la formation des Raptors : échanges, blessures et gestion de la charge de travail de Kawhi Leonard. Nurse a dit que ses années dans la D League l’ont bien préparé.

La finale comprend le nombre record de 16 joueurs ayant passé par la G League, dont neuf chez les Raptors : VanVleet, Pascal Siakam, Danny Green, Norm Powell, Chris Boucher (de Montréal), Patrick McCaw, Jeremy Lin, Malcolm Miller et Eric Moreland.

Nurse a de bons souvenirs de ses années en D-League.

« Tous les joueurs qui sont passés par la D-League en ont tiré quelque chose qui les a fait progresser, a dit Nurse. C’est une ligue vraiment géniale, avec des gens formidables. Les joueurs sont intenses. J’ai vraiment apprécié mon séjour dans cette ligue-là. »