(Toronto) Deux heures et demie. C’est le laps de temps que Danny Green accordait aux Raptors pour savourer le dénouement le plus spectaculaire dans l’histoire du club.

L’ambiance dans la Ville-Reine restait électrique, lundi, au lendemain du tir victorieux de Kawhi Leonard qui a fait passer Toronto en finale de l’Est aux dépens des 76ers, dans un match numéro 7.

Le tir a bondi pendant une éternité contre le cerceau avant de rentrer, donnant aux Raptors un gain de 92-90, à la dernière seconde.

Les Raptors ne doivent pas s’égarer dans l’exultation qui a enveloppé le Scotiabank Arena, toutefois. Une autre série épineuse les attend : la finale de l’Est contre les favoris, les Bucks de Milwaukee.

« Minuit. On en profite jusqu’à minuit, puis on passe à l’adversaire suivant, déclarait Green, après le match. »

Le premier match aura lieu mercredi à Milwaukee, le deuxième vendredi. Les affrontements vont ensuite continuer dimanche soir, à Toronto.

Après une série ardue contre Philadelphie, le tir décisif de Leonard a eu raison des Sixers, procurant un énorme soulagement aux amateurs torontois, peu habitués à une tournure positive.

Les Raptors ne sont qu’à mi-chemin de l’objectif, par contre. Les exploits de Leonard perdront de leur éclat si les Raptors se voyaient écartés par les Bucks et leur attaque redoutable.

« (Après un bref répit), il faudra voir comment nous pouvons nous améliorer, a dit Fred VanVleet. Il faudra se concentrer totalement sur Milwaukee. La route ne devient pas plus facile, c’est certain. Nous savons de quoi les Bucks sont capables. »

PHOTO JEFF HANISCH, USA TODAY SPORTS

Giannis Antetokounmpo

Giannis Antetokounmpo est digne des conversations à propos du joueur le plus utile de la NBA. Mais si vous le dérangez trop, il peut passer à au moins trois coéquipiers menaçant pour les tirs de trois points, en l’occurrence Kris Middleton, Malcolm Brogdon ou Brook Lopez, un athlète de sept pieds.

« Ils sont formidables. Leur style de jeu est différent, a dit Green. Plus rapide. Ça circule… ils misent probablement plus sur les trois points, avec plus de gars autour du périmètre. Mais je pense que c’est un style auquel nous sommes habitués ou auquel nous sommes capables de bien nous adapter. Espérons-le. »

L’attaque des Raptors a été instable contre les Sixers, mais Toronto a prévalu avec de la défense et de la robustesse, face à un groupe bourré de talent et comptant sur des joueurs de grande taille.

Les Raptors avaient aussi dans leurs rangs le plus grand talent pur en Leonard, qui a récolté 243 points dans la série, dont 41 dans le septième match.

Cette fois-ci, il y aura un duel de poids lourds entre Leonard et Antetokounmpo. Le « Greek Freak » a excellé lors des cinq matchs du deuxième tour contre les Celtics, inscrivant en moyenne 28,4 points et 10,8 rebonds.

L’une des clés de la victoire pour les Raptors, à part d’être constants dans la réussite des tirs, sera de s’ajuster à la polyvalence de Milwaukee.

L’entraîneur Nick Nurse a été applaudi lorsqu’il a jumelé les imposants Marc Gasol et Serge Ibaka contre Philadelphie, pour un meilleur rendement au chapitre des rebonds. Il devra continuer à faire preuve de souplesse.

« Les Bucks ont un style totalement différent de ce que nous avons affronté dans les deux dernières séries, a dit Nurse. C’étaient des clubs assez méthodiques à l’attaque, portés à s’approcher du panier et à mettre la table pour certains joueurs. »

« Je ne dis pas que les Bucks ne le font jamais, mais ils aiment mieux élargir la formation, donner le ballon à un gars et le laisser foncer. Si vous envoyez de l’aide (en défense), ils vont vite faire des passes et ils vont réussir plein de trois points. Il faudra s’y ajuster très rapidement. »