Tony Parker est l'un des joueurs-vedettes de la NBA depuis plus de 12 saisons déjà, mais on a l'impression qu'il joue toujours avec la même insouciance créative qu'à ses débuts à 19 ans. Les Spurs de San Antonio ont remporté trois titres de la NBA depuis l'arrivée du Français. Nous l'avons rencontré à Toronto, au début du mois dernier, quelques heures avant une autre victoire des Spurs...

Tony Parker est devenu cette année le sportif français le mieux payé, avec des revenus de l'ordre de 20 millions par année, grâce surtout à un nouveau contrat de plusieurs millions avec l'équipementier sportif chinois Peak.

L'athlète de 31 ans est immensément populaire dans son pays - il vient d'y être sacré Champion des Champions 2013 -, mais aussi au Texas où il a remporté trois titres de la NBA avec les Spurs de San Antonio. Habitué de la presse people - il a été marié à l'actrice Eva Longoria -, il est connu partout dans le monde. Parker reste pourtant méconnu au Québec, et c'est bien dommage...

«Je vis entre l'Amérique et l'Europe, de sorte que je n'ai pas vraiment le temps de faire du tourisme», rappellet-il, comme pour s'excuser de n'être jamais venu dans la seule région francophone d'Amérique du Nord. «J'aimerais visiter Montréal ou Québec un jour, mais c'est difficile de trouver le temps... Au Canada, je ne suis allé qu'à Toronto et à Vancouver, avec l'équipe.»

L'équipe, ce sont évidemment les Spurs de San Antonio, que Parker a rejoints en 2001, quand il n'avait encore que 19 ans. «J'ai eu beaucoup de chance de tomber dans une telle équipe, qui avait déjà une grande tradition et les moyens pour obtenir encore beaucoup de succès. La transition n'a évidemment pas été facile entre Paris et le Texas, mais j'ai fini par m'adapter.»

Comme à la maison

Aujourd'hui, Parker estime être aussi à l'aise aux ÉtatsUnis qu'en France. «Je ne pourrais me passer de l'un ou de l'autre, prétend-il. J'aime bien San Antonio parce que ce n'est ni trop grand ni trop petit. Les gens y sont très sympathiques, et j'adore le style de vie qu'on mène au Texas. Quand nous sommes à la maison, j'aime passer du temps avec ma conjointe, aller dans les restaurants, au cinéma. Et le temps est toujours magnifique, avec beaucoup de soleil et la chaleur. Ça me permet d'être toujours d'excellente humeur.»

C'est vrai que Parker semble toujours avoir un sourire accroché au visage. Devenu le meneur de jeu incontesté des Spurs - il est le meilleur pointeur de l'équipe cette saison -, il ne se voit pas jouer ailleurs dans la NBA. «Je suis très attaché au club, aux autres joueurs, à Gregg [Popovich, l'entraîneur-chef] et à tout le staff de l'équipe. Je vieillis, comme tout le monde, mais j'espère jouer encore plusieurs saisons.»

Parker est entouré d'une formation très internationale, avec des coéquipiers américains, australiens, argentins, brésiliens, canadiens, italiens et même français. Son bon ami Boris Diaw et la recrue Nando de Colo - des coéquipiers avec l'équipe de France - évoluent également à San Antonio.

Popovich, qui en est actuellement à sa 18e saison à la barre des Spurs - un sommet dans tous les circuits majeurs nord-américains -, a passé plusieurs années en Europe alors qu'il était dans l'armée. Il aime utiliser tout son personnel (8 joueurs ont une moyenne supérieure à 20 minutes par match cette saison) et est passé maître dans l'art de ménager ses vétérans... sauf Parker!

Ce dernier est le seul joueur de l'équipe à passer plus de 30 minutes par match sur le terrain cette saison et il ne s'en plaint pas. «Je vieillis, comme tout le monde, mais j'adore jouer autant qu'à mes débuts. J'ai été relativement épargné par les blessures et tant que mon corps va me le permettre, j'aurai envie d'être sur le terrain.»

Parker n'hésite d'ailleurs pas à sacrifier ses vacances estivales pour rejoindre l'équipe nationale de France chaque fois qu'il en a la possibilité. L'été dernier, il a été le joueur par excellence des Championnats européens, menant son équipe à un premier titre international.

«Représenter mon pays m'apporte beaucoup de fierté et ce titre européen est évidemment précieux parce que nous avons dû surmonter bien des épreuves pour y parvenir, explique-t-il. Et j'avoue que j'aime bien jouer avec les règles internationales. J'aime la NBA aussi, mais je ne crois pas avoir de favori entre les deux. C'est très différent, mais c'est toujours du basketball!»

Parker brille ainsi entre l'Europe et l'Amérique, appréciant les deux tout en restant toujours fidèle à lui-même. En fait, il n'y a qu'une chose qu'il n'a pas vraiment adoptée des États-Unis: leurs sports nationaux.

«Après le basket, mes sports préférés sont le soccer et le tennis, raconte-t-il. Bien sûr, je suis aussi un peu le baseball et le football américain, mais je ne suis pas vraiment un amateur...»

À San Antonio, personne ne lui en tient rigueur.