À 42 ans, Dikembe Mutombo, figure majeure du basketball mondial, est à la recherche d'un dernier défi en NBA où il est «en contact avec sept équipes» et lance une nouvelle action pour son pays natal, la République démocratique du Congo (RDC).

Quatre fois meilleur défenseur de la NBA et huit fois retenu pour le All-Star Game, le géant congolais (2,18 m) est actuellement sur la touche pour la première fois depuis vingt ans mais, qu'on se le dise, il n'est pas encore à la retraite.

«J'ai envie de terminer ma carrière en juin 2009, affirme-t-il de sa voix rauque à l'AFP. Cela fait 18 ans que je joue en NBA, c'est le moment pour moi de gagner le championnat après avoir atteint deux fois la finale.»

Avec son dernier club, les Rockets de Houston, où il a joué seize minutes en moyenne par match la saison dernière, les négociations ne se sont «pas très bien passées», mais Mutombo est en contact avec sept autres équipes dont les Celtics de Boston, champions en titre, et les Spurs de San Antonio.

«Je prendrai une décision après Noël. Mais je suis prêt, je m'entraîne deux à trois heures par jour», dit-il.

Si le désir de décrocher enfin un titre le titille, Mutombo souligne qu'un retour en NBA lui permettrait également de profiter de la caisse de résonance de la Grande ligue américaine pour «parler de tout ce qui se passe sur le continent africain».

Et plus particulièrement en RDC où la guerre qui sévit au Nord-Kivu a déclenché une nouvelle crise humanitaire en jetant plus de 250.000 personnes sur les routes.

«Le moment est venu pour sauver le Congo, s'alarme Mutombo, père de sept enfants, dont quatre neveux adoptés. Cela fait des années que l'ancien vendeur de pain à Kinshasa, issu d'un milieu modeste, s'active pour son pays natal.

Un texto pour le Congo

En 1997, il a crée la Dikembe Mutombo Fondation. Il y a deux ans, il a inauguré un hôpital à Kinshasa pour permettre un accès aux soins à une population frappée par la malnutrition, la malaria et le sida.

L'établissement porte le nom de la mère du joueur, Biamba Mutombo, décédée en pleine guerre civile dans l'ex-Zaïre, faute de soins. Mutombo a sorti 15 millions de dollars de sa poche pour un budget total de 29 millions, le reste ayant été financé par sa fondation et par des dons.

«Avec la situation actuelle et l'afflux de réfugiés, la demande de soins a augmenté de manière dramatique, alerte-t-il. Quand j'habitais à Kinshasa dans les années 80, il y avait trois millions d'habitants. Aujourd'hui ils sont au moins dix ou onze millions.»

Pour tenter de faire face, Mutombo, qui a débarqué aux États-Unis à l'âge de 21 ans, titulaire d'une bourse pour étudier la médecine à la Georgetown University de Washington, est reparti à la recherche de donateurs.

«On en espère 400 000 prêts à donner 5 dollars en envoyant un texto avec la mention «Congo» à un numéro (90999) aux États-Unis ou par le biais du site internet de ma fondation (www.dmf.org)», souligne Mutombo, fervent soutien de Barack Obama lors de la dernière présidentielle américaine.

«Il y a urgence, martèle Mutombo, car on a déjà perdu en RDC plus de cinq millions de personnes à cause des violences ou du manque de soins.»