Albert Pujols a été le premier à s'illustrer lors de cette Série mondiale, puis c'était le tour de Mike Napoli.

Buts remplis, huitième manche, impasse dans le match. Un stade plein à craquer de partisans debout, les lettres «Nap-Oh-Lee» qui illuminent le tableau indicateur, la foule qui scande son nom.

Et Napoli a parfaitement répondu aux attentes, avec un énorme double qui permettait aux Rangers du Texas de s'approcher à une victoire du championnat, un gigantesque coup sûr qui le fera peut-être d'ailleurs élire joueur par excellence de la Série mondiale.

Napoli et les Rangers auront la chance d'éliminer les Cardinals lors du match numéro 6 qui aura lieu à St. Louis, mercredi. S'ils réussissent l'exploit, le receveur qui a été échangé à deux reprises au cours de la même semaine en janvier dernier en sera assurément grandement responsable.

Et ça se produit à chaque automne. Quelqu'un trouve toujours le moyen de se démarquer, que ce soit un joueur de talent comme Pujols, ou un bon joueur comme Napoli qui a su saisir sa chance de démontrer son savoir-faire. Il pourrait même s'agir d'un joueur plus marginal - comme Allen Craig pour les Cardinals cette saison, ou Cody Ross pour les Giants de San Francisco l'année dernière.

Un fulgurant élan - ou deux, ou trois -, un travail impeccable au monticule ou un jeu étincelant sur le terrain peuvent parfois faire bien plus que mener à une victoire. Ils peuvent marquer la mémoire collective à jamais.

Vous n'avez qu'à demander à "M. Octobre".

«Ça peut très certainement définir une carrière, a mentionné Reggie Jackson. Je ne vous dit pas que c'est bien ou que ce ne l'est pas, mais c'est tout simplement de la façon dont ça fonctionne.

«En quelle année est-ce que Babe Ruth a pointé la clôture avant de s'élancer? 1932? Encore aujourd'hui, on voit des enfants reproduire le geste de Ruth. Ce match-là n'était même pas diffusé à la télévision, ces enfants ne l'ont même pas vu. Mais ils en ont entendu parler, il savent de quoi il s'agit malgré toutes les années qui se sont écoulées depuis.»

Jackson avait claqué un circuit lors du septième match de la Série mondiale de 1973, et avait hérité de son surnom après avoir frappé trois longues balles au cours de la même rencontre pour permettre aux siens de remporter les grands honneurs en 1977.

Pujols, qui a déjà été élu joueur par excellence dans la Nationale à trois reprises, connaît présentement ce que plusieurs décrivent comme la meilleure performance au bâton de l'histoire des séries éliminatoires, lui qui a égalé des records de la Série mondiale grâce à ses trois circuits, ses six points produits et ses cinq coups sûrs au cours de la victoire spectaculaire des Cardinals lors du match numéro 3.