L'ex-gérant des Majeures et membre du Temple de la renommée du baseball George «Sparky» Anderson est décédé, jeudi, à l'âge de 76 ans.

Un porte-parole de la famille, Dan Ewald, a indiqué qu'Anderson était décédé de complications reliées à la démence.

Anderson a guidé les Reds de Cincinnati vers la conquête de la Série mondiale en 1975 et 1976, avant de faire de même avec les Tigers de Detroit, en 1984, devenant ainsi le premier gérant de l'histoire à remporter la Série mondiale dans chaque ligue. Il est également le seul gérant à avoir remporté le plus de victoires dans l'histoire de deux clubs différents.

Il a remporté quatre championnats de la Ligue nationale avec les Reds, qu'il a dirigés de 1970 à 1978, étant congédié après avoir terminé en deuxième place lors de deux saisons consécutives. Il a ensuite dirigé les Tigers pendant 17 saisons. Anderson est devenu le premier gérant à remporter plus de 100 matchs en une saison dans les deux ligues du Baseball majeur. Il a été nommé gérant de l'année deux fois au cours de sa carrière, en 1984 et 1987.

Anderson a signé 2194 victoires en tout. C'était le troisième plus haut total de l'histoire, après Connie Mack (3731) et John McGraw (2763), au moment où il a pris sa retraite. Il est maintenant sixième, ayant été dépassé depuis par Tony LaRussa (2638), Bobby Cox (2504) et Joe Torre (2326).

Jack Morris a aidé les Tigers à remporter ce titre de la saison 1984. Le lanceur bourru a eu du mal à contenir ses émotions au cours d'un entretien téléphonique avec The Associated Press, au cours duquel il a appris le décès de son ancien gérant.

«Wow. Il est mort bien trop jeune. J'ai reçu plusieurs appels hier (mercredi) au sujet de sa démence et du fait qu'il recevait des soins palliatifs, des choses dont j'ignorais complètement. Je n'étais pas prêt pour cela. Je ne sais pas quoi dire. Je suis sous le choc.

«Il a occupé une grande place dans ma vie, ça, c'est certain. Il a eu beaucoup à voir dans mon développement et m'a appris beaucoup sur ce qu'était la persévérance. C'était un bon gars. Le baseball connaîtra très peu de gens comme Sparky. Il était unique. C'était un personnage avec une grande passion et un amour du baseball.»

Anderson a été un flop comme joueur, ne frappant que pour ,218 à sa seule saison dans la Majeures, pour les Phillies de Philadelphie, en 1959. Il a ensuite appris à maîtriser son caractère, qui lui a presque coûté sa carrière à ses premières années comme gérant, avant de devenir l'un des meilleurs de sa profession. Il l'a fait avec humilité et une habileté à mener des hommes hors du commun.

«J'ai eu de bons joueurs, je suis resté hors de leur chemin, je les ai laissé gagner beaucoup de matchs et je me suis accroché pendant 26 ans», a-t-il dit dans son discours d'intronisation au Temple de la renommée, en 2000.

«Il faut être un peu fou pour faire partie de mon entourage», a dit Anderson le jour de sa démission à titre de gérant des Tigers, après la saison 1995. «Un jour, c'est coulé dans le béton; le lendemain, c'est écrit dans le sable. J'ai toujours cru que si je ne changeais pas d'avis à toutes les 24 heures, les gens me trouveraient ennuyant.»

Anderson a disputé six saisons au Canada dans le baseball mineur - deux avec les Royaux de Montréal et quatre avec les Maple Leafs de Toronto - à la fin de sa carrière. Il a d'ailleurs été admis au Temple de la renommée du baseball canadien en 2007.

Il a pris sa retraite après la saison 1963, à l'âge de 30 ans, et a amorcé sa carrière de gérant à la tête de la formation torontoise en 1964. Son équipe était bourrée de vétérans, certains plus âgés que lui. Il croyait être en voie de remporter un championnat dès sa première saison, mais ce ne fut pas le cas.

«J'ai appris une chose très importante cette année-là, a avoué Anderson en 2007. J'ai dit: «Si ce club ne gagne pas le championnat, je mérite d'être congédié'. Le club n'as pas gagné et j'ai été congédié. Il ne faut jamais dire ce que l'on croit qu'il va se passer avant une saison, car vous ne le savez tout simplement pas.»

Ewald connaissait Anderson depuis près de 35 ans, d'abord comme relationniste des Tigers et ensuite, comme chroniqueur de baseball pour le Detroit News.

«L'impact de Sparky Anderson sera toujours mesuré par son nombre de victoires et sa place au Temple de la renommée. Mais tout ça est relégué à l'arrière-plan par le type de personne qu'il était. Sparky ne mettait pas seulement de la vie sur terrain de baseball, il faisait en sorte de rendre la vie en général plus agréable. Jamais au cours de mon existence ai-je rencontré personne plus gentille, douce et courageuse que Sparky», a-t-il dit.