Les Indians de Cleveland s'accrochent toujours tant bien que mal aux espoirs qu'ils entretiennent d'accéder aux séries éliminatoires. Et ils pourraient réussir. Qui l'eût cru?

Les Pirates de Pittsburgh ont ressuscité l'intérêt pour le baseball parmi leurs partisans, qui attendent depuis presque deux décennies que leurs favoris franchissent le seuil de respectabilité.

Mais dans la catégorie des équipes qui dérangent sérieusement l'ordre établi cette saison, aucune ne travaille avec autant de discrétion que les Diamondbacks de l'Arizona.

À l'autre bout du continent, sans tambour ni trompette, les protégés de Kirk Gibson talonnent sans relâche les Giants de San Francisco, champions de la Série mondiale, dans la division Ouest de la Ligue nationale.

Les Diamondbacks (64-53) viennent de pousser l'audace jusqu'à s'installer au sommet de la division, un demi-match devant les Giants, place qu'ils occupaient avant les rencontres d'hier. Cette poussée inattendue des Serpents, en admettant qu'elle se transforme en championnat, pourrait même signifier l'exclusion des Giants de la grande danse d'octobre.

Certes, les Diamondbacks reviennent de loin, après s'être morfondus dans la cave de la division Ouest pendant deux saisons consécutives, en 2009 (70-92) et 2010 (65-97).

Mais les derniers seront peut-être les premiers.

Dans l'histoire du baseball majeur, neuf fois une équipe s'est hissée au premier échelon d'une division après avoir terminé bonne dernière la saison précédente (voir tableau).

En deux occasions, les Diamondbacks ont réussi l'exploit. Jamais deux sans trois?

L'ère Gibson

C'est la première saison complète de Gibson comme gérant dans le désert après qu'il eut remplacé A.J. Hinch, congédié le 1er juillet 2010 en même temps que le directeur général Josh Byrnes. En septembre, le président Derrick Hall s'est tourné vers l'expérimenté Kevin Towers, longtemps employé par les Padres de San Diego, pour combler le poste de directeur général.

Gibson et Towers savaient pertinemment bien que la tâche s'annonçait colossale, mais les deux hommes se sont donné le mandat de changer la philosophie de l'organisation. Et ça fonctionne déjà.

En Arizona, outre Gibson et son énergie contagieuse, deux joueurs retiennent particulièrement l'attention quand vient le temps d'analyser les succès des Diamondbacks.

Le droitier Ian Kennedy (14-3, 3,20) s'impose désormais comme la pierre angulaire d'une rotation de partants pas piquée des vers. D'ailleurs, seul Roy Halladay, des Phillies de Philadelphie, compte plus de victoires (15) que Kennedy dans la Ligue nationale.

En attaque, le plus jeune des frangins Upton - Justin celui-là - connaît à 23 ans les meilleurs moments de sa carrière avec 23 circuits, 72 points produits, 17 buts volés et une moyenne de ,300. De quoi rendre jaloux son grand frère B.J.

C'est sans compter le vétéran J.J. Putz, acquis par Towers sur le marché des joueurs autonomes en décembre, qui stabilise un enclos de relève beaucoup moins pathétique qu'en 2010.

«Personne ne nous accordait la moindre chance au début de la saison, a récemment dit Towers. Et probablement que d'aucuns pensent encore la même chose.»

Ce serait une erreur.

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Les Blue Jays de Toronto voleraient les signaux de leurs adversaires? Vraiment?

Selon une enquête publiée dans les pages d'ESPN The Magazine, on a appris que des releveurs d'une équipe visiteuse au Rogers Centre auraient aperçu un homme tout de blanc vêtu, installé dans les gradins du champ centre-droit, qui semblait relayer aux frappeurs locaux des informations sur les tirs à venir.

C'est connu: les Jays cognent la longue balle avec beaucoup plus de régularité dans leur domicile torontois que dans les autres amphithéâtres. Existe-t-il un lien avec ces accusations?

Les Blue Jays ont évidemment réfuté ces assertions. «Si c'était vrai, nous gagnerions davantage de parties sur notre terrain», a déclaré le directeur général Alex Anthopoulos.

N'empêche qu'un gars comme Jose Bautista, particulièrement montré du doigt dans toute cette affaire, frappe avec une puissance inégalée depuis la saison dernière. Un hasard?

Le receveur J.P. Arencibia, ironique, sur son compte Twitter: «Je viens de lire l'article le plus stupide sur ESPN. Je frappe pour ,200 et nous volons des signaux. Alors, ç'a du sens?»

Par ailleurs, aucun joueur échangé par les Jays au cours des deux dernières saisons n'aurait levé la main pour dénoncer la chose? «Nous ne trichons pas», a soutenu Bautista.

À suivre.

Braves d'Atlanta - 1991

Twins du Minnesota - 1991 *

Phillies de Philadelphie - 1993

Giants de San Francisco - 1997

Padres de San Diego - 1998

Diamondbacks de l'Arizona - 1999

Cubs de Chicago - 2007

Diamondbacks de l'Arizona - 2007

Rays de Tampa Bay - 2008

* Champions de la Série mondiale

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