Jusqu'à quel point le match entre Dallas et Houston est-il important pour les Cowboys? Seulement cinq équipes ont participé aux séries après avoir perdu leurs trois premiers matchs. Et si nos calculs sont bons, la prochaine défaite des Cowboys sera leur troisième.

Les attentes étaient gigantesques pour l'équipe dirigée par Wade Phillips, autant que le nouveau Cowboys Stadium, où se tiendra justement le Super Bowl, en février. Les chances des Cowboys de devenir la première équipe à participer à la finale dans son propre stade semblaient très bonnes. C'était bien sûr avant qu'ils ne subissent deux laides défaites contre des équipes qu'ils devaient pourtant vaincre une main dans le dos.

Pour un club qui n'a remporté qu'un match éliminatoire depuis 1997 et qui montre une fiche globale (saison régulière et séries) de 83-84 depuis le début du millénaire, on en parle des Cowboys de Dallas... Ça, oui. L'apanage de «l'Équipe de l'Amérique», faut croire.

Pourtant talentueux

Si leur réputation semble surfaite un tantinet, il n'y a cependant aucun doute que les Cowboys sont talentueux. Dans mon scientifique classement des 100 meilleurs joueurs de la NFL, paru dans nos pages le 4 septembre, ce sont eux qui en comptaient le plus (sept). Alors que se passe-t-il à Dallas?

Le jeu de la ligne offensive - Alex Barron quelqu'un? - pouvait expliquer en partie la défaite à Washington, mais pas celle contre Chicago. Les Bears n'ont obtenu aucun sac, et les Cowboys ont dominé 71-49 pour le nombre de jeux offensifs.

S'il y a eu une constante lors des deux premiers matchs des Boys, c'est que les entraîneurs adverses ont damé le pion aux leurs. Mike Martz a rapidement ajusté son plan de match en privilégiant un jeu de passes rapides, ce qui a permis à Jay Cutler de connaître l'un de ses meilleurs matchs avec les Bears: 21 en 29, 277 verges, trois touchés, aucune interception. L'ailier rapproché Greg Olsen a notamment inscrit le premier touché des Bears après avoir capté une courte passe alors qu'il était laissé sans aucune surveillance.

Les Cowboys étaient encore plus désorganisés la semaine précédente contre les Redskins. On se souviendra longtemps de la bévue de Tashard Choice en fin de première demie, et la pénalité de Barron lors du dernier jeu de la rencontre a coûté un touché et une victoire.

La pression monte rapidement

Lorsqu'un journaliste a interrogé Phillips au sujet de l'indiscipline de son équipe, en début de semaine, l'entraîneur-chef s'est emporté, ce qui n'est pas son habitude. La pression monte, et elle monte rapidement.

Phillips n'est cependant pas la seule cible des critiques. Il y a aussi le coordonnateur offensif, Jason Garrett, qui semble avoir oublié qu'il a trois bons porteurs sous la main. Il utilise le jeu au sol à peu près aussi souvent qu'il sourit, et on doute que ce soit la bonne formule. Même Tony Romo estime qu'il a lancé trop de passes jusqu'à présent (98).

Du blâme, il y en a pour tout le monde. La défense n'a toujours pas provoqué un revirement, et les doutes continuent de planer sur Romo. Est-il capable d'élever son niveau de jeu lorsque ça compte vraiment? Il aura une autre occasion en or de le prouver, demain. Les Texans sont en feu après leur spectaculaire remontée à Washington et leur victoire contre les Colts.

Jerry Jones, aussi, mérite quelques tapes sur les doigts. Le propriétaire est un brillant homme d'affaires, mais n'a toujours pas fait la preuve qu'il était un bon homme de football - et c'est ce qu'on doit être lorsqu'on est le directeur général d'une équipe de la NFL. L'acquisition de Roy Williams s'avère un échec qui a coûté plusieurs choix au repêchage, dont un de première ronde, et on attend toujours que l'un des 12 espoirs repêchés par les Cowboys en 2009 s'illustre...

Au lieu de critiquer Bill Parcells - ce qu'il a fait l'année dernière alors qu'il était filmé à son insu dans un bar -, Jones devrait plutôt le remercier. C'est grâce à lui si la plupart des meilleurs joueurs des Cowboys sont à Dallas (Romo, DeMarcus Ware, Miles Austin, Jason Witten, Jay Ratliff, Terence Newman...).

Un geste de Jones?

Il n'y a pas que le titre de la meilleure équipe du Texas qui sera en jeu, demain. Les Cowboys pourraient calmer le jeu avec une victoire, mais un autre revers pourrait forcer Jones à poser un geste afin de secouer son équipe - même si le proprio a réitéré sa foi en Phillips, hier. Jones est déjà revenu sur sa parole par le passé, notamment lorsqu'il avait soutenu qu'il n'était pas intéressé à obtenir Williams (il aurait peut-être dû tenir parole).

Les Cowboys profiteront de leur semaine de congé après leur match contre les Texans, alors le moment serait peut-être bien choisi afin de passer à l'acte. Et si Jones décidait de remplacer Phillips, on lui suggère un nom: Bill Cowher.

Un bon entraîneur-chef doit maîtriser deux choses: un bon sens de l'organisation et une bonne communication avec ses joueurs.

L'ancien pilote des Steelers possède ces deux qualités et mettrait de l'ordre en un rien de temps à Dallas.

Avant que les Giants, les Panthers, ou une autre équipe ne les batte de vitesse, les Cowboys devraient peut-être lui faire signe.