A leur quatrième match à domicile cette saison, les Orioles de Baltimore ont perdu 5-1 contre Tampa Bay devant la plus petite foule de l'histoire du Camden Yards, soit seulement 9129 personnes.

Deux semaines plus tard, plus de la moitié des 17 248 partisans encourageaient les Yankees dans un match remporté par 8-3 par les New-Yorkais. Quelques jours plus tard, il y avait plusieurs milliers d'amateurs de Boston venus supporter leurs Red Sox.

Les temps ont bien changé à Baltimore, qui a déjà été une destination redoutée des autres équipes de l'Américaine.

A leurs meilleures années au Memorial Stadium, les Orioles avaient une vedette à chaque position, et un partisan dans chaque siège.

«Il y avait des gars comme (Jim) Palmer, (Mike) Flanagan, (Scott) McGregor et (Mike) Cuellar, s'est rappelé Jerry Remy, qui a joué dans l'Américaine de 1975 à 1984. Et encore: Brooks (Robinson) au troisième but, (Mark) Belanger à l'arrêt-court. Ce n'était pas un club agréable à affronter.»

Ces joueurs n'étaient plus là quand on a inauguré le Camden Yards, en 1992, mais les adversaires devaient tout de même composer avec Cal Ripken fils et l'enthousiasme généré par un nouveau stade. Les Orioles ont pris part aux séries en 1996 puis ont attiré 3,7 millions de partisans en 1997, remportant le titre de la section Est après avoir dominé la section du début à la fin de la saison.

En voyant dans quel état le club se trouve actuellement, il serait difficile d'en convaincre certains que Baltimore a déjà été une grande ville de baseball.

Avec une fiche de 7-21 avant les matches de jeudi, l'équipe semble se diriger vers une 13e saison perdante de suite. Depuis plus d'une décennie, tout a été essayé pour renverser les choses, mais sans succès.

Le sort des Orioles se réflète aussi ailleurs dans le baseball majeur - notamment à Pittsburgh, Toronto et Cleveland. Tout comme les Orioles, ils ont déjà eu de grands succès sur le terrain, et aussi aux guichets. Maintenant, ils ont des fiches perdantes ou moyennes, dans un contexte économique difficile pour les amateurs.

Plusieurs partisans des Orioles semblent avoir perdu espoir, et ceux qui restent sont toujours dans l'attente d'une première équipe gagnante depuis l'arrivée du nouveau millénaire.

«Si vous aimez votre équipe, vous l'aimez quand ça va bien et quand ça va moins bien, et vous lui restez fidèle, a dit le gérant Dave Trembley. Parce que tôt ou tard, cette équipe-là va renverser la tendance, et vous voulez être là quand ça va se produire.»