Pendant 10 ans, ils ont porté le surnom démoniaque des Devil Rays, et ils n'ont jamais connu une saison victorieuse. Voilà que l'année que les Rays de Tampa Bay décident de retrancher le mot «Devil», ils atteignent la Série mondiale à la surprise générale.

Qu'est-ce qui les a menés jusque-là? Leurs frappeurs, leurs lanceurs, leurs instructeurs - ou la main de Dieu? 

«J'ai dit à mon épouse avant le début de la saison que qui que ce soit dans l'organisation qui a fait ce choix, il a pris une bonne décision. Et six mois plus tard, voyez ce qui arrive», a commenté Les Steckel, un ancien instructeur dans la NFL, aujourd'hui à la tête d'un mouvement d'athlètes chrétiens.

Le milieu du baseball semble spécialement superstitieux.

Jusqu'à leur conquête de la Série mondiale en 2004, on disait les Red Sox de Boston victimes de la malédiction du Bambino, en référence au fait qu'ils n'avaient plus été champions depuis qu'ils avaient échangé Babe Ruth aux Yankees de New York en 1918.

À Chicago, les Cubs sont hantés par la «Billy Goat». C'est qu'en 1945, un immigré grec propriétaire de la Billy Goat Tavern a damné l'équipe parce que celle-ci l'a empêché d'amener une chèvre à un match de la Série mondiale. Les Cubs n'ont même jamais participé à la Série mondiale depuis.

À quel point est-on superstitieux?

Plus tôt ce mois-ci, les Cubs ont demandé à un prêtre grec orthodoxe de bénir l'abri des joueurs et de l'asperger d'eau bénite avant leur série éliminatoire contre les Dodgers de Los angeles. Les Cubs ont été balayés...

Quand les choses vont mieux, on ne parle plus de malédiction mais de miracle.

Qu'on pense à Curt Schilling des Red Sox et son bas ensanglanté en 2004: un miracle au monticule.

Et voilà que les Rays sont en Série mondiale moins d'un an après avoir rayé le mot «Devil». Un autre miracle, même si plusieurs de leurs partisans les appellent encore par leur ancien surnom, qui réfère à une sorte de raie, un poisson avec des nageoires qui ressemblent aux cornes du démon.

«Vous enlevez le 'Devil' de Devil Rays et Jésus les aide», a constaté Alex Cora, des Red Sox, après l'élimination de son équipe à l'issue d'un septième match décisif.

L'usage du mot «devil» dans les surnoms d'équipes sportives déplaît aux chrétiens qui interprètent à la lettre des passages de l'Ancien Testament contre la sorcellerie, estime Larry Eskridge, un spécialiste des évangélistes américains.

Mais ça n'a pas nui beaucoup aux Devils du New Jersey, qui ont gagné la Coupe Stanley à trois reprises.

Les Sabres de Buffalo, cependant, ont perdu la finale de 1999 aux mains des Stars de Dallas avec Miroslav Satan dans leur formation!