(Jupiter) Une autre journée s’est écoulée sans que le Baseball majeur et ses joueurs réussissent à se rapprocher dans leurs discussions concernant la prochaine convention collective.

Les joueurs ont affirmé avoir ajouté un peu d’eau à leur vin, mais les propriétaires ont plutôt vu la journée comme un troisième recul.

Les propriétaires ont de nouveau soulevé la possibilité de demander l’aide d’un médiateur fédéral, mais le syndicat des joueurs a aussitôt écarté cette option.

Pour la première fois depuis 1995, le Baseball majeur est en voie de devoir annuler des matchs de saison régulière en raison d’un conflit de travail.

Les propriétaires ont déjà indiqué qu’une entente doit survenir lundi au plus tard pour éviter un report du début de saison, prévu le 31 mars.

Les joueurs n’ont pas offert leur avis quant à une date butoir.

Il appert que les deux camps vont tenter d’utiliser le facteur temps pour soutirer des concessions.

Malgré tout, une autre rencontre est prévue mercredi, lors de la 84e journée du deuxième plus long arrêt de travail dans le baseball majeur.

Les discussions de mardi ont touché aux aspects économiques majeurs pour la deuxième fois des négociations. Les clans les ont aussi abordés les 24 et 25 janvier.

Les joueurs ont accepté de réduire quelque peu leur demande concernant l’admissibilité à l’arbitrage salarial.

Ils seraient d’accord que seuls les trois quarts des joueurs qui possèdent entre deux et trois ans d’expérience dans les majeures y aient accès.

Le syndicat souhaitait d’abord que l’arbitrage salarial soit offert à tous les joueurs qui comptent deux années de service, comme c’était le cas entre 1974 et 1986. Il avait ensuite abaissé le seuil à 80 % la semaine dernière, puis à 75 % mardi.

Les équipes ont répliqué que peu importe les concessions des joueurs sur cette demande, il n’y a aucun réel impact, puisqu’ils n’accepteront aucun élargissement de l’accessibilité.

En contrepartie, les joueurs ont durci leurs demandes touchant le salaire minimum. Ils veulent maintenant qu’il soit établi à 775 000 $ cette saison, puis qu’il augmente de 30 000 $ par an pour atteindre 895 000 $ en 2026.

Leur demande précédente était une augmentation de 25 000 $ par saison.

De leur côté, les propriétaires proposent un salaire minimum de 630 000 $ en 2022, puis une augmentation de 10 000 $ chaque saison. Le plancher s’établirait à 670 000 $ en 2026.

Le syndicat a estimé que ses concessions de mardi représentaient 25 millions sur cinq ans.

La moyenne de 5 millions par année équivaut à un peu plus de 0,1 % de la rémunération des joueurs, qui a atteint 4,05 milliards la saison dernière.

Quelques rapprochements, mais pas sur les principaux enjeux

Les deux camps ont fait des progrès concernant le nombre de choix au premier tour du repêchage qui seraient déterminés par une loterie.

Les joueurs ont réduit leur demande de huit choix à sept, tandis que les propriétaires sont passés de trois à quatre.

Cependant, aucun progrès n’a été fait sur le principal point de litige : la taxe de luxe.

Les joueurs n’ont pas bougé par rapport à leur proposition datant du début du lock-out, le 2 décembre.

Ils veulent que le montant de la taxe de luxe soit 245 millions cette saison et qu’il passe à 273 millions d’ici 2026.

Les propriétaires ont mis sur la table une hausse à 214 millions pour les deux prochaines saisons, ce sur quoi ils n’ont pas dérogé. La cagnotte augmenterait de 2 millions lors de chacune des trois dernières saisons de l’entente.

Il n’y a eu aucun progrès du côté de la somme dédiée aux joueurs qui n’ont pas accès à l’arbitrage salarial.

Les joueurs réclament 115 millions, tandis que les propriétaires sont prêts à mettre 20 millions.

Les clubs ont informé le syndicat qu’ils ne réduiraient pas le niveau de partage des revenus et qu’ils n’implanteraient pas de mécanisme permettant aux joueurs d’augmenter leur temps de service.