(Montréal) Ceux qui espéraient une réaction de Stephen Bronfman et de son Groupe Baseball Montréal à la suite de la décision des Rays de Tampa Bay de mettre de l’avant le projet de villes sœurs dans les prochaines séries du Baseball majeur seront déçus : le groupe n’émettra aucun commentaire.

Samedi, le président des Rays, Matt Silverman, a indiqué au Tampa Bay Times que l’équipe mettra de l’avant le projet de garde partagée, présenté à Tampa et Montréal en juin 2019, par une publicité installée au Tropicana Field.

Invité à commenter le dossier, le Groupe Baseball Montréal, par le truchement de son porte-parole Daniel Granger, a décliné une demande d’entrevue de La Presse Canadienne. Un message envoyé à Bronfman est demeuré sans réponse.

Les Rays ont également décliné une demande d’entrevue de La Presse Canadienne.

Ce projet, qui a reçu l’aval du Comité exécutif du Baseball majeur, verrait les Rays amorcer leur saison à St. Petersburg avant de déménager vers Montréal autour du 24 juin. En cas de présence en éliminatoires de l’équipe, les deux villes accueilleraient en alternance, sur une base annuelle, ces rencontres d’après-saison.

En décembre dernier, l’actionnaire majoritaire de l’équipe, Stuart Sternberg, a mentionné que ce projet de villes sœurs était « l’unique option » envisagée par l’organisation pour garder la MLB à long terme dans la région de Tampa/St. Petersburg. Pour qu’il fonctionne, il implique la construction de deux stades, un dans la région dans la baie de Tampa, l’autre à Montréal, afin d’y accueillir le club pour une demi-saison chacun.

Il n’y a pour l’instant aucun appui, privé ou public, pour la construction d’un stade en Floride, où les Rays ont un bail avec le Tropicana Field jusqu’à la conclusion de 2027. À Montréal, le projet du Groupe Baseball Montréal doit d’abord se porter acquéreur d’un terrain situé au bassin Peel, appartenant à la Société immobilière du Canada, qu’il développerait en compagnie du promoteur immobilier Devimco.

Cette décision des Rays a ramené le dossier du retour du baseball à l’avant-scène au Québec. Le week-end dernier, Le Journal de Montréal rapportait « qu’une annonce importante serait faite dans ce dossier après les élections municipales du 7 novembre ».

Lundi, les deux principaux candidats à l’élection, la mairesse sortante Valérie Plante et l’ex-maire Denis Coderre, ont tous deux eu à répondre à des questions sur ce dossier.

Mme Plante s’est dite très enthousiaste pour le retour du baseball à Montréal, rappelant toutefois qu’elle ne souhaitait pas voir l’argent des contribuables utilisé pour la construction d’un stade.

M. Coderre « voit le projet d’un bon œil », pourvu « qu’il vienne du privé ». Il ajoute toutefois que les gens ne souhaitent pas entendre parler de baseball ou de construction d’un stade dans le contexte actuel.

Cette décision des Rays survient quelques semaines après que l’organisation du sud de la Floride, qui devrait terminer la saison avec le meilleur dossier de l’Américaine, eut annoncé la mise en vente de plusieurs billets au coût de 10 $ US afin d’assurer de meilleures foules.

Avant les matchs de lundi, les Rays avaient attiré en moyenne 9513 spectateurs par match, bon pour le 26e rang de la MLB, devant les Athletics d’Oakland, les Blue Jays de Toronto et les Marlins de Miami.

Les Blue Jays ont toutefois disputé une partie de leurs rencontres à leur complexe d’entraînement printanier de Dunedin, en Floride, où la capacité maximale du TD Ballpark a été limitée à 1000 spectateurs, et au Sahlen Field de Buffalo, où les Jays ne pouvaient occuper plus de 35 % des 16 600 sièges pour leurs premiers matchs. Le stade a été en mesure d’être occupé à pleine capacité à la fin de juin, avant que l’équipe ne retrouve le Rogers Center — limité à 15 000 spectateurs — à la fin de juillet.

Les A’s ont aussi été limités à un maximum de 12 000 spectateurs au Colisée d’Oakland une bonne partie de la saison.