Larry Walker s’est trompé. Alors qu’il ne croyait pas obtenir le nombre de votes nécessaires, l’ex-voltigeur des Expos de Montréal a plutôt été élu au Temple de la renommée du baseball à sa 10e et dernière année d’éligibilité.

Le voltigeur est ainsi devenu le deuxième Canadien et le premier joueur de position du pays admis à Cooperstown. Le lanceur Ferguson Jenkins, élu en 1991, est l’autre.

Plus tôt en journée, Walker avait émis des doutes sur son élection sur Twitter.

« Bien que je crois que j’arriverai à court aujourd’hui, je tiens quand même à remercier tous ceux qui m’ont donné leur appui. Je vous en suis très reconnaissant !, pouvait-on lire dans son gazouillis. Ç’a été amusant de lire tout ce que vous en pensiez. Santé ! »

Walker avait raté son intronisation par 87 voix seulement en 2019.

« J’ai beaucoup suivi le compte de Ryan Thibodaux (@NotMrTibbs) au cours des dernières semaines. Religieusement. Je voulais seulement donner mon appréciation honnête du moment. […] C’était une réflexion des élections passées et de la façon dont je croyais que celle-ci allait se conclure. »

Bien qu’il n’ait pas ressenti de nervosité, Walker admet avoir douté jusqu’à la toute fin : il a failli quitter le patio où était installée l’équipe de tournage du MLB Network pour retrouver ses quelque 15 convives venus attendre l’appel avec lui.

« Quand l’appel est finalement arrivé, j’étais probablement à 90 secondes de dire à tout le monde qu’on allait terminer de regarder tout ça à la télévision ! J’avais estimé l’heure à laquelle les gens du Temple allaient appeler, et cette heure était passée. Quand l’appel est finalement entré, j’étais stupéfait. D’entendre Jack O’Connell (de l’Association des chroniqueurs de baseball d’Amérique) dire que je n’étais pas arrivé à court cette fois-ci a été incroyable. »

Walker a vu son nom inscrit sur 304 des 397 bulletins de vote soumis par les membres de l’Association des chroniqueurs de baseball d’Amérique (BBWAA), soit 76,6 %. Afin d’être élus à Cooperstown, les joueurs doivent obtenir la faveur de 75 % des électeurs, ou 298 votes cette année.

« J’espère qu’il a été admis au Temple de la renommée, avait déclaré son ancien gérant Felipe Alou, rejoint par La Presse canadienne. Tout en lui respire le Temple de la renommée. Il avait tout. Il frappait pour la moyenne ; défensivement, c’était l’un des meilleurs voltigeurs de droite. S’il n’avait pas le meilleur bras, il avait assurément le plus précis. Il était un bon coureur sur les sentiers, il avait la puissance et produisait des points.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Felipe Alou

« Pour un gérant comme moi, qui le connaissait depuis le niveau A, Larry Walker était tout un athlète. Il aurait pu jouer n’importe quelle position sur le terrain et remporter un Gant d’or. Pendant quelques mois, il a joué au troisième but dans les ligues mineures. De toute évidence, il était mieux outillé pour le champ extérieur, mais il aurait tiré son épingle du jeu au troisième. Il avait les cinq outils qu’on recherche dans un joueur de baseball. Plus encore, ces cinq outils étaient en évidence chaque fois qu’il foulait un terrain. Certains joueurs disposent de ces cinq outils, mais ne s’en servent pas chaque match.

« Je ne peux pas dire que ça aurait été un terrible oubli s’il n’avait pas été élu au Temple de la renommée, a poursuivi Alou. Mais je sais que lorsque je le dirigeais, ou lorsque j’ai dirigé contre lui, c’était l’un des meilleurs de la profession. C’était un joueur exceptionnel aux yeux de tous ceux qui l’ont croisé. »

Le voltigeur de Maple Ridge a mis fin à sa carrière de 17 saisons avec les Expos (1989 à 1994), les Rockies du Colorado (1995 à 2004) et les Cardinals de St. Louis (2004-2005) avec des moyennes offensives de ,313/,400/,565 ; 2160 coups sûrs, dont 417 doubles et 383 circuits, 1311 points produits, 1355 points comptés et 230 buts volés.

Le Britanno-Colombien a remporté le titre de joueur par excellence de la Ligue nationale en 1997, alors qu’il avait maintenu des moyennes de ,366/,452/,720 avec 49 circuits, 130 points produits et 143 points comptés. À ce titre de joueur par excellence, il faut ajouter trois championnats des frappeurs, sept Gants d’or, trois Bâtons d’argent, en plus de cinq participations au match des étoiles.

Walker sera accompagné de l’arrêt-court des Yankees de New York Derek Jeter lors de la cérémonie d’intronisation du 26 juillet prochain. Jeter a obtenu la faveur de 99,7 % des électeurs. Un seul électeur n’a pas choisi Jeter. C’est le deuxième plus haut taux de l’histoire : son coéquipier Mariano Rivera a été élu à l’unanimité en 2019.

PHOTO KATHY KMONICEK, AP

Derek Jeter

« Je ne regarde que les votes que j’ai obtenus, a dit Jeter au sujet du vote manquant, avec la classe qu’on lui connaît. J’étais sans mot quand j’ai reçu ce coup de fil. J’étais très nerveux et ne savait pas quoi dire. […] Quoi qu’on ait pu dire ou écrire au sujet de mon élection, je n’ai jamais pensé qu’elle était acquise. »

Jeter a passé ses 20 ans dans les Majeures dans le Bronx, remportant cinq Séries mondiales. Il a complété sa carrière avec 3465 coups sûrs, le sixième plus haut total de l’histoire. Il vient au septième rang pour les présences au bâton (11 195), 11e pour les points comptés (1923), 23e pour le total de buts (4921) et 35e pour les doubles (544). Chacun de ses 2674 matchs a été disputé à l’arrêt-court, le deuxième plus haut total pour cette position, derrière Omar Vizquel, qui a obtenu 52,6 % des votes.

Recrue de l’année de l’Américaine en 1996, Jeter a terminé deuxième au scrutin du joueur par excellence de l’Américaine en 2006 et troisième en 1998 et 2009. Il est devenu le 57e joueur admis à sa première année d’éligibilité et le 55e à avoir disputé toute sa carrière avec un seul club.

Curt Schilling, a sa huitième année d’éligibilité, a terminé à court de 20 voix pour être admis à Cooperstown avec 70 % du vote. Ont suivi dans l’ordre Roger Clemens (61,0), Barry Bonds (60,7) et Vizquel (52.6). Les joueurs peuvent demeurer sur le bulletin de vote pendant 10 ans, pourvu qu’ils obtiennent au moins un pointage de 5 %.

Le Temple de la renommée compte maintenant 333 membres. De ces 333 membres, 235 sont des joueurs, dont 134 ont été élus par la BBWAA.

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Les résultats complets :

Derek Jeter 396 votes (99,7 %) ; Larry Walker 304 (76,6) ; Curt Schilling 278 (70,0) ; Roger Clemens 242 (61,0) ; Barry Bonds 241 (60,7) ; Omar Vizquel 209 (52,6) ; Scott Rolen 140 (35,3) ; Billy Wagner 126 (31,7) ; Gary Sheffield 121 (30,5) ; Todd Helton 116 (29,2) ; Manny Ramírez 112 (28,2) ; Jeff Kent 109 (27,5) ; Andruw Jones 77 (19,4) ; Sammy Sosa 55 (13,9) ; Andy Pettitte 45 (11,3) ; Bobby Abreu 22 (5,5) ; Paul Konerko 10 (2,5) ; Jason Giambi 6 (1,5) ; Alfonso Soriano 6 (1,5) ; Eric Chavez 2 (0,5) ; Cliff Lee 2 (0,5) ; Adam Dunn 1 (0,3) ; Brad Penny 1 (0,3) ; Raul Ibanez 1 (0,3) ; J. J. Putz 1 (0,3) ; Josh Beckett 0 ; Heath Bell 0 ; Chone Figgins 0 ; Rafael Furcal 0 ; Carlos Pena 0 ; Brian Roberts 0 ; Jose Valverde 0.