(Philadelphie) Les Phillies de Philadelphie ont retiré le numéro 15 qu’a porté Dick Allen, jeudi, un honneur attendu depuis longtemps pour l’un des plus grands joueurs de cette concession qui a combattu le racisme pendant une période tumultueuse avec l’équipe durant les années 60.

Âgé de 78 ans, Allen a remercié l’associé principal John Middleton, qui a outrepassé la politique « non écrite » de longue date de l’équipe qui stipulait que seuls les joueurs intronisés au Temple de la renommée pouvaient voir leur numéro retiré.

« Je remercie la ville de Philadelphie. Même si ç’a été difficile, je me suis fait quelques amis en cours de route », a déclaré Allen.

Mike Schmidt, le légendaire joueur de troisième but des Phillies, qui avait aidé à sortir Allen de sa retraite pour qu’il effectue un deuxième stage avec l’équipe en 1975, l’a qualifié de « mentor extraordinaire » qui a été injustement traité de « mauvais coéquipier » et de « perturbateur ».

« Dick était un homme de race noire sensible, qui refusait d’être traité comme un citoyen de deuxième classe », a déclaré Schmidt, dans une allocution.

Schmidt a ensuite dévoilé une bannière rouge avec le numéro 15, pendant d’un mur de briques derrière les gradins du champ gauche au Citizens Bank Park avant le match contre les Nationals de Washington.

« Il a joué devant des partisans locaux qui étaient les produits de cette époque raciste (avec) des coéquipiers racistes et des règles différentes pour les Blancs et les Noirs. Des spectateurs lançaient des objets en sa direction et pour cette raison, Dick portait un casque de frappeur pendant tout le match. Ils lui ont crié des insultes raciales dégradantes. Ils ont jeté des déchets dans la cour avant de sa résidence. En général, il a été martyrisé et c’est venu de toutes les directions. Et Dick s’est rebellé. »

Schmidt a fait remarquer que Allen n’avait pas une mauvaise réputation lorsqu’il a porté les couleurs des Cardinals de St. Louis, des Dodgers de Los Angeles et des White Sox de Chicago.

« Mes amis, ces étiquettes (négatives) ont gardé Dick Allen hors du Temple de la Renommée », a affirmé Schmidt.

« Imaginez ce que Dick aurait pu accomplir à titre de joueur dans une autre époque, avec une autre équipe, si on l’avait laissé seul pour qu’il puisse peaufiner son talent, être confiant, se présenter au stade tous les jours et simplement jouer au baseball. »

Sept fois élu joueur étoile, Allen a été nommé la Recrue de l’année dans la Ligue nationale en 1964 et le joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue américaine en 1972.

Allen, qui a évolué au premier coussin, au troisième but et au champ gauche, a affiché une moyenne globale de ,292 avec 351 circuits, 1119 points produits et une moyenne combinée de présence sur les buts et de puissance (OPS) de ,912 en 15 saisons.

Durant une période de 11 campagnes, entre 1964 et 1974, Allen a claqué 319 circuits, ce qui lui conférait le cinquième rang derrière quatre joueurs élus au Temple de la renommée : Hank Aaron (391), Harmon Killebrew (336), Willie Stargell (335) et Willie McCovey (327), Son OPS de ,940 durant cette période n’a été devancé que par Aaron (,941).

Plusieurs anciens coéquipiers d’Allen et des membres de sa famille ont assisté à la cérémonie, munis de masques et assis à quelques mètres d’écart. Les Phillies ont également dévoilé une statue d’Allen.

L’équipe prévoit tenir une autre cérémonie visant à lui rendre hommage l’an prochain, avec des spectateurs dans les gradins.