Ne cherchez pas un frappeur désigné dans la Ligue nationale cette saison ou de nouvelles règles pour contrer les équipes qui perdent délibérément au prochain repêchage.

Le commissaire du Baseball majeur, Rob Manfred, a indiqué que l'accent est mis sur les changements apportés au rythme des matchs et que les suggestions plus importantes faites par les joueurs sont trop compliquées pour être mises en place dès 2019.

S'adressant vendredi à la fin d'une réunion en compagnie des propriétaires d'équipes, Manfred a déclaré qu'il était encouragé par la façon dont l'Association des joueurs (MLBPA) a répondu aux propositions touchant l'instauration d'un chronomètre entre les lancers et le minimum de trois frappeurs que pourraient devoir affronter les lanceurs dans l'avenir si la manche n'est pas terminée.

« Certaines de ces propositions doivent faire partie de plus amples discussions, qui se poursuivront assurément après le début de la saison, a déclaré Manfred. J'espère qu'en attendant, on puisse porter toute notre attention vers les items qui doivent être résolus rapidement. »

Le baseball entame la troisième année de sa convention collective de cinq ans, au cours de laquelle le marché des joueurs autonomes s'est considérablement refroidi, malgré la disponibilité de joueurs étoiles comme Bryce Harper et Manny Machado. Les dirigeants du baseball souhaiteraient que les changements plus importants fassent partie des discussions lors du renouvellement de l'entente, qui vient à échéance en décembre 2021.

« J'espère et je crois sincèrement qu'il y a un intérêt partagé par le syndicat, les joueurs, les propriétaires et le Bureau du commissaire pour ces changements [...] afin que nous offrions le meilleur divertissement possible », a ajouté Manfred.

Après les saisons 2017 et 2018, les joueurs ont rejeté la proposition du chronomètre entre les lancers, qui vise à réduire la durée des matchs. Les dirigeants auraient le droit d'imposer cette règle de façon unilatérale, mais Manfred hésite à apporter des changements sur le terrain sans l'accord des joueurs.

La MLB a présenté sa dernière proposition le 14 janvier. Elle comprenait notamment l'obligation pour les lanceurs d'affronter un minimum de trois frappeurs ou qu'ils terminent une manche. Les joueurs ont répondu le 1er février avec un plan plus étoffé, dans lequel ils ont renouvelé leur demande d'étendre la règle du frappeur désigné à toutes les rencontres, une date limite des transactions plus hâtive afin de décourager les équipes avec une fiche perdante d'échanger leurs joueurs vedettes, de bonifier l'ancienneté des jeunes espoirs de premier plan rappelés tôt en saison, ainsi que de récompenser et pénaliser les équipes au repêchage en fonction de leur fiche.

« Il s'agit là d'importantes composantes économiques, a souligné Manfred. Elles diffèrent des changements que nous proposons aux règles de jeu. Une partie de leur réponse en ce qui a trait aux changements sur le terrain est très encourageante. Je pense qu'on doit regarder à quel point nous visons la même chose, autant au niveau des règles sur le terrain que des règles économiques. »

L'hiver dernier, les négociations ont été ralenties en raison de la colère des joueurs au sujet du marché des joueurs autonomes au ralenti. Si le rythme des signatures a pris de la vitesse cette année, il est tout de même plus lent qu'au cours des années précédentes.

« Nous souhaitons que nos joueurs paraphent de nouveaux contrats, particulièrement les vedettes. J'aimerais qu'ils soient déjà sous contrat, a admis le commissaire. Nous avons encore une semaine avant que les joueurs ne doivent se présenter aux camps. J'espère que ces dossiers pourront se régler entre-temps. »

La règle proposée des trois frappeurs minimum a pour but d'augmenter le rythme des matchs et de diminuer l'utilisation des releveurs. Le syndicat souhaite qu'elle ne soit pas utilisée avant 2020.

« Un nombre élevé de changements de lanceurs gruge évidemment beaucoup de temps, a dit Manfred. L'idée d'avoir des lanceurs plus longtemps au monticule est attrayante d'abord pour promouvoir le rôle des partants et pour encourager les lanceurs à lancer un peu plus longtemps en début de match. [...] Je pense qu'historiquement, plusieurs de nos grandes vedettes ont été des partants. Nous voulons nous assurer que ces joueurs étoiles sont suffisamment longtemps sur le terrain pour qu'on puisse utiliser leur potentiel de marketing. »

Manfred ouvert à St. Petersburg

Par ailleurs, bien qu'il soit déçu que le projet d'Ybor City n'ait pu être mené à terme, le commissaire Manfred n'est pas fermé à l'idée de la construction d'un nouveau stade à St. Petersburg, qui semble pour l'instant la seule option disponible aux Rays en raison de la fermeture de la fenêtre d'opportunité dont bénéficiait l'équipe pour se trouver un nouveau domicile dans la région de Tampa.

Le commissaire a indiqué que le propriétaire majoritaire des Rays, Stuart Sternberg, « est toujours enthousiaste » au sujet de ses options pour un nouveau stade.

Manfred a ajouté que le Baseball majeur souhaite toujours demeurer dans la région et que « St. Petersburg est une option, bien qu'il pourrait y en avoir d'autres du côté de Tampa plus tard ».

Les Rays sont liés par un bail au Tropicana Field jusqu'en 2027, mais la ville de St. Petersburg souhaite développer le quartier où se trouve le stade, en partenariat avec le club. Le hic, c'est que les Rays ne se sont toujours pas engagés à demeurer à St. Petersburg à long terme.

La ville a un plan de développement avec ou sans un nouveau stade de baseball pour ce quartier et elle souhaite avoir rapidement - avant la fin du bail - une réponse du club quant à son avenir dans le quartier.