L'une des nombreuses questions au sujet de Vladimir Guerrero fils est: que fait-il encore dans les ligues mineures ?

Les Blue Jays de Toronto sont très prudents avec leur espoir de 19 ans, qui remplit toutes ses promesses à titre de fils d'un membre du Temple de la renommée en brûlant la Ligue Eastern, de niveau AA.

Comme troisième-but des Fisher Cats du New Hampshire, Guerrero est possiblement l'espoir le plus connu des ligues mineures. Il a connu un match plus ordinaire mardi: son coup sûr en cinq présences a fait chuter sa moyenne à ,426. Il a tout de même frappé son 11e circuit de la saison, une claque de trois points, pour porter son total de points produits à 53 jusqu'ici. Les Fisher Cats l'ont emporté 11-2.

«Je viens ici et je travaille tous les jours, a-t-il dit à l'aide d'un interprète. Je ne contrôle que ce que je peux contrôler.»

Guerrero a davantage été un phénomène qu'un espoir au cours des 46 premiers matchs de la campagne. Il a déjà son fan-club à Manchester et ailleurs dans la Ligue Eastern.

«On arrive à l'hôtel autour de minuit et il y a près de 50 personnes qui nous attendent. Nous sommes comme un "boys band"», a indiqué le gérant, John Schneider.

Les Fisher Cats - et l'organisation des Blue Jays - gardent le plus possible «Vlady» à l'écart du public. Il parle un peu anglais, mais il est beaucoup plus confortable en espagnol. Il vient d'avoir 19 ans en mars, alors les Jays semblent heureux de le faire progresser dans le AA au lieu de le rappeler à Toronto, malgré la pression de plus en plus forte des partisans.

«Il pourrait jouer dans les majeures immédiatement - je pense que tout le monde sait ça - et bien se tirer d'affaire, a affirmé Schneider. Jusqu'à ce que je reçoive un coup de fil de Toronto, je vais être heureux de pouvoir l'inscrire au troisième rang du rôle offensif soir après soir.»

De jouer au niveau AA permet également à Guerrero de développer son leadership. Schneider souligne qu'il avait du mal à prendre sa place en début de saison, mais qu'il devient de plus en plus à l'aise.

Les partisans des Jays qui espéraient voir Guerrero effectuer ses débuts dans les Majeures cette semaine à Boston ont été déçus mardi, quand il s'est retrouvé dans la formation des Fisher Cats, à quelque 80 kilomètres du Fenway Park, où les Jays affrontaient les Red Sox.

Guerrero semble à l'aise avec le fait de devoir patienter avant d'obtenir cette promotion imminente. Il prend à coeur les conseils que lui prodigue son père. Il est également en bonne compagnie au sein des Fisher Cats, alors que plusieurs de ses coéquipiers ont grandi en regardant leur père jouer dans les Majeurs: Cavan Biggio, fils de Craig, qui est aussi au Temple de la renommée, et Bo Bichette, le fils de Dante, patrouillent le champ extérieur du club.

«Les gens ne viennent pas que me voir. Ils viennent aussi voir mes coéquipiers, car ils sont très bons, a déclaré Guerrero. Je ne m'attarde pas à tout cet engouement. Quand je me retrouve à la maison, je ne tente que de me reposer pour revenir en forme le lendemain.»

Les liens canadiens de Guerrero ont fait en sorte que son arrivée imminente soit encore plus attendue à Toronto. Il est né à Montréal, quand son père, doté d'un des meilleurs bras du baseball, évoluait au champ droit pour les Expos.

Schneider assure que le fils a hérité de la puissance du bras du paternel. Et que Vlad fils a travaillé sur ses habiletés en défense.

«S'il jouait au champ centre, il pourrait atteindre le marbre avec un seul bond, peut-être pas. Il a un bras canon», a-t-il lancé.

Schneider estime que le jeu défensif de Guerrero est très bien, mais qu'il est éclipsé par ce qu'il réalise avec son bâton.

«Quand ton coup de bâton est aussi bon, tes exploits en défense seront relégués au second rang. Il s'est grandement amélioré et son jeu est exactement là où il doit se trouver.»

Schneider décrit Guerrero comme un «gamin amusant», qui fait rire ses coéquipiers, notamment en portant un masque de receveur pour attraper des roulants pendant les entraînements.

«Il se présente chaque jour prêt à mettre tous les efforts nécessaires, ajoute le gérant. C'est facile à faire quand vous connaissez le succès qu'il connaît. Mais il est prêt à tout donner chaque jour et il est très agréable à côtoyer.»