Un an après Tim Raines, ce sera fort probablement au tour de Vladimir Guerrero de faire son entrée au Temple de la renommée du baseball.

C'est aujourd'hui que seront dévoilés les résultats du vote de l'Association des chroniqueurs de baseball de l'Amérique et la nomination de Guerrero ne serait plus qu'une formalité.

À la première année d'admissibilité de Guerrero, en 2017, 71,7% des chroniqueurs avaient voté en faveur de son intronisation. Un joueur doit obtenir 75% des votes afin d'être intronisé. Hier, 94% des 214 votes qui avaient déjà été comptabilisés étaient en faveur de l'intronisation de Guerrero à Cooperstown.

Les critères de sélection sont les suivants : les statistiques du joueur, ses habiletés, son intégrité, son esprit sportif, son caractère et ses contributions aux équipes avec lesquelles il a joué.

La grande question dans le cas de Guerrero est de savoir quelle casquette il aura sur sa plaque: celle des Expos de Montréal ou celle des Angels de Los Angeles? Guerrero aura un choix déchirant à faire puisqu'il y a de bons arguments pour chacune des deux équipes.

Guerrero a amorcé sa carrière dans les Ligues majeures en 1996 avec les Expos et a disputé huit saisons avec eux. En 1004 matchs à Montréal, il a conservé une moyenne de ,323 et a totalisé 1215 coups sûrs, dont 234 circuits, 702 points produits et 123 buts volés.

Facteur important à noter, Vladimir Guerrero a joué la majorité de ses saisons avec les Expos alors que l'équipe avait été dépouillée de la plupart de ses joueurs de premier plan. Le Dominicain était nettement mieux entouré à Anaheim.

C'est à titre de joueur autonome que Guerrero s'est amené en Californie et son impact s'est rapidement fait sentir sur les Angels.

Le voltigeur a été nommé joueur par excellence de la Ligue américaine dès sa première saison avec les Angels, en 2004. Les Angels ont connu leurs meilleures saisons avec Guerrero dans leurs rangs, remportant cinq championnats de division au cours de ses six saisons avec eux.

Si Guerrero décide d'être intronisé en tant qu'ancien des Expos, il sera vraisemblablement leur dernier membre à faire son entrée au Temple. À l'inverse, s'il choisit de faire son entrée à Cooperstown en tant qu'ancien des Angels, il sera le premier joueur de l'histoire de la concession à le faire, eux dont la première saison remonte à 1961.

Guerrero a terminé sa carrière en jouant pour les Rangers du Texas en 2010, puis les Orioles de Baltimore en 2011. En 2147 parties dans les majeures, il a frappé pour une moyenne de ,318, a produit 1496 points et a totalisé 2590 coups sûrs, 449 circuits et 181 buts volés.

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D'autres candidats pour le Temple

Chipper Jones

À sa première année d'éligibilité, Jones sera presque assurément intronisé. Pilier des Braves d'Atlanta durant leur belle époque des années 90, Jones excellait dans tous les aspects du jeu. Ses statistiques parlent d'elles-mêmes: ,303 de moyenne au bâton, 2726 coups sûrs, dont 468 circuits, et 1623 points produits. Nommé au match des Étoiles à neuf reprises, Jones a remporté la Série mondiale à sa première saison complète en 1995 et les Braves ont terminé premiers de leur division 11 fois durant sa carrière.

Trevor Hoffman

Hoffman est venu encore plus près d'être intronisé l'année dernière que ne l'a été Guerrero, obtenant 74% des votes. Cinq votes de plus et l'ancien releveur avait sa plaque à Cooperstown. Deuxième de l'histoire pour les victoires sauvegardées avec 601 derrière Mariano Rivera, Hoffman a totalisé plus de retraits au bâton que de manches lancées durant sa carrière (1133 contre 1089,1).

Jim Thome

C'était souvent tout ou rien avec Jim Thome, l'un des meilleurs frappeurs de puissance de son époque. L'ancien des Indians de Cleveland occupe le huitième rang de l'histoire avec 612 circuits. En contrepartie, seul le grand Reggie Jackson a été victime de plus de retraits sur trois prises que Thome, qui a été retiré au bâton à 2548 reprises. Le colosse de 6 pi 4 po et 250 lb a produit 1699 points et a maintenu une moyenne de ,276 au cours de ses 22 saisons.

Larry Walker

Curieusement, Walker a été le prédécesseur de Guerrero comme voltigeur de droite chez les Expos avec lesquels il a joué ses six premières saisons. Mais c'est avec les Rockies du Colorado que Walker était à son apogée, lui qui a été le joueur par excellence de la Ligue nationale en 1997. Le Canadien a été le champion frappeur de la Nationale à trois occasions et a terminé sa carrière avec une moyenne au bâton de ,313, 383 circuits et 1311 points produits. La vitesse (230 buts volés) et le jeu défensif (sept gants dorés) faisaient également partie de son arsenal.

Le facteur dopage

Il n'y a pas le moindre doute que Barry Bonds et Roger Clemens auraient déjà fait leur entrée au Temple s'ils n'avaient pas été impliqués dans le scandale du dopage qui a secoué le baseball majeur il y a une quinzaine d'années. Si l'on se fie aux chiffres de l'an dernier, près de la moitié toutefois de ceux qui ont droit de vote n'acceptera pas de faire fi des histoires de dopage. Bonds et Clemens n'ont obtenu que 53,8% et 54,1% des votes l'année dernière. Sammy Sosa, Gary Sheffield et Manny Ramirez se retrouvent tous dans une situation similaire.