À un peu plus d'une semaine de la cérémonie d'intronisation du Temple de la renommée du baseball, Tim Raines réalise de plus en plus qu'il est sur le point d'entrée dans l'histoire. Il est d'autant plus fier qu'il y rejoindra ses ex-coéquipiers Gary Carter et Andre Dawson à titre de représentant des Expos de Montréal.

« Montréal a joué un immense rôle dans ma carrière, a-t-il rappelé au cours d'une téléconférence, vendredi. Ça va de soi que je sois intronisé à titre de membre des Expos. »

Raines sera admis le 30 juillet prochain en compagnie des joueurs Jeff Bagwell et Ivan Rodriguez, ainsi que des bâtisseurs John Schuerholz et Bud Selig. Selon lui, rien de tout cela ne se serait produit s'il n'avait croisé le chemin de Dawson.

« Je crois vraiment que je n'aurais pas été élu au Temple sans lui. L'influence qu'il a eue sur moi a été énorme. Il prêchait par l'exemple. Il est l'un des rares gars que je connaisse qui soit élu au Temple bien qu'il avait du mal à se rendre au stade en raison de l'état de ses genoux. De le voir jouer tous les jours était inspirant. J'aurais souhaité qu'il soit en bonne santé afin qu'il puisse montrer à tout le monde l'étendue de son talent. 

« Il a eu un grand, grand impact sur ma carrière. Il était comme un frère, comme un père même. Il était un joueur duquel vous vous inspiriez. Vous vouliez être comme lui. De l'avoir à mes côtés au cours de mes cinq ou six premières saisons, ça représente beaucoup pour moi. Je lui dois beaucoup pour avoir été mon ami et mon coéquipier. D'avoir été une influence aussi positive pour moi. »

Plusieurs partisans des Expos feront d'ailleurs le voyage d'un peu plus de cinq heures pour se rendre dans le bucolique village de l'État de New York pour assister à cette cérémonie. Le groupe ExposNation a nolisé quatre autobus et plusieurs autres s'y rendront par leurs propres moyens.

« Ça signifie beaucoup pour moi, a indiqué Raines quand on lui a parlé de ces nombreux partisans. Montréal représente la plus grande partie de ma carrière. C'est là où j'ai grandi comme joueur de baseball, où j'ai vécu pendant 12 ans. J'ai bien hâte de rencontrer ces partisans. »

S'il se réjouit de l'appui des partisans montréalais, il n'en est pas complètement surpris.

« Je suis allé à Montréal au cours des quatre dernières années avec les Blue Jays. Ça n'aurait pas pu être une meilleure situation pour les partisans et moi-même : mon nom y circulait encore et j'ai pu renouer avec les partisans. Je pense qu'ils se sont toujours rappelés du joueur qu'ils ont apprécié voir évoluer. D'avoir la carrière que j'ai connue à Montréal et d'être intronisé comme un Expo, les gens de Montréal savent où va mon allégeance », a confirmé Raines, qui n'a pas manqué de rappeler en plusieurs occasions à quel point il avait adoré jouer au Québec au cours de cette téléconférence.

Raines a été admis à sa 10e et dernière année d'éligibilité. Après sept ans sur les bulletins, le Temple a changé les règles d'admission, faisant passer la durée d'admissibilité de 15 à 10 ans.

« Je ne dirais pas que j'étais inquiet, mais je m'en souciais tout de même un peu, a-t-il admis. Je craignais ne pas avoir suffisamment de temps pour être élu, ou que les journalistes disposant d'un vote ressentent trop de pression, s'ils trouvaient que je le méritais. Lors de la neuvième année, quand mon pourcentage de voix est passé de 55 à 69,8 %, ça m'a aidé à relaxer. Je croyais que j'avais une très bonne chance d'être admis cette année, même si je ne pouvais en être tout à fait certain. Je me suis senti beaucoup mieux par la suite, par contre ! »