Les partisans des Blue Jays en étaient convaincus: le retour de leurs favoris à la maison allait tout changer. Inspirés par 50 000 spectateurs survoltés, les frappeurs retrouveraient leur oeil au bâton. Et les Indians de Cleveland allaient voir ce qu'ils allaient voir!

Eh bien, pas du tout. Pour le troisième match d'affilée, les canons des Jays ont été incapables de tonner. Et contre toute attente, l'équipe fera face à l'élimination cet après-midi. En remportant une belle victoire de 4-2 lundi soir au Rogers Centre, les Indians ont pris une impressionnante avance de trois matchs à zéro en finale de la Ligue américaine. Les joueurs de Terry Francona ont maintenant l'occasion de compléter un coup de balai inattendu.

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Pour saisir l'allure de cette série jusqu'à maintenant, et plus particulièrement celle du match de lundi, suffit de raconter la présence au bâton des Blue Jays en troisième manche.

Jose Bautista, placé au premier rang des frappeurs dans l'espoir de relancer l'attaque, a cogné un simple. Avec un coureur au premier but et les autres poids lourds de la formation s'amenant à la plaque, une ambiance du tonnerre enveloppait le stade. Une manche productive était possible. Mais Josh Donaldson, Edwin Encarnacion et Troy Tulowitkzi ont été retirés sur des ballons à l'avant-champ. Aucun d'eux n'a frappé la balle solidement. Comme un ballon duquel l'air s'échappe peu à peu.

Les Indians n'ont pas raté cette chance. Quelques instants plus tard, Mike Napoli a ouvert la quatrième manche avec un circuit qui a enfoncé encore plus le clou sur le manque d'opportunisme des Jays. La foule a été secouée, comme si la confiance s'effritait d'un coup.

Les Blue Jays ne font pas dans la dentelle. Avec eux, c'est tout ou c'est rien. L'attaque est chaude ou froide et les résultats sont à l'avenant. Mais contre les Indians, elle est carrément frigorifiée. À peine trois points en trois matchs ! Les frappeurs sont désarçonnés par les lanceurs adverses, peu importe qu'ils soient ou non des vedettes du circuit. Ils reçoivent des tas de balles à effet et sont incapables de s'ajuster.

Imaginez: en trois matchs contre les Indians, la moyenne au bâton des Blue Jays est de ,100 dans les septième, huitième et neuvième manches. Non, ce n'est pas comme ça que l'on comble des retards.

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À quoi s'attendre mardi? Pour les Blue Jays, la bonne nouvelle est la présence de la jeune sensation Aaron Sanchez au monticule. Avant le match de lundi, il expliquait que son principal défi serait de maîtriser ses émotions dans un environnement très excitant.

Sauf que la défaite de lundi change la donne. Les Blue Jays sont au bord du gouffre. Auront-ils la force mentale de rebondir? Remporter cette série nécessite maintenant un miracle: gagner quatre matchs d'affilée contre un club super bien équilibré.

Ce n'est pas tout: les Blue Jays seront de nouveau confrontés au droitier Corey Kluber, qui les a complètement dominés dans le premier match de la série. Les Indians aborderont le match avec beaucoup de confiance. D'autant plus que si Kluber tient le coup six manches, leur solide relève a les atouts pour terminer le travail. Le gaucher Andrew Miller a de nouveau été formidable lundi.

Les Blue Jays doivent aussi espérer que leurs frappeurs sortent d'une léthargie ne pouvant pas plus mal tomber. Russell Martin, par exemple, a été retiré trois fois sur des prises lundi.

Malgré tout, le gérant John Gibbons garde le moral. «Les Indians font un travail incroyable avec la gestion de leurs releveurs, a-t-il reconnu. Cela dit, nous serons prêts pour le quatrième match. Le défi est grand [retard de trois matchs à zéro], mais d'autres l'ont relevé avant nous. Je continue de croire que notre attaque est due pour exploser. J'espère simplement que ce sera demain. Nous avons plusieurs vétérans, ils comprennent l'enjeu. On sera prêts quand le match commencera.»

Il le faudra. Sinon, la saison des Blue Jays prendra fin de manière abrupte.