Une pause de deux mois, en pleine période de signatures de joueurs autonomes, a été salutaire pour l'ex-directeur général des Blue Jays de Toronto Alex Anthopoulos.

Elle lui a permis d'équilibrer sa vie et de passer plus de temps avec sa famille et ses amis. Elle lui a aussi permis d'évaluer quelques offres d'emploi et il s'attend à être de retour au baseball en janvier.

Anthopoulos, l'air détendu et satisfait au cours d'un long entretien accordé à La Presse Canadienne dans un café du centre-ville de Toronto, a apprécié ce temps passé à la maison après qu'il eût refusé une offre de contrat des Jays.

«J'ai pu donner un coup de main à ma conjointe, a-t-il souligné. Je réapprends ce que c'est que de vivre une vie normale, ce qui est bien. Vous en venez à oublier ce que vous manquez, mais je ne me plains pas. Mais vous savez, aller à une fête et ne pas avoir besoin que mon téléphone soit constamment à portée de main, c'est agréable.»

Anthopoulos a surpris les partisans et les journalistes en refusant une offre à long terme après l'élimination des Jays par les Royals de Kansas City, dans la série de championnat de l'Américaine. Cette décision a mis fin à une association de 12 ans. Il s'était joint aux Jays à titre de coordonnateur du dépistage en 2003. Il en était le DG depuis 2009.

Il a mené les Jays à une première participation aux séries en 22 ans grâce à quelques transactions effectuées à la date limite. La même journée qu'il a annoncé qu'il ne serait pas de retour, il a été nommé dirigeant de l'année dans le Baseball majeur par The Sporting News.

Mais il ne devrait pas rester longtemps sur les lignes de côté.

«Ça s'en vient. En janvier, je travaillerai de nouveau. Probablement pour une équipe, mais ce n'est pas certain à 100%. Certains médias m'ont fait des offres très intéressantes, ne serait-ce qu'au niveau de la qualité de vie. Je pense que je pourrais aimer ça. J'ai eu de bonnes discussions avec plusieurs personnes afin de me faire une idée. Je pense que ce serait un beau défi, un intéressant défi. D'avoir la possibilité de me retrouver plus souvent avec mes enfants de 5 et 3 ans... Je ne pensais pas considérer un emploi dans les médias, mais je l'ai vraiment fait.

«Mais plus j'y pense, plus je crois rester dans le baseball. Je fais cela depuis si longtemps et je suis encore jeune, tout comme ma carrière dans la baseball. Je ne pense pas être prêt à quitter cela.»

À 38 ans, il jouit d'une forte expérience grâce à ses rôles de directeur général adjoint et de directeur général, jumelés à une solide expérience comme dépisteur. L'équipe qu'il a bâtie sera de nouveau parmi les favorites en 2016. Son attaque devrait être parmi les meilleures et si sa rotation ne sera pas aussi profonde, les bases sont bonnes.

S'il suivra tout ça de loin, il n'éprouve aucun regret.

«Faites-moi confiance, j'y ai longuement réfléchi. J'ai tenté de me convaincre moi-même d'accepter. Mais comme je l'ai dit à ce moment-là, ça a été une décision plus instinctive. Ça n'aurait pas été juste pour l'organisation que je ne m'engage pas à 100%. (...) Je me connais et je ne peux pas faire semblant. À mon âge, je ne veux pas seulement encaisser un chèque. Je ne veux pas me présenter au boulot à tous les jours sans être passionné par ce que je fais.»

Pourtant, il croyait avoir fait une erreur en quittant les Expos de Montréal pour se joindre aux Jays, en 2003. Il estimait toutefois, avec justesse, que l'organisation torontoise lui offrirait une plus grande stabilité.

«Je me rappelle à quel point je croyais avoir fait une erreur au cours des premiers mois, car j'avais tellement aimé travailler à Montréal. Mais c'était la même chose finalement: j'ai développé de très forts liens et j'ai beaucoup apprécié les gens avec qui j'ai travaillé.»

De dire au revoir à ces gens a été très difficile.

«Ça été un moment très émotif pour moi, très difficile. Ça été plus facile de vider mon bureau et de mettre mes boîtes dans la voiture: il n'y avait pas sentiment là-dedans. Même si c'était soudain, je m'y étais préparé. C'est une décision que j'ai prise, on ne me l'a pas imposée.»

Peu importe où il aboutira, Anthopoulos aura toujours un faible pour Toronto.

«Ça a été un choix difficile puisque l'équipe a tellement compté pour moi. Et ça ne changera pas. Mon fils porte toujours sa casquette des Jays pour se rendre à l'école. Ma fille a toujours un écusson sur son sac à dos. Alors je serai toujours - autant que je le pourrai - un partisan de cette équipe. je souhaiterai toujours que l'équipe fasse bien.»