Montréal a laissé une bonne impression au cours des 36 saisons des Expos auprès des nombreux joueurs qui l'ont visitée, et ceux-ci verraient d'un très bon oeil le retour du Baseball majeur dans la métropole.

C'est du moins l'opinion exprimée par Ozzie Smith, Greg Maddux, Ferguson Jenkins et Andre Dawson, quatre membres du Temple de la renommée, rencontrés juste avant la 14e édition de l'école de baseball «Play Ball with Ozzie», présentée en marge des cérémonies d'intronisation du week-end.

«C'était une bonne ville de baseball avec de bons partisans et c'est malheureux qu'ils aient perdu leur club, s'est rappelé Smith aux abords du terrain du Clark Sports Complex, bucolique avec son champ de maïs qui sert de clôture du champ droit, comme dans le film culte Field of Dreams. Je pense que les gens n'ont pas réalisé ce qu'ils avaient avant de le perdre. Je crois qu'ils en sont conscients, maintenant, et souhaitons qu'ils puissent ravoir un club.

«La ville a une riche histoire de baseball, mais elle a eu aussi un grand impact sur les autres équipes. Vous pouvez faire le tour des clubs des Majeures et voir qu'il y a toujours un grand joueur issu de l'organisation des Expos: Larry Walker, Andre Dawson, Ellis Valentine et j'en passe.»

Dawson, qui a passé ses 11 premières saisons dans l'uniforme des Expos, croit que Montréal est prête à effectuer son grand retour.

«Ce n'est pas à moi de dire si la ville retrouvera une équipe ou non. Mais s'ils mettent en place tous les paramètres qui sont nécessaires de nos jours, c'est la voie à suivre. Et vous devez obtenir le plus d'appuis possible de la part du commissaire, ce qui semble être le cas. J'ajouterai ceci: je crois qu'un nouveau club ferait très bien avec un stade adéquat, et je pense que la ville est affamée de baseball.

«Les joueurs aimaient beaucoup venir à Montréal. J'ai beaucoup aimé y jouer: il s'agissait d'un changement de rythme par rapport aux États-Unis. C'est aussi là que tout a commencé. Ça a demandé certains ajustements, mais une fois qu'ils ont été faits, je m'y sentais comme à la maison.»

«Je suis dans le camp de Montréal: j'adorais y aller, a pour sa part confié Maddux, qui a fait damner plusieurs partisans des Expos à l'époque où il formait l'un des plus redoutables trios de partants avec Tom Glavine et John Smoltz, qui sera intronisé dimanche. J'ai toujours trouvé qu'un voyage à Montréal était agréable. J'adorais la ville, ses gens. Les étés étaient toujours plus frais qu'à Atlanta également.»

Pour Jenkins, premier Canadien à avoir eu sa plaque à Cooperstown, Montréal mérite une deuxième chance, mais dans de bonnes conditions.

«Il faudrait que les bonnes personnes se retrouvent à la tête du projet, a-t-il souligné. Ça prendrait aussi un stade au centre-ville, question d'être accessible à tous, anglophones comme francophones.

«La ville a toujours de grands partisans, que ce soit au baseball ou au hockey. Quand ils jouaient au parc Jarry, j'adorais y lancer. D'avoir une autre ville canadienne dans le Baseball majeur serait fantastique, et avec les bons dirigeants, ce club pourrait prospérer.»