Le maire de Montréal, Denis Coderre, ne compte pas brûler les étapes dans le dossier du retour du Baseball majeur à Montréal, un dossier qu'il entend mener avec doigté et minutie au cours des prochains mois.

«Il ne faut pas partir en peur. La première étape, c'est de s'assurer que les gens viennent en grand nombre pour ces deux matchs. On me dit qu'on est à plus de 90 000 billets vendus, c'est super, mais il reste encore de bons billets. Il faut que les gens viennent témoigner de leur amour pour le baseball», a-t-il déclaré jeudi, alors que les médias montréalais ont été conviés sur la surface de jeu du Stade olympique, où les Blue Jays de Toronto accueilleront les Reds de Cincinnati pour deux rencontres préparatoires, vendredi et samedi.

«Deuxièmement, il nous faut une politique du baseball à Montréal. Si on veut découvrir les Russell Martin de ce monde, il faut investir et s'investir dans le baseball et on a mis 11 millions $ pour la mise à niveau des terrains existants.

«Par la suite, il faut regarder. Ce n'est pas de la nostalgie (ce qui se passe depuis deux ans): c'est dans notre ADN. On ne voit pas que des gens qui ont vécu de belles histoires au parc Jarry ou au Stade olympique: on voit des jeunes qui ne les ont jamais vus jouer. Montréal est une ville de baseball.»

Le maire Coderre promet de solliciter une rencontre auprès du commissaire du baseball, Rob Manfred, au cours des prochaines semaines. Il a d'ailleurs bien apprécié les bons mots que le commissaire Manfred a tenus au sujet de Montréal plus tôt cette semaine. Manfred avait déclaré à La Presse Canadienne que Montréal avait franchi avec succès le premier test, c'est-à-dire de démontrer son intérêt envers le baseball.

«Il a fait une déclaration extraordinaire; tout le monde a un bon mot pour Montréal. Ça va maintenant prendre une plan intégré, ce qui n'est pas de dire: «Bâtissez un stade et bonne chance, on va voir si ça fonctionne'. Il faut que les gens fassent leurs devoirs: ça va prendre l'engouement des partisans, des gens d'affaires et au niveau public, par la suite, on fera notre travail.

«Mais on a besoin d'agir d'une façon concertée, que tout le monde livre la marchandise. Le secteur privé regarde présentement la possibilité de ramener une équipe ici, mais avant tout ça, il faut voir s'il y a un club de disponible. Je n'ai pas l'intention de négocier publiquement.»

Et pour lui, il est hors de question d'alourdir le dossier en lançant immédiatement le débat au sujet de l'utilisation ou non de fonds publics dans ce projet.

«J'ai dit que je me voulais l'ambassadeur du baseball à Montréal. Mais il est beaucoup trop tôt pour commencer à dire qu'on va investir de l'argent public pour un nouveau stade. Mais pour avoir un club, ça va prendre un autre emplacement que le Stade olympique.»

Samedi: c'est promis

Par ailleurs, Jacques Aubé, vice-président exécutif et directeur de l'exploitation d'evenko, promoteur de l'événement, s'est fait rassurant en promettant que le match de samedi sera disputé malgré les précipitations de neige prévues.

«Il n'y aura pas de problème. On annonce de la neige en matinée, il fera 12 degrés demain... il n'y aura pas de problème», a répété Aubé, qui a même admis qu'il était si convaincu de pouvoir présenter cette rencontre qu'il n'avait pas de plan de contingence.

De toute façon, comme l'a fait remarquer Howard Starkman, vice-président aux projets spéciaux chez les Jays, la convention collective exige que la journée précédent le lancement de la saison soit une journée de congé.

Aubé à ajouté que plusieurs équipes sont intéressées à venir disputer des rencontres et qu'il ne serait pas surpris de pouvoir organiser ce type de série pendant encore quelques années.

«On est vraiment le «buzz» du Baseball majeur, a dit Aubé. Les clubs font la ligne pour venir jouer.»

Par contre, il ne faut pas compter sur des matchs du calendrier régulier. Starkman a indiqué que pour l'instant, à moins qu'un problème ne chasse les Jays du Rogers Centre, la formation torontoise ne prévoit pas jouer des matchs de saison régulière à l'extérieur de son marché, malgré l'insistance d'Aubé.

«On a déjà demandé aux Jays de venir jouer trois séries de quatre matchs de saison régulière, a-t-il admis. Mais ils ont des contraintes de droits de télévision, de commandites, auprès de détenteurs de billets de saison. Ce n'est pas évident.»