Après avoir visité les 30 stades du baseball majeur, parcouru 38 des 50 États américains et roulé près de 20 000 kilomètres à bord de leur minifourgonnette, Gabriel Morissette et Adry Laurin sont finalement de retour au bercail.

Les deux artisans du projet «Montréal sur la route», dont le but était de sensibiliser les amateurs de baseball d'Amérique du Nord à un éventuel retour d'une équipe dans la métropole, sont rentrés chez eux au début du mois.

Flottant encore visiblement sur un nuage, le couple se dit à la fois heureux et impressionné de l'impact que son pèlerinage sportif a eu, non seulement au Québec, mais partout sur son passage.

«Il faut garder le rêve en vie. Nous, ce que nous avons essayé de faire, c'est de donner un petit regain de vie à tout ça», explique Gabriel.

Moments sombres

Il va sans dire que ces deux mordus de baseball ont accumulé les découvertes et les anecdotes au cours de leur périple.

Ils ont croisé des amateurs de baseball issus de tous les horizons. De purs inconnus, charmés par leur odyssée, ont accepté de les héberger. Il y a eu ce match des Nationals à Washington au cours duquel Adry, en proie à l'émotion, n'a pu s'empêcher de revoir les Expos. Ils sont tombés amoureux de Kansas City, «la plus belle surprise du voyage», selon Gabriel.

Mais si les moments de réjouissance ont été nombreux, ils ont été parfois accompagnés de moments plus sombres, découlant le plus souvent de leur budget très limité.

«On n'avait presque plus d'argent, raconte Adry. Tout est une question d'argent, car si on avait eu le budget, il n'y aurait jamais eu de problème. De toujours dormir dans l'auto et d'attendre plusieurs jours avant de se laver, ça joue sur le moral.»

Des projets plein la tête

À peine revenus au pays, Gabriel et Adry songent déjà à leur prochain voyage. Ils souhaitent notamment assister au match d'ouverture local des Reds de Cincinnati et visiter le prochain stade des Braves d'Atlanta.

Mais pour l'instant, ils vont dresser une liste de recommandations quant à la marche à suivre pour ramener le baseball majeur à Montréal, basée sur ce qu'ils ont pu observer au cours de leur voyage. Au moment où l'intérêt possible des Rays de Tampa Bay pour la métropole refait surface dans l'actualité, Gabriel insiste: «Je ne veux pas qu'on soit utilisés comme argument pour forcer la main de la Ville de Tampa Bay. (...) Je n'ai pas le goût que Montréal revienne toujours au cours des 10 prochaines années chaque fois qu'une équipe ou la ligue veut qu'une ville construise un nouveau stade. Il faut que ce soit sérieux.»

«Peut-être que ce sera plus rapide qu'on croit, estime Adry, mais je pense qu'il faut être réaliste. On n'a pas de stade et on n'a personne de prêt à investir dans un stade. On n'est pas prêts à payer non plus. Je pense que la plupart des Montréalais ne sont pas rendus là.»