Quelques heures avant le duel remporté 2-0 par les Blue Jays de Toronto aux dépens des Mets de New York au Stade olympique, le groupe evenko, promoteur et producteur de l'événement, a qualifié le week-end d'historique.

«Nous sommes extrêmement satisfaits de la réponse du public, a dit son porte-parole, Simon Arsenault. Les deux matchs (auxquels 96 350 personnes auront assisté - 46121 vendredi et 50 229 samedi), se sont avérés un excellent rayonnement pour Montréal. Les spectateurs se sont déplacés de partout au Québec, de l'Ontario et des États-Unis.»

L'importante affluence - 20 000 personnes de plus que pour les deux matchs de calendrier régulier disputés en Australie la semaine dernière - feront réagir la direction du Baseball majeur.

«Les assistances pour ces deux rencontres feront ouvrir les yeux à bien des gens à la haute direction du Baseball majeur et plusieurs propriétaires d'équipes, a déclaré le vice-président senior John McHale fils. (...) Cela aura pour effet que nous devrons réévaluer l'intérêt que portent les Montréalais à l'endroit du baseball»

Du côté de la Régie des installations olympiques, son nouveau président-directeur général, Michel Labrecque, a souligné à quel point la première visite du Baseball majeur à Montréal en 10 ans a servi à démontrer l'utilité du Stade olympique.

«C'est une preuve de plus que le Stade olympique, avec plus de 50 000 sièges, demeure un amphithéâtre qui est capable de recevoir de grands événements sportifs. On accueille des événements culturels, des grands salons, etc., mais ça demeure un grand stade de sport.»

Le président des Blue Jays, Paul Beeston, a répété les propos qu'il avait tenus la veille à La Presse Canadienne en rappelant à quel point l'organisation était surprise des assistances et de l'appui que lui a manifesté le public montréalais.

«(Vendredi soir), nous avons vécu une soirée spéciale dans l'histoire des Blue Jays, a-t-il souligné. Ce n'est pas tous les soirs que vous allez sur la route et que vous êtes les bienvenus. Ça n'avait pas l'ambiance d'un match préparatoire.»

Pour sa part, Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, a fait remarquer que les matchs du week-end ne se sont pas avérés un exercice de nostalgie et que plusieurs jeunes spectateurs ont assisté à ces rencontres, ce qui n'est pas pour déplaire à d'éventuels investisseurs.

«Ce n'est pas seulement de la nostalgie: il y a un désir, il y a un rêve. Quel moment exceptionnel. On avait dit dans notre étude que les Québécois, et les Montréalais, avaient le goût de voir du baseball, et bien aujourd'hui, ils sont là.»

Finalement Warren Cromartie, du Projet Baseball Montréal, a quant à lui réitéré qu'il souhaite que cet événement puisse devenir une tradition annuelle.

«Nous avons vu à quel point Montréal aime le baseball. Le Projet Baseball Montréal, en partenariat avec les Blue Jays et evenko, espère pouvoir répéter cet événement. Souhaitons que nous puissions le faire à tous les ans.»

L'envoyé spécial du commissaire remettra un rapport positif

Envoyé spécial du commissaire Bud Selig, le vice-président senior, administration, du Baseball majeur, John McHale fils, aura un rapport positif à lui remettre à son retour au bureau, lundi.

«Je ne m'attendais pas à cela, a-t-il dit aux nombreux journalistes l'entourant sur la galerie de presse du Stade olympique, samedi. J'aurais déclaré l'événement un succès avec une moyenne de 25 000 spectateurs par match. Le Baseball majeur portera une grande attention (au fait que les deux matchs auront attiré plus de 96 000 spectateurs). Il y a ici une passion brûlante pour le baseball et je serai heureux de rapporter cela au commissaire.»

Amant de Montréal - il y a passé une partie de sa jeunesse alors que son père était président de l'équipe - McHale estime que le commissaire saura faire la part des choses quand il lui donnera son rapport.

«Je ne sais pas si ça aura un impact, mais c'est son travail que de s'assurer que d'augmenter le rayonnement du sport et de trouver des endroits qui pourraient être intéressants pour le Baseball majeur dans l'avenir. Le commissaire sait que j'aime Montréal et connaît mes liens avec la ville: il sait que je donnerai une tournure positive à mon rapport. De toute façon je crois que ce serait une erreur que de tenter de tirer des conclusions sur ce que je vous dis que je dirai au commissaire.»

Il ajoute par contre que ce qu'il dira à son supérieur et ses confrères pourrait bien faire changer la perception qu'a le Baseball majeur au sujet de Montréal.

«Je dirais que notre perception de Montréal était que c'était un marché qui avait perdu quelque peu de son enthousiasme intense qu'il avait déjà eu pour le baseball. (Ce week-end) nous forcera à repenser cette opinion, à réévaluer la popularité de notre sport ici.»

Quand on lui a fait remarquer que ces propos pouvaient donner espoir à ceux qui espèrent le retour du baseball, il a bien pris soin de mettre en garde un peu tout le monde de ne pas trop s'emballer.

«Je ne suis pas certain que je mesure l'impact que peuvent avoir mes propos, mais tout ce que je peux faire, c'est de répondre le plus honnêtement que je peux. Ceci dit,  (le groupe de Warren Cromartie et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain) sont impliqués dans un projet dont on ne peut prédire le résultat et qui n'a aucune garantie de succès. Je leur ai dit que je n'avais pas entendu parler d'expansion ou de relocalisation. S'il est vrai qu'il y a des clubs en difficultés dans certains marchés, c'est à eux d'explorer ces avenues avec ces clubs et ensuite de porter cela à l'attention du bureau du commissaire. Ce n'est pas à nous à le faire.»

Les difficultés que connaissent actuellement les équipes de Tampa Bay et d'Oakland ont alimenté les rumeurs de relocalisation au cours des dernières années, mais McHale est loin de croire que ces deux concessions ont le monopole des ennuis.

«Ce ne serait pas approprié pour moi de qualifier les situations à Tampa Bay et à Oakland, mais je peux dire qu'il est très rare pour toutes nos équipes de se retrouver en même temps dans une situation parfaite. Elles s'améliorent ou se détériorent et quand c'est le cas, les propriétaires de ces équipes tentent de faire du mieux qu'ils peuvent.

«Ce qu'on cherche d'abord (dans le choix de nouveaux marchés), ce sont des amateurs prêts à payer le prix d'un billet du Baseball majeur. Les autres éléments sont plus secondaires, comme le nombre de gens portant des casquettes ou des chemises d'équipes, si les gens sont heureux en se rendant au stade, le genre de couverture de la part des médias, ce genre de trucs.»

Dans leurs dernières années à Montréal, les Expos ont disputé des matchs locaux à Porto Rico afin d'engranger de plus importants revenus. Montréal pourrait-elle devenir la San Juan d'une équipe en difficultés financières?

«Nous ne vivons pas ce genre de situation pour 2014, a indiqué McHale. Ensuite, nous aurons un changement de commissaire et je ne peux présumer de ce qu'il ou elle en pensera.»

McHale croit cependant que Stade olympique pourrait jouer le rôle de domicile temporaire dans l'éventualité ou Montréal obtiendrait une concession.

«Ma réponse ne peut être complète, je n'ai pas visité le stade à fond. Mais ma première impression est que la surface de jeu a l'air beaucoup mieux que ce qu'elle n'était. Elle semble être juste, elle ne semble pas détourner les balles vers la droite, comme elle le faisait dans les années 1970-80. Même qu'elle a peut-être une petite inclinaison vers la gauche. Tout semble en très bon état. Il nous faudrait faire une visite plus exhaustive des aires de stationnement, des salles de contrôle, de ses accès, mais je vous dirais que ce j'ai vu me satisfait.»

À Cromartie, la CCMM et aux gens d'affaires de Montréal de jouer leur prochain coup, maintenant.