Le groupe voulant le retour du baseball majeur à Montréal estime que le projet de ramener une équipe serait rentable, à condition que les gouvernements paient 67% de la facture d'un nouveau stade à toit ouvert de 36 000 sièges au centre-ville. L'étude commandée par ce groupe conclut que les gouvernements seraient remboursés en huit ans à même les retombées fiscales du projet.

L'étude réalisée par la firme Ernst & Young estime que Montréal pourrait soutenir une équipe du baseball majeur, notamment en raison de la hausse des droits de diffusion (de 40 à 60 millions par année pour les droits locaux, de 35 à 40 millions pour les droits nationaux), du partage des revenus du baseball majeur (20 millions par année, plus 15 millions par année pour les revenus de 35 millions par année) et de la demande pour les billets. L'étude a comparé les assistances et le prix des billets d'équipes situées dans des marchés de baseball comparables à Montréal, soit Seattle, Minnesota, Milwaukee, San Diego et l'Arizona.

«Le projet est viable et l'équipe pourrait concurrencer les meilleures équipes du baseball», dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Le groupe souhaite la relocalisation d'une équipe de la Ligue américaine et pense que cette équipe pourrait avoir une masse salariale de 70 millions par année, ce qui lui permettrait au moins d'espérer accéder aux séries éliminatoires. La masse salariale médiane d'une équipe du baseball majeur la saison dernière? 90 millions de dollars.

Selon un sondage Léger Marketing, 69% des gens de la grande région de Montréal sont favorables au retour du baseball majeur à Montréal, et 40% des gens sont «très intéressés» à acheter des billets. L'assistance moyenne projetée serait entre 27 600 à 31 600 spectateurs par partie

«Le modèle économique du baseball fonctionne bien. Ça serait le moment de profiter de ça. En prenant des hypothèses réalistes, le projet est viable. Montréal est le genre de marché qui peut très rapidement accueillir le baseball», dit Daniel Roth, premier vice-président, Services consultatifs transactionnels chez Ernst & Young et l'un des auteurs de l'étude commandée pour le groupe voulant ramener le baseball majeur à Montréal. Le groupe est composé par Projet Baseball Montréal, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Ernst & Young et le bureau d'avocats BCF.

Pas de retour au Stade olympique

Un retour du baseball majeur au Stade olympique ne serait toutefois pas rentable. Pour que le projet soit viable, il faut absolument un nouveau stade au centre-ville, qui coûterait 500 millions. Ce nouveau stade serait payé à 33% par le propriétaire de l'équipe et 67% par les gouvernements. La facture du gouvernement serait ainsi de 335 millions. L'étude estime les retombées fiscales à 54 millions par année. Selon les calculs de Ernst & Young, les gouvernements seraient remboursées en huit ans à même les retombées fiscales générées par le retour du baseball majeur à Montréal.

L'étude mentionne trois sites disponibles au centre-ville: le terrain adjacent à l'autoroute Bonaventure, le bassin Wellington (Griffintown) et le site actuel de l'Hôpital de Montréal pour enfants, qui sera remplacé par le CUSM en 2015.

L'étude chiffre le coût d'acquisition d'une équipe à 525 millions, ce qui porte le coût total du projet à 1,025 milliard.

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse

Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.