Le retour du baseball majeur à Montréal? La communauté d'affaires montréalaise est curieuse de connaître l'opinion de ses membres et du public sur cette éventualité. Si bien qu'elle a décidé de partager les coûts d'une vaste étude de faisabilité commandée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, en collaboration avec Projet Baseball Montréal.

Des 400 000 $ que coûtera cette étude, la communauté d'affaires défraiera 200 000 $, et le reste sera payé par la CCMM. L'identité des personnes ou compagnies impliquées dans cette étude n'a pas été divulguée pour l'instant.

Projet Baseball Montréal, le groupe fondé par Warren Cromartie en avril dernier, s'est associé à la CCMM pour annoncer mercredi le lancement de cette étude de faisabilité afin de déterminer si le retour du baseball à Montréal est envisageable.

La CCMM, par le biais de son président, Michel Leblanc, a ensuite présenté Cromartie aux gens d'Ernst & Young, qui a effectué des dizaines d'études similaires en Amérique du Nord, notamment pour la construction du nouvel amphithéâtre de Québec, et du cabinet d'avocats montréalais BCF, qui ont été greffés au projet.

«Depuis un an, depuis que Warren Cromartie a lancé ce projet, on s'est vraiment posé les questions, on a vraiment commencé à analyser les données disponibles et on s'est rendu compte que ça valait la peine d'investir pour aller au fond des choses, a expliqué Leblanc. En toute honnêteté, on espère que les résultats seront positifs, nous sommes confiants qu'ils vont l'être, mais nous les prendrons tels qu'ils sont.»

«Tout le monde ici réalise qu'il s'agit d'une étape d'un projet de longue haleine, a précisé Cromartie. Ça prendra un certain temps. Nous prendrons notre temps et irons étape par étape. Mais il s'agit d'une étape primordiale afin de déterminer si ce projet est viable.»

Cette étude vise à constater l'intérêt - ou manque d'intérêt - de la population et de la communauté d'affaires. À cet effet, le groupe a commandé deux sondages auprès de la firme Léger Marketing, un pour le public et un pour les gens d'affaires.

Le groupe cherche également à évaluer la rentabilité d'un tel projet, la viabilité à long terme d'une équipe et l'impact économique à la fois d'un éventuel stade et d'une équipe du baseball majeur.

Si on pousse l'exercice plus loin, l'étude visera aussi à déterminer quel site serait le plus propice à accueillir un nouveau stade ou si le Stade olympique pourrait s'avérer une solution pour accueillir un nouveau club, bien qu'on admette que le baseball majeur privilégie des stades situés au centre-ville pour ses concessions.

«La réponse des gens d'affaires que nous avons approchés pour contribuer à ces étapes initiales est extrêmement positive, a noté Leblanc. À cette étape-ci, on peut dire qu'une bonne base de la communauté d'affaires montréalaise est intéressée à en savoir plus. Est-ce que ça se traduira par davantage? C'est ce qu'on espère.

«Ces gens d'affaires qui investissent ne le font pas dans une optique de rendement, mais bien pour contribuer à un projet potentiellement très mobilisateur pour Montréal. Au niveau de la CCMM, qui investit la moitié des sommes en jeu, on le fait dans l'esprit de tester la valeur d'un véritable projet pour Montréal.»

Si jamais la réponse s'avérait positive - la CCMM compte livrer les résultats de cette étude à l'automne prochain - et qu'on allait de l'avant avec la construction d'un stade, pas question, pour l'instant, de demander des fonds publics: la préférence du groupe va vers un projet privé.

Cromartie, qui a évolué pour les Expos de Montréal de 1974 à 1983, n'en démord pas: Montréal est une ville du baseball majeur et il en fait sa «mission» de ramener une équipe.

«J'ai joué ici, je sais que Montréal est une ville de baseball et le sera toujours, a souvent rappelé l'ex-numéro 49. Il y a près de quatre millions de personnes à Montréal. C'est la plus grosse agglomération en Amérique du Nord à ne pas avoir une équipe du baseball majeur. (...) Nous avons hâte d'y en ramener une.»

Son groupe est déjà entré en contact avec le baseball majeur et sans être spécifique, il affirme que la réponse qu'il a reçue est positive et que son groupe «suit le protocole», sans entrer dans les détails. Il estime d'ailleurs que la situation a bien changé depuis le départ des Expos, en 2004.

«Le baseball majeur a un bon plan de partage des revenus qui aide les équipes moins bien nanties; il y a maintenant de nouvelles façons d'accéder aux séries avec le quatrième as et l'équipe de cinquième place; les médias sociaux; les meilleurs revenus générés par les droits de diffusion; et, bien sûr, la parité relative des dollars canadien et américain. Je crois que c'est le bon temps. Nous sommes affamés.

«C'est ma destinée. Je me tiens au courant du mieux que je peux de ce qui se passe à Montréal. J'ai des liens avec cette ville. J'ai de la famille à Québec. Je fais partie de tout ça.»

Cromartie peut déjà compter sur un appui à l'Hôtel de Ville: en après-midi, Projet Montréal, du candidat à la mairie Richard Bergeron, a félicité la CCMM de s'être associée à son groupe pour le lancement de cette étude.