Russell Martin sait pertinemment qu'on le blâme parce qu'il a décidé de ne pas participer à la Classique mondiale de baseball.

Il sait que ses compatriotes, les joueurs canadiens Brett Lawrie et Justin Morneau entre autres, désapprouvent sa décision.

Le truc, c'est qu'il s'en fout royalement.

«Si les gens veulent en faire une affaire personnelle, je leur dirai de se préoccuper de choses qu'ils peuvent contrôler dans leur propre vie, a affirmé Martin en entrevue jeudi. Je me soucie uniquement de ma santé parce que c'est tout ce qui compte pour moi.»

Depuis qu'il a ressenti de la douleur à une épaule à ses débuts dans l'uniforme des Pirates au camp d'entraînement, l'ancien receveur des Yankees de New York est incapable de jouer pour l'équipe qui lui a offert un contrat de 17 millions $ pour deux ans.

Pour cette raison, le gérant des Pirates Clint Hurdle respecte le choix de son receveur.

«Par moments, Russell est incapable de lancer la balle, a souligné Hurdle. Ce serait passablement difficile pour lui d'évoluer derrière le marbre de l'équipe canadienne et d'accomplir la tâche de travail qu'on s'attend de lui.»

Martin, qui a pris du mieux cette semaine, pourrait reprendre du service sur le terrain dès samedi.

À ce moment, le Canada livrera le deuxième match du tournoi - contre le Mexique à Phoenix -  et Martin n'était pas intéressé d'agir comme receveur dans cette compétition, de toute façon.

Repêché par les Dodgers de Los Angeles comme joueur de champ intérieur en 2002, l'athlète âgé de 30 ans désirait porter les couleurs du Canada à titre de joueur d'arrêt-court, une position moins exigeante pour lui sur le plan physique.

«Aller vous accroupir derrière le marbre pendant neuf manches et vous me direz après ce qui est plus exigeant», a lancé le Québécois qui n'a pas évolué à l'arrêt-court depuis sa première saison dans les ligues mineures.

Ne voulant pas laisser leur récente acquisition tester ses capacités à l'avant-champ pour une autre équipe, les Pirates s'opposaient à l'idée. Mais Martin insiste pour dire qu'il est le meilleur joueur d'arrêt-court au Canada.

«C'est mon opinion, a déclaré le Montréalais âgé de 30 ans. Si je ne le pensais pas, je ne parlerais même pas de la possibilité. Ce n'est pas la chose la plus humble à dire, mais c'est ce que je crois.»

Cale Iorg est le joueur d'arrêt-court numéro un du Canada. Plutôt que de commenter les prétentions de Martin, l'espoir des Tigers de Detroit âgé de 27 ans a simplement répondu que c'est «désolant» pour le Canada de perdre les services d'un joueur «du calibre des Ligues majeures.»

Martin, lui, voit les choses différemment.

Ayant de bons mots à l'endroit de Chris Robinson, qui agira comme receveur, le vétéran de 925 matchs dans le Baseball majeur s'est dit confiant de voir son pays faire bonne figure sans lui.

«Chris est un bon receveur, a-t-il dit. Il connaît bien les lanceurs de l'équipe. Plusieurs joueurs peuvent faire la fierté des Canadiens et j'espère que l'équipe fera mieux que la dernière fois. Cela dit, je n'étais pas là en 2006 et le Canada s'est bien tiré d'affaire.»

Martin a mentionné qu'il encouragera l'équipe canadienne à distance, mais il a ajouté qu'il ne verse pas dans le même patriotisme que plusieurs concitoyens amateurs de baseball.

«Je suis né au Canada et je suis fier de mes racines. Mais si j'étais né en Australie ou n'importe où ailleurs, je serais fier également. Je suis simplement fier d'être citoyen du monde.»