On l'appelait rarement par son nom de famille. Il a accumulé les titres de champion frappeur. Sa position au bâton était inhabituelle. Il était humble, un gentleman, un homme bon dans tous les sens du mot. Il était Stan « the Man ».

Stanley Frank Musial, l'étoile des Cardinals de St. Louis qui fut l'un des plus grands joueurs de l'histoire du baseball, est décédé samedi. Il était âgé de 92 ans.

«Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire un mot négatif à son sujet - jamais», a déclaré Willie Mays, dans une déclaration officielle rendue publique par le Temple de la renommée du baseball.

Les Cardinals ont annoncé le décès de Musial dans un communiqué, précisant qu'il avait rendu l'âme dans sa résidence de Ladue, une banlieue de St. Louis, entouré des membres de sa famille. Dave Edmonds, le gendre de Musial, a communiqué la triste nouvelle à l'équipe.

Plus tôt samedi, le baseball majeur avait pleuré la perte d'un autre membre du Temple de la renommée avec la mort de l'ancien gérant des Orioles de Baltimore, Earl Weaver, à l'âge de 82 ans.

Musial, l'idole du Midwest et détenteur de trop de records pour tous pouvoir les inscrire sur sa plaque commémorative à Cooperstown, était tellement vénéré à St. Louis que deux statues ont été érigées en son honneur à l'extérieur du Busch Stadium; une seule ne lui aurait jamais rendu justice.

Il a été l'un des plus grands cogneurs de l'histoire du baseball, l'égal de Ted Williams, des Red Sox de Boston, et de Joe DiMaggio, des Yankees de New York, même sans les réflecteurs de la grande ville.

Musial a gagné sept championnats des frappeurs, a été couronné trois fois joueur le plus utile à son équipe et a aidé les Cardinals à remporter trois séries mondiales pendant les années 40.

Il a disputé chacune de ses 22 saisons dans les majeures dans l'uniforme des Cardinals et a été invité à participer à 24 matchs des étoiles - le baseball majeur organisant deux matchs des étoiles par été pendant quelques saisons.

Lanceur dans les ligues mineures jusqu'à ce qu'il se blesse à un bras, Musial s'est alors converti en voltigeur et premier-but. Ce fut un coup du destin favorable pour Musial, qui a maintenu une moyenne de ,331 avec 475 circuits avant de prendre sa retraite en 1963.

Reconnu comme le meilleur joueur dans l'histoire des Cardinals, il a été le premier ancien de l'équipe à voir son numéro retiré. Le «vieux no 6» était toujours populaire, particulièrement après qu'Albert Pujols eut quitté l'équipe.

«Je vais chérir l'amitié qui me liait à Stan aussi longtemps que je vivrai», a écrit Pujols via son compte Twitter. «Reposez en paix.»

À la suggestion d'un ami, l'acteur John Wayne, Musial traînait avec lui des cartes de lui-même, autographiées, afin de les distribuer aux amateurs. Il aimait divertir les jeunes en effectuant des tours de magie et sortir son harmonica pour amuser les foules en entonnant sa pièce favorite, The Wabash Cannonball.

Toujours éloigné des controverses et désireux de jouer tous les jours, Musial est rapidement devenu le favori des amateurs de baseball du Midwest et de l'ouest des États-Unis. Pendant la majorité de sa carrière, St. Louis était l'équipe de baseball la plus occidentale des majeures, et les matchs des Cardinals étaient radiodiffusés dans toutes les directions, popularisant ses exploits.

«Nous avons perdu le membre de la famille des Cardinals le plus adoré d'entre tous», a déclaré le président de l'équipe, William DeWitt fils.

Les sorties publiques de Musial étaient devenues moins fréquentes au fil des ans, bien qu'il ait participé aux festivités d'avant-match lors des séries éliminatoires de 2011, année à l'issue de laquelle les Cardinals ont remporté une autre série mondiale. Et il était à la Maison-Blanche, en février 2011, lorsque le président Barack Obama lui a décerné la Médaille présidentielle de la Liberté, l'honneur civique le plus prestigieux aux États-Unis, pour ses contributions à la société en général.

«Stan demeure, encore aujourd'hui, une idole sans tache, un pilier vénéré de la communauté, un gentilhomme que vous aimeriez voir vos enfants imiter», avait déclaré le président Obama lors de son discours.

Et Musial savait faire les choses à la plaque.

Musial a amorcé sa carrière en 1941, l'année lors de laquelle Williams a inscrit une moyenne au bâton de ,406 et où DiMaggio a frappé au moins un coup sûr lors de 56 matchs consécutifs.

Il n'a jamais été retiré sur des prises plus de 50 fois en une saison. Il a mené la Ligue nationale dans presque toutes les catégories offensives, sauf les circuits, à au moins une reprise. Il a cogné 39 circuits en 1948, passant à une longue balle près de la Triple couronne.

Il a cogné 3630 coups sûrs au cours de sa carrière, soit 1815 à domicile et 1815 à l'étranger. Il a également produit 1951 points et en a marqué 1949. Élu joueur le plus utile en 1943, en 1946 et en 1948, Musial a été intronisé au panthéon du baseball dès sa première année d'admissibilité, en 1969.

Pendant sa carrière, les Cardinals ont gagné la Série mondiale en 1942, face aux Yankees, en 1944, face aux Browns de St. Louis, et en 1946, contre les Red Sox. Et il était le directeur général des Cardinals quand ils ont gagné la Série mondiale en 1967, également face aux Red Sox.

Quand il a pris sa retraite, Musial détenait 55 records de la Ligue nationale. Il était donc logique d'amorcer sa présentation sur sa plaque au Panthéon du baseball en déclarant qu'il «détient plusieurs records de la Ligue nationale».

Il a obtenu un coup sûr lors de sa dernière présence au bâton, un simple bon pour un point hors de portée d'un jeune joueur de deuxième but des Reds de Cincinnati, Pete Rose, qui devait briser le record de Musial pour le plus grand nombre de coups sûrs dans la Ligue nationale, en 1981.