Ils sont jeunes pour la plupart, hétéroclites, pas vraiment connus et personne ne leur donnait la moindre chance de s'illustrer dans l'immédiat. Ils devaient sacrifier la saison 2012 pour préparer l'avenir...

Pourtant, les Athletics d'Oakland n'ont pas de complexes; ils visent une place dans les séries éliminatoires, voire le championnat d'une rude division. Là et maintenant.

Les Athletics talonnent les puissants Rangers du Texas au sommet de la division Ouest de la Ligue américaine tout en essayant de larguer les Angels de Los Angeles. Qui l'eut cru?

Avec leur masse salariale minimale (environ 55 millions, selon les données compilées par le USA Today) et leur relatif anonymat, on n'attendait rien d'extraordinaire des joueurs en jaune et vert.

Mais en tant que groupe, les Brandon Moss, Coco Crisp, Josh Donaldson, Chris Carter, Seth Smith et autres Jonny Gomes et Cliff Pennington font maintenant écarquiller les yeux des observateurs.

Reconstruction

Pendant l'hiver, perpétuelle reconstruction oblige, le DG Billy Beane s'est départi des trois meilleurs lanceurs de l'équipe: les partants Gio Gonzalez (Washington) et Trevor Cahill (Arizona) ainsi que le stoppeur Andrew Bailey (Boston).

Beane a commencé son remaniement de personnel en échangeant Cahill et le releveur Craig Breslow aux Diamondbacks de l'Arizona, le 8 décembre, en retour des lanceurs Ryan Cook et Jarrod Parker, et du voltigeur Collin Cowgill.

Puis, le 23 décembre, le patron des Athletics a laissé aller Gonzalez et le droitier Robert Gilliam dans une transaction avec les Nationals de Washington. Les lanceurs Tommy Milone, Brad Peacock et A.J. Cole, de même que le receveur Derek Norris, ont pris le chemin d'Oakland.

Pendant que Gonzalez connaît la meilleure saison de sa carrière et flirte avec le trophée Cy Young dans la Ligue nationale, Milone apprend son métier de fort belle façon en Californie.

Finalement, le 28 décembre, dans le dernier volet de la «trilogie» de Beane, c'est le stoppeur Andrew Bailey (en compagnie du voltigeur Ryan Sweeney) qui a plié bagage, pour Boston. Les Red Sox ont renoncé au voltigeur Josh Reddick, au joueur de troisième but Miles Head et au lanceur Raul Alcantara pour accueillir Bailey.

Reddick s'impose déjà comme un dangereux cogneur - il totalise 28 circuits et 75 points produits - dans un environnement défavorable aux frappeurs, le vaste Coliseum d'Oakland.

Belle prise

Mais Beane n'allait pas s'arrêter là.

Au début du mois de mars, les Athletics ont embauché le voltigeur cubain Yoenis Céspedes, qui avait quitté son pays quelques semaines auparavant pour s'établir en République dominicaine et revendiquer le statut de joueur autonome auprès des autorités du baseball majeur.

Moyennant 36 millions pour quatre ans, les Athletics venaient de mettre le grappin sur un joueur prêt pour les grandes ligues et qui dispose des fameux «cinq outils» du baseballeur idéal.

Beane s'est montré discret pendant la dernière période de transactions, faisant seulement l'acquisition du receveur canadien George Kottaras, des Brewers de Milwaukee, pour ensuite expédier un autre receveur, Kurt Suzuki, dans la capitale américaine.

Le DG avait-il vraiment besoin de remuer mer et monde pour garder son équipe dans la course? Visiblement pas.

Le retour en force du gaucher Brett Anderson dans la rotation, le 21 août dernier, est carrément l'équivalent d'une acquisition de premier plan.

Au monticule, les Athletics doivent se débrouiller sans les vétérans Dallas Braden (épaule), Brandon McCarthy (tête) et Bartolo Colon, suspendu 50 matchs pour dopage. Mais la cohorte nouvelle s'est portée volontaire pour prendre le relais. Avec beaucoup de succès.

«Nous avons misé gros sur les jeunes lanceurs de l'équipe, a dit le gérant Bob Melvin, mardi, en parlant de Milone, Parker, Cook et A.J. Griffin. Et ils font tous leur travail, sans exception.»

Les Athletics accomplissent un petit miracle cette saison.

Et si le petit miracle devenait grand...

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