John Farrell avait beaucoup à apprendre à sa première année comme gérant dans les ligues majeures, après quatre saisons comme instructeur des lanceurs avec les Red Sox de Boston.

Le gérant des Jays devait s'habituer aux exigences de son nouveau poste, dans une nouvelle organisation, avec de nouveaux adjoints et de nouveaux joueurs. Il a mis en place une stratégie plus agressive sur les sentiers mais les lanceurs ont manqué de constance, et le club a fini en quatrième place dans l'Est de l'Américaine, avec une fiche de 81-81.

Les attentes seront plus élevées en 2012 pour les Jays dont la saison s'amorcera ce jeudi, à Cleveland. Farrell dit être prêt à appliquer les leçons de 2011 pour aider le club à s'améliorer.

«Quand pousser, quand prendre du recul, comment placer les gars dans les meilleures situations pour avoir du succès, dit Farrell. Vous voulez toujours bénéficier le plus possible de ce qu'un joueur peut offrir. Notre équipe a changé, et je pense que nous avons maintenant plus de profondeur.»

Farrell semble être à l'aise pour interagir avec les joueurs et ses instructeurs, et son gros bon sens est souvent agrémenté d'un rire ou d'un sourire. Les Jays aiment jouer sous ses ordres, et il semble bien doser son côté dur et son côté plus amical.

«Je pense que la plupart des amateurs voient John dans l'abri et pensent qu'il est très très sérieux, a dit l'instructeur sur le banc, Don Wakamatsu. Les gens ne voient pas son autre côté. Son sens de l'humour, sa facilité à parler avec les joueurs, le respect que ceux-ci ont pour lui et sa capacité à bien gérer de l'information. Il fait un travail phénoménal.»

La mission de Farrell est d'amener son équipe vers le sommet de ce qui est peut-être la section la plus difficile du baseball.

La relève a plus de profondeur cette saison et Ricky Romero et Brandon Morrow devraient être solides en début de rotation, mais des questions demeurent au-delà de ça.

Brett Cecil a été envoyé au niveau AA après une saison difficile et Dustin McGowan a souvent été blessé, tandis que Henderson Alvarez et Kyle Drabek n'ont pas encore fait leurs preuves. Les releveurs ont bien fait en avril et mai, la saison dernière, mais ils ont fini par être rattrapés par la surcharge de travail.

Une des priorités de Farrell au camp a été de valoriser l'importance pour les partants de se rendre plus loin dans les matches.

«Il y a eu trop de matches où c'était la cinquième manche et il fallait déjà faire appel à l'enclos», a dit Farrell, 49 ans.

Farrell, un natif du New Jersey, a un passé de lanceur. Il a fait ses débuts dans les majeures avec les Indians en 1987 et a effectué 109 départs en huit saisons avec les Indians, la Californie et Detroit.

Farrell est devenu instructeur en 1997 avec Oklahoma State, acceptant un poste de coordonnateur des lanceurs et du recrutement. Il s'est joint aux Indians en tant que directeur du développement des joueurs en 2001.

Il a passé cinq ans à Cleveland avant de se joindre aux Red Sox comme instructeur des lanceurs, en novembre 2006. L'équipe a remporté la Série mondiale au terme de la saison suivante. En octobre 2010, il est devenu le 12e gérant dans l'histoire du club torontois.

Wakamatsu dit que la feuille de route de Farrell le sert bien dans ses fonctions.

«Je pense que c'est très important d'avoir été dans une organisation gagnante et d'avoir pu vivre la conquête d'un championnat, a dit Wakamatsu. Il a aussi fait ses classes du niveau universitaire jusqu'au baseball majeur. Il peut tirer profit du parcours qu'il a eu pour prendre des décisions bien réfléchies.»