Les Angels de Los Angeles ont décidé de donner un peu de tonus à leur formation en y ajoutant le premier-but Albert Pujols et le partant C.J. Wilson.

Le nouveau directeur général des Angels, Jerry Dipoto, a annoncé les ententes lors des assises d'hiver du baseball, jeudi, sans toutefois préciser la valeur des ententes.

Des sources bien au fait des négociations ont toutefois indiqué à Associated Press que Pujols avait paraphé un contrat de 10 ans d'une valeur de 254 millions $ US, tandis que Wilson aurait accepté un pacte de cinq ans et 77,5 millions $. Ces sources ont requis l'anonymat puisque les contrats ne sont pas encore complétés.

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L'entente de Pujols, qui est conditionnelle à un examen médical, est le deuxième plus lucratif de l'histoire du baseball et seulement le troisième à franchir le cap des 200 millions $. Alex Rodriguez a signé les deux autres: 252 millions $ pour 10 ans avec les Rangers du Texas en 2001 et 275 millions $ pour 10 ans aussi avec les Yankees de New York, en 2008.

Pujols, qui a mené les Cardinals de St. Louis à la conquête de la Série mondiale cet automne, était courtisé par les Marlins de Miami et les Cards. Les Marlins ont toutefois abandonné le derby quand ils se sont entendus avec le partant Mark Buehrle, mercredi.

Le frappeur de puissance a disputé toute sa carrière de 11 ans avec les Cards, devenant une icône du club, au même titre que Stan Musial. Il vient au quatrième rang de tous les temps pour la moyenne de puissance (,617), derrière les membres du Temple de la renommée Babe Ruth (,690), Ted Williams (,634) et Lou Gehrig (,632).

Mais il a connu sa pire saison en 2011. Les chiffres de Pujols dans presque toutes les catégories offensives sont en déclin depuis trois ans, bien qu'il demeure l'un des meilleurs frappeurs du baseball. Il a frappé 37 circuits la saison dernière, portant sa série de saisons avec au moins 30 circuits à 11. Il a aussi maintenu une moyenne de ,299 avec 99 points produits. C'est la première fois de sa carrière qu'il ne frappe pas pour ,300 et ne produit pas 100 points dans une saison. Il est par contre devenu le troisième joueur de l'histoire à frapper trois circuits dans un match de la Série mondiale. Mais à 31 ans, il pourrait être confiné à un rôle de frappeur désigné avec les Angels.

«Les performances d'Albert parlent d'elles-mêmes, a indiqué Dipoto. Il a prouvé qu'il est le meilleur joueur de sa génération.»

Les Cards lui ont aussi offert un contrat de 10 ans, mais il a décidé de quitté le Midwest pour le soleil de la Californie.

«Il a eu tout un impact à St. Louis, je ne crois pas que les amateurs oublieront de sitôt sa contribution», a déclaré l'ex-gérant et vedette des Cards Joe Torre, qui est aujourd'hui l'un des dirigeants du Baseball majeur. «Je crois que les partisans des Cards apprécieront davantage ce qu'il a fait qu'ils ne seront fâchés qu'il quitte.»

Les réactions à travers le Baseball majeur n'ont pas tardé.

«Je suis un peu surpris, je suppose. Je croyais vraiment qu'il retournerait à St. Louis», a indiqué Walt Jocketty, le directeur général des Reds de Cincinnati, un des rivaux des Cards dans la Centrale de la Nationale. «C'est sûr que c'est une bonne chose pour notre section.»

«En 2012, il y aura deux meilleurs deuxièmes et pas d'Albert Pujols dans notre ligue. Je suis heureux», a pour sa part lancé Sandy Alderson, le directeur général des Mets de New York.

Wilson «à rabais»?

Wilson, un gaucher de 31 ans, s'amène après avoir compilé une fiche de 16-7 avec une moyenne de points mérités de 2,94 la saison dernière avec les Rangers, qu'il a menés à une deuxième participation en Série mondiale consécutive.

Dipoto a parlé de Wilson comme étant l'un des meilleurs lanceurs du baseball. Il se joint maintenant à un club qui a terminé 10 matchs derrière les Rangers dans l'Ouest de l'Américaine.

«Je ne peux pas dire (que d'empêcher Wilson de jouer pour un rival de section) était l'objectif principal», a précisé Dipoto.

Wilson était aussi courtisé par les Marlins, qui ont embauché Jose Reyes et Heath Bell en plus de Buehrle cette semaine. De leur côté, les Rangers n'ont jamais semblé vouloir faire une offre en bonne et due forme à Wilson et savaient qu'ils ne s'approcheraient pas du montant offert par les Angels ou les Marlins.

«Je ne crois pas à la surenchère, a dit le directeur général des Rangers, Jon Daniels. Notre but est d'être les meilleurs possibles à l'intérieur des paramètres (financiers) qui nous sont imposés.

«Nos sommes allés à la Série mondiale deux fois et devons trouver une façon de la gagner. Mais premièrement, il faut y retourner. Alors on doit trouver une façon de faire les séries. C'est là-dessus qu'on se concentre. Nous aimons notre équipe et notre situation, mais c'est clair que notre section est soudainement devenue plus compétitive.»

Wilson a conservé un dossier de 31-15 avec une moyenne de 3,14 en 67 départs au cours des deux dernières saisons, une belle transition pour celui qui a exclusivement été utilisé en relève de 2006 à 2009. Il a toutefois éprouvé des difficultés lors des gros matchs la saisons passée, ce qui lui a probablement coûté quelques millions au moment de parapher ce nouveau contrat.

Wilson n'a pas remporté un match en séries en 2011, devenant le premier lanceur à perdre une rencontre en série de division, en série de championnat et en Série mondiale la même année. Il a aussi été le lanceur perdant au match des étoiles, ce qui a permis à la Nationale d'obtenir l'avantage du terrain pour la Série mondiale. Les Cards l'ont emporté lors du septième match.

Avec les Rangers, Wilson était le partant numéro 1. Il pourrait ne pas tenir le même rôle chez les Angels, qui comptent sur leur as Jered Weaver (18-8, moyenne de 2,41), Dan Haren (16-10, 3,17) et Ervin Santana (11-12, 3,28) dans la rotation.

Photo: Reuters

C.J. Wilson