Les champions en titre, les Phillies de Philadelphie, sont de retour pour défendre leur titre. Quant aux Yankees de New York, ils reviennent à la Série mondiale après avoir été exclus des séries éliminatoires l'an dernier. Deux des meilleures attaques. Deux des meilleures rotations de partants. L'affrontement Yankees-Phillies s'annonce déjà grandiose.

Une finale entre les Dodgers de Los Angeles et les Yankees de New York aurait éveillé de vieux souvenirs, mais ce sont finalement les deux meilleures équipes du baseball majeur qui s'affronteront en Série mondiale à compter de demain soir.

On a longtemps cru que les Angels de Los Angeles formaient la deuxième meilleure équipe derrière les Yankees, mais ils ont commis beaucoup trop d'erreurs - décisions douteuses du gérant Mike Scioscia, bévues sur les sentiers, indiscipline au bâton - en série de championnat pour que ce soit le cas. Cet honneur doit plutôt revenir aux Phillies de Philadelphie, qui n'ont eu aucune difficulté à éliminer les Dodgers en nale de la Ligue nationale.

À une époque où le joueur professionnel change d'équipe en moyenne trois ou quatre fois au cours de sa carrière, c'est tout de même remarquable qu'il y ait cinq membres actuels des Yankees qui étaient également là en 1996, lorsqu'ils ont gagné leur première Série mondiale depuis 1978, et la première de quatre en cinq saisons.

À New York, on parle du «core four» lorsqu'il est question de Derek Jeter, Mariano Rivera, Jorge Posada et Andy Pettitte - qui lui, n'a rien fait pour changer sa réputation de «lanceur des grandes occasions» en domptant les Angels dans le sixième match de la série, dimanche.

Le cinquième qui faisait partie des Yankees de 1996, c'est le gérant Joe Girardi, receveur dans une autre vie. À sa deuxième saison dans la Grosse Pomme - et moins d'un an après avoir été blâmé pour la décevante saison des Yankees en 2008 -, Girardi vient de mener les Bombardiers du Bronx au 40e championnat de la Ligue américaine de leur histoire.

L'édition actuelle ressemble justement un peu plus à celles de la fin des années 90 qu'aux collections de super-étoiles qui ont été gauchement assemblées au cours des dernières saisons. Des gars comme Melky Cabrera et Nick Swisher sont de bons joueurs de soutien, et il en faut. Qui ne se souvient pas de Scott Brosius? Trouver le bon mélange lorsque vos 25 employés gagnent 200 millions par année n'est sûrement pas si simple, mais les Yankees semblent enn avoir réussi.

Et ils ont maintenant les bras pour veiller tard. Entre CC Sabathia et Chien-Ming Wang pour amorcer une série, qui prenez-vous? Sabathia, A.J. Burnett et Pettitte sont tous capables de lancer sept bonnes manches par sortie et si les jeunes Joba Chamberlain et Philip Hughes ne croulent pas sous la pression, ça devrait aller en relève.

La chimie est bonne, les lanceurs sont en place, mais cette première participation à la Série mondiale depuis 2003, c'est bien sûr en grande partie à Alex Rodriguez que les Yankees la doivent. Le troisième-but a obtenu au moins un coup sûr à chacun de ses neuf matchs en séries jusqu'ici. Il a produit au moins un point dans huit matchs et en a marqué au moins un dans sept.

Rodriguez a une moyenne au bâton de ,438. Il occupe le premier rang pour les circuits (cinq) et les points produits (12), et n'a probablement jamais été aussi craint. Obtenir des buts sur balles intentionnels lorsqu'il n'y a personne sur les sentiers est un signe qui ne trompe généralement pas...

Avec tout ça, on en vient presqu'à oublier que ce sont les Phillies qui ont un titre à défendre. L'équipe de Charlie Manuel peut compter sur une attaque bien diversiée, qui possède un peu de tout. Ryan Howard, Chase Utley et Jimmy Rollins sont les têtes d'affiche, et Jayson Werth et Shane Victorino connaissent de très bonnes séries. Raul Ibanez est un autre frappeur dangereux, qui souffrirait cependant d'une déchirure abdominale selon Sports Illustrated.

Mais c'est sur la butte que ça risque de se décider pour les Phillies. Chose certaine, leurs partants (Cliff Lee, Cole Hamels, Pedro Martinez, Joe Blanton et J.A. Happ) devront lancer des prises, car la relève demeure une source d'inquiétude. Et des frappeurs patients, les Yankees en ont jusqu'à demain matin. Pas une bonne combinaison...

Rivera, Jeter, Pettitte et Posada pourraient terminer leur carrière comme elle a commencé en remportant un ou des championnats, un peu comme l'ont fait Michael Jordan et Scottie Pippen avec les Bulls de Chicago. Les Phillies, eux, veulent gagner un deuxième championnat pour valider le premier, et pour que l'histoire se rappelle d'eux. Les chances que les deux puissances nous livrent un grand spectacle sont bonnes. Sortez le pop-corn et vos tuques!