Le lendemain de veille n'a pas été trop douloureux pour Éric Gagné. «Peu importe que tu sois en bonne forme ou non, c'est toujours un peu raide quand tu te lèves, mais ça va bien», a dit le centre d'attention de ce séjour à domicile, dimanche, avant le match des Capitales.

Pour la première fois en huit ans, samedi, Gagné a effectué plus de 30 lancers dans un match. Et afin de se sortir d'impasse dès la première manche, il a poussé quelques balles avec son esprit compétitif de releveur, tout le contraire de l'attitude que doit démontrer un partant.

«Comme releveur, tout ce qu'on me disait, c'était de lancer fort pour m'en sortir. Un partant doit mieux gérer sa partie. Ça vient avec l'expérience, c'est juste de la pratique dans mon cas. J'ai aussi réalisé qu'à titre de partant, l'équipe pouvait combler un retard de deux ou trois points en première manche.

«Quand je regarde mon départ, je constate que ça allait un peu mieux à chaque manche», a indiqué Gagné qui - si la température ne vient pas tout chambarder et que la rotation reste intacte - grimpera sur le monticule vendredi, à Worcester, contre les Tornadoes, et le mercredi 24 juin, à Québec, contre les Jackals du New Jersey.

«À partir d'aujourd'hui (dimanche), ça revient à la normale. J'ai eu beaucoup de plaisir hier (samedi), c'était incroyable et inoubliable. Ma famille était là et, en plus, on a gagné. Tout était parfait. J'ai jasé avec ma gang jusqu'à 1h30 et cet avant-midi (dimanche), je suis venu m'entraîner parce que j'en ai besoin», a confié le droitier, accroupi au champ droit après avoir effectué de longs tirs avec ses coéquipiers.

Gagné n'a pas caché ses émotions, samedi. Sous ses allures de lanceur intimidant se cachait un homme sensible et touché par l'appui d'une foule vendue à sa cause. Il a fait le plein de chaleur, puisque son prochain départ aura lieu dans la cour arrière des Red Sox de Boston, dans l'État du Massachusetts, un accueil qui pourrait être plus froid en raison des insuccès du lanceur de Mascouche au Fenway Park. «Ça ne m'inquiète pas. Moi, ce qui m'intéresse le plus, ce sont les fans québécois. J'entendais leurs cris, leurs encouragements et c'est la chose que j'avais le plus besoin. Je suis un partant des Capitales, c'est tout ce qui compte», a déclaré celui qui a pris le temps de signer plusieurs balles à des jeunes admirateurs avant d'enfiler l'uniforme.