Larry Walker, Ernie Whitt et Bernie Soulliere seront intronisés cette année au Temple de la renommée du baseball canadien. La cérémonie est prévue le 20 juin. Roy (Doc) Miller sera pour sa part honoré à titre posthume.

«Nous n'avons pas honoré la carrière d'un joueur de la qualité de Larry Walker depuis l'intronisation de Fergie Jenkins en 1987», a fait valoir Tom Valcke, le président et directeur général du Temple, dans un communiqué de presse.

Walker, natif de Maple Ridge, en Colombie-Britannique, a joué pendant 17 saisons dans baseball majeur, entre 1989 et 2005, dont les six premières avec les Expos de Montréal. Il a ensuite porté les couleurs des Rockies du Colorado pendant un peu plus de neuf saisons avant d'être échangé aux Cardinals de St. Louis, avec lesquels il a participé à la Série mondiale face aux Red Sox de Boston, en 2004.

Au cours de sa carrière, Walker a été élu au sein de l'équipe d'étoiles à cinq reprises, dont une fois avec les Expos, en 1992, et a gagné sept Gants D'or, dont deux avec les Expos, en 1992 et 1993.

Nommé joueur par excellence dans la Ligue nationale en 1997, alors qu'il évoluait avec les Rockies, Walker a aussi remporté trois championnats des frappeurs dans la Ligue nationale, en 1998, 1999 et en 2001.

En carrière, Walker a présenté une moyenne générale de ,313, frappé 383 circuits et fait marquer 1311 points produits en 1988 matchs. Il a également amassé 471 doubles et volé 230 buts.

Malgré ces intéressantes statistiques, il n'est pas dit que Walker sera accueilli à Cooperstown, car il est à court des 3000 coups sûrs et 500 circuits, deux barèmes presque incontournables pour un frappeur de sa trempe.

Mais avec les aveux de Alex Rodriguez à l'effet qu'il avait consommé des produits visant à améliorer les performances sportives, lundi, le curriculum vitae de Walker sera peut-être étudié avec un peu plus d'attention.

«Lorsque quelqu'un m'a demandé, récemment, ce que je pensais de la situation concernant A-Rod, j'ai répondu, à la blague, que ça me faisait mieux paraître!», a lancé Walker, mercredi.

«J'imagine que si vous regardez ma situation de cet angle, ça pourrait rendre ma candidature un peu plus intéressante. Mais je vais demeurer campé sur mes positions et si je reçois quelques votes, je serai content. Et si je suis suffisamment chanceux pour être élu, alors là, je deviendrai tout à fait hystérique», a ajouté Walker.

Mais la carrière professionnelle de Walker dépasse largement ses statistiques. Des statistiques qui font de lui le meneur dans à peu près toutes les catégories offensives parmi les joueurs de baseball nés au Canada.

Remarqué par le regretté dépisteur des Expos Bob Rogers et embauché pour la somme de 1500 $ US en 1984, Walker est devenu une super-vedette, un statut qui a incité un plus grand nombre d'équipes du baseball majeur à se pointer au nord de la frontière canado-américaine pour repérer des joueurs canadiens.

Si un joueur du talent de Walker existe au Canada, se sont dit les dirigeants d'équipes, il pourrait bien y en avoir d'autres.

«Une fois qu'il a atteint les ligues majeures et qu'il est devenu une grande étoile, le recrutement de joueurs canadiens a augmenté», a noté Jim Fanning, qui a longtemps travaillé au sein de l'organisation des Expos et qui était directeur du recrutement lorsque la formation montréalaise a accordé un premier contrat à Walker.

Aujourd'hui, de nombreux joueurs originaires du Canada sont élus ou invités au match des étoiles et sont des candidats pour quelques-uns des plus prestigieux honneurs individuels. Plusieurs ont acquis l'inspiration de faire carrière au baseball en regardant jouer Walker.

«Il est celui que tous les joueurs canadiens actuellement dans les ligues majeures ont admiré lorsqu'ils étaient adolescents», a confié le premier-but étoile Justin Morneau, des Twins du Minnesota, dans un courriel acheminé à La Presse Canadienne.

«Il a établi les standards pour les joueurs de position dans ce pays et a aidé à prouver que nous ne sommes pas seulement des joueurs de hockey», a ajouté Morneau, qui est lui aussi originaire de la Colombie-Britannique, plus précisément de New Westminster.

Whitt, qui a disputé 1218 matchs dans l'uniforme des Blue Jays de Toronto, a frappé 131 coups de circuit durant sa carrière. Il est ensuite devenu une sorte de père spirituel du baseball canadien, occupant le poste de gérant de l'équipe nationale lors des Jeux pan-américains de 1999 à Winnipeg. Il a détenu des fonctions analogues lors des Jeux olympiques de 2004 et lors de la Coupe du monde de baseball de 2006. Whitt sera de retour au poste de gérant de la formation canadienne lors de la Coupe du monde de 2009, qui se tiendra en mars.

Soulliere, originaire de Windsor, en Ontario, a oeuvré pendant plus de 40 ans dans le baseball amateur.

Miller, qui a amorcé sa carrière en 1903, a joué pour des équipes de Chicago, Boston, Philadelphie et Cincinnati dans les ligues majeures.