Meaghan Benfeito l'avoue d'entrée de jeu; elle a connu un mauvais début de saison qui a été causé, en partie, par ses blessures successives au cou et à un triceps. Mais, comme elle le dit si bien, c'est parfois un mal pour un bien.

«Par la force des choses, je me suis retrouvée loin de la piscine en début d'année, et, même si on ne souhaite jamais se blesser, je dois admettre que ça m'a fait du bien. Mes blessures m'ont permis de retrouver mon amour pour le plongeon», a reconnu Benfeito, qui sera en action en lever de rideau des Séries mondiales de plongeon de Montréal vendredi, lors de l'épreuve féminine à la tour de 10 m synchro.

La Montréalaise de 28 ans ne le cache pas: elle avait perdu l'amour de son sport l'an dernier, à la suite du départ de sa grande amie Roseline Filion. Et ce marasme a affecté ses performances, ainsi que la transition en compagnie de Caeli McKay, une plongeuse de 18 ans originaire de Calgary.

Ses blessures en début de saison ont aussi affecté ses résultats. Benfeito a terminé cinquième des demi-finales A à la tour individuelle lors des Séries mondiales de Pékin et quatrième des demi-finales B aux Séries mondiales de Fuji. Les choses n'étaient guère mieux en synchro, où McKay et elle avaient respectivement fini au cinquième et sixième échelons à Pékin et Fuji. Des performances bien en-deçà des attentes.

«L'an passé, ç'a été difficile, parce qu'elle (McKay) était nouvelle et que je venais de perdre Roseline, donc on a dû s'adapter à un paquet de nouvelles choses, a d'abord évoqué Benfeito. Cette année, on savait à quoi s'attendre, et notre communication s'est vraiment améliorée.»

Benfeito ne cache d'ailleurs pas que le fait que McKay soit venue habiter pendant environ cinq mois chez elle, tout juste avant les Jeux olympiques de Rio de Janeiro, avait grandement facilité les choses.

«Elle est mature, elle est motivée, et cette année je trouve qu'on a enfin cliqué, a ajouté la double médaillée de bronze aux Jeux de Rio en 2016. Évidemment, ça n'a pas très bien été lors des deux premières épreuves des Séries mondiales - c'est de ma faute, j'étais blessée -, mais là, aux Jeux du Commonwealth, tout a débloqué.»

Au point, d'ailleurs, que Benfeito y a décroché une médaille d'argent à la tour invidividuelle et une autre à la tour synchro avec McKay. La principale intéressée croit d'ailleurs que cette performance à Gold Coast, en Australie, a mis la table pour une fin de semaine mémorable à la piscine du Parc olympique.

«Nous avons réalisé à quel point nous sommes capables de former une bonne équipe, même si nous plongeons ensemble depuis peu. Ça s'en vient, ça prend du temps, mais elle (McKay) et moi on communique beaucoup mieux et surtout, on s'amuse», a résumé Benfeito, le sourire accroché aux lèvres.

Benfeito croit donc en ses chances de grimper sur le podium ce week-end, tant à la tour individuelle qu'en synchro, en dépit de la présence des plongeuses chinoises - les favorites de l'événement. L'entraîneur-chef de l'équipe canadienne, Aaron Dziver, a toutefois tenu à atténuer les attentes à la tour de 10 m synchro.

«Caeli, c'est tout nouveau sa percée sur la scène internationale. Il lui manque encore un peu d'expérience pour être en mesure de garder son sang-froid et de performer au moment opportun, comme le fait si bien Meaghan, a-t-il dit. Mais si tout va bien à l'entraînement, je suis confiant qu'elles pourront aspirer au podium aux Jeux de Tokyo en 2020, comme l'ont fait Roseline et Meaghan à Rio en 2016.»

Après l'épreuve féminine vendredi, ce sera aux messieurs de s'exécuter à la tour de 10 m synchro. Les finales féminine (Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu) et masculine (Philippe Gagné et François Imbeau-Dulac) au tremplin de 3 m synchro auront ensuite lieu en début de soirée.

Les Séries mondiales de plongeon de Montréal se poursuivront jusqu'à dimanche soir. Il s'agit de la première épreuve de plongeon internationale à être présentée dans la métropole depuis le Grand Prix de la FINA, en mai 2012.