La plongeuse québécoise Carol-Ann Ware a pris sa retraite la semaine dernière.

Maëlle Dancause, la porte-parole de Plongeon Canada, avait indiqué vendredi dans le cadre de la 18e rencontre internationale CAMO Invitation que Ware «ne plonge plus».

La principale intéressée, qui était présente sur place, n'avait pas voulu discuter avec les membres des médias puisque sa décision était «encore trop fraîche».

Elle a finalement publié un communiqué en soirée confirmant sa décision.

«Je dois dire que j'ai eu une belle carrière en plongeon en plus de rencontrer des gens formidables de partout dans le monde, alors j'en suis reconnaissante, a-t-elle déclaré. Je suis aussi très heureuse de terminer ma carrière avec d'aussi bons résultats internationaux, spécialement ma médaille d'or des Universiades. Ce moment restera toujours l'un de mes plus beaux souvenirs en plongeon.»

Ware devait participer à l'épreuve à la tour de 10 m ce week-end à la piscine du Centre sportif Claude-Robillard, mais elle a finalement décidé d'y renoncer.

Âgée de 25 ans, Ware aurait remis sa carrière sportive en question après les Universiades de Gwangju, en Corée du Sud, l'été dernier. Après avoir remporté l'or à la tour de 10 m synchro avec Celina Toth, Ware aurait éprouvé de la difficulté à trouver la motivation nécessaire pour reprendre l'entraînement à l'automne.

«En ce moment, j'ai envie d'aller de l'avant et de commencer un nouveau chapitre de ma vie. Merci à Plongeon Québec, Plongeon Canada, mes entraîneurs et mes coéquipiers de m'avoir aidé à me rendre aussi loin. Je vais à tout jamais chérir les moments passés avec eux», a-t-elle ajouté.

Les représentants du club CAMO et de Plongeon Québec, qui ont indiqué avoir appris la nouvelle dans les dernières heures, ont paru surpris de la décision de Ware.

Cette dernière est la soeur aînée de Pamela, qui fait partie du célèbre «Fab IV» en compagnie de Jennifer Abel, Meaghan Benfeito et Roseline Filion. Elle participait jusqu'à tout récemment aux épreuves individuelles et synchro - en compagnie de sa soeur - à la tour de 10 m. Ware plongeait depuis au moins une quinzaine d'années. Son meilleur résultat chez les seniors sur la scène internationale a été une deuxième place à la tour de 10 m synchro en compagnie de sa soeur Pamela au Grand Prix de plongeon FINA de Madrid, en 2009. Elle avait aussi pris la deuxième place au tremplin de 3 m synchro en compagnie de Pamela aux championnats canadiens de London, en Ontario, en 2011.

D'autre part, l'épreuve à la tour de 10 mètres synchro féminine prévue vendredi soir au Centre sportif Claude-Robillard a été annulée faute d'inscriptions.

«Une très bonne plongeuse»

Sa décision d'annoncer sa retraite est d'autant plus surprenante que Ware venait d'enregistrer en avril dernier son meilleur résultat des trois dernières années chez les seniors sur la scène internationale. La plongeuse de Beloeil avait terminé quatrième à la tour de 10 m au Grand Prix de plongeon de la FINA de San Juan, à Porto Rico.

Hélène Morneau, une ancienne plongeuse membre de l'équipe nationale qui a fait le saut comme arbitre internationale en 1981, a vu Ware plonger de l'enfance jusqu'à tout récemment, aux championnats canadiens de 2014. Elle admet que Ware ne l'a pas toujours eu facile, mais l'a dépeinte comme une battante.

«Carol-Ann a eu sa part de blessures au fil des ans, a rappelé Mme Morneau. Est-ce qu'elle avait d'autres objectifs après (les Universiades)? Je ne le sais pas. Mais je sais que c'était tout de même une très bonne plongeuse.»

Selon Morneau, Ware s'est retrouvée un peu coincée bien malgré elle entre deux générations dans l'univers du plongeon canadien.

«Carol-Ann ne fait pas partie du groupe élite - le «Fab IV» -, et il y a de jeunes filles qui commencent à pousser derrière, a résumé celle qui est devenue la première juge québécoise aux Championnats du monde aquatiques de la FINA à Rome en 2009. Elle se ramasse donc un peu en «sandwich» entre les deux groupes, une position un peu inconfortable.

«Donc un jour, si tu as l'école et que tu décides que tu es rendue là... Ce n'est pas nécessairement mauvais pour le plongeon; c'est probablement une décision qu'elle a pris pour elle, a-t-elle ajouté. Mais si elle décide un jour de devenir juge, et bien on va la prendre c'est certain!»