Pendant que le gotha mondial s'expliquait à Kazan en Russie, Michael Phelps, la superstar de la natation et des Jeux olympiques, s'est lui servi des Championnats des États-Unis pour rappeler avec éclat qu'il faudrait compter sur lui en 2016 aux Jeux de Rio.

Après trois titres nationaux et autant de meilleures performances mondiales en trois jours, Phelps a terminé sa belle semaine texane à San Antonio avec une cinquième place, lundi.

Ce revers sur 200 mètres brasse, une distance qu'il nage rarement en compétition, n'a guère contrarié l'athlète le plus titré de l'histoire olympique.

Au passage, il avait quand même atteint son objectif: battre avec son chrono de 2:11,30, le record sur la distance de son club du North Baltimore Aquatic Club (2:12,10). «Quand j'ai touché le muret, j'avais la tête qui tournait, je ne sentais plus mes jambes», a-t-il souri.

Mais Phelps, 30 ans, avait déjà assuré l'essentiel en envoyant un message sans équivoque à ses rivaux: malgré son âge, malgré ses 18 mois de retraite après les JO de Londres en 2012, et malgré ses déboires avec la justice, il est de retour avec la ferme intention de compléter encore son impressionnante collection de médailles olympiques (22, dont 18 en or).

«Je suis dans une forme que je n'avais plus atteinte depuis très, très longtemps, cela me donne confiance», a-t-il assuré.

Privé des Mondiaux 2015 de Kazan en raison de la décision de sa fédération après son arrestation pour conduite en état d'ébriété en septembre 2014, le phénomène de la natation mondiale a abordé ces championnats nationaux le couteau entre les dents.

Champion du monde virtuel

Il a d'abord fait sensation vendredi en remportant le 200 m papillon avec un chrono de 1:52,94 («Sans doute le meilleur 200 m papillon de ma carrière»), puis a confirmé le lendemain sur 100 m papillon (50,45), avant de menacer le record du monde du 200 m quatre nages (1:54,75) dimanche.

Comme s'il avait voulu les remettre à leur place, Phelps a nagé plus vite que les champions du monde 2015 sacrés quelques heures plus tôt à Kazan.

L'un d'entre eux, le Sud-Africain Chad Le Clos, sacré champion du monde du 100 m papillon et champion olympique 2012 du 200 m papillon devant... Phelps, n'a guère apprécié et a estimé qu'il était plus facile de réaliser des chronos de référence dans une course sans rivaux.

«Je pourrais dire des tas de choses, mais je préfère laisser mes résultats parler pour moi, j'ai toujours agi comme cela», lui a répondu Phelps.

Après des mois difficiles, entre son arrestation pour conduite en état d'ébriété, sa suspension de six mois et une cure de désintoxication en passant par des chronos décevants au printemps, Phelps est soulagé.

«J'ai vu que mon entraînement payait, j'aborde cette année olympique en pouvant construire quelque chose, ce qui ne m'était plus arrivé depuis 2007», a-t-il martelé.

Le Clos et les autres peuvent être inquiets. En 2008, à Pékin, Phelps avait réussi l'incroyable exploit de remporter huit médailles d'or, reléguant son compatriote Mark Spitz, septuple champion olympique 1972, aux oubliettes de l'histoire olympique.

«Cela montre que quand on veut quelque chose, on l'obtient. Je suis vraiment super-motivé», a-t-il conclu.