Star de la natation asiatique, Sun Yang a lancé un coup de gueule lors des Mondiaux-2015, reprochant à la presse internationale de mettre systématiquement en doute les performances des nageurs chinois et de les attribuer au dopage.

«Les médias ont tendance à penser que chaque fois que nous, Chinois, on fait un bon résultat, c'est qu'on est dopé. On s'entraîne dur et on travaille dur, comme n'importe quel athlète dans le monde», a lancé le champion.

Sun Yang s'est exprimé sur le sujet sans agressivité mais avec fermeté dimanche devant les journalistes du monde entier réunis à Kazan, après avoir conservé son titre de champion du monde sur 400 m libre.

Le champion avait créé la controverse en 2014 suite à une suspension de 3 mois qu'il avait purgée dans le plus grand secret.

En mai, il avait été contrôlé positif et suspendu, mais cette sanction n'avait été rendue publique que 6 mois plus tard, sans que ni la Fédération chinoise de natation ni l'Agence antidopage chinoise ne donnent d'explication.

Le géant (1,98 m) de la natation chinoise avait alors démenti avoir tenté de se doper, assurant avoir pris pour raison de santé un médicament stimulant, du vasorel, et affirmant ignorer qu'il contenait une substance interdite.

«Réelle méprise»

En Russie, il s'est à nouveau justifié en invoquant une «réelle méprise».

«En tant qu'athlète, on travaille très dur, et forcément il y a des moments où on se blesse. Et parfois on prend des trucs dont on ne sait pas vraiment ce que c'est. C'est une réelle méprise», a argué le nageur de 23 ans, en espérant «que les médias du monde entier sauront avoir une attitude juste envers les athlètes chinois et qu'ils (les) traiteront équitablement».

Le nageur de longues distances est aussi intervenu pour défendre sa jeune compatriote Ye Shiwen, dont la performance à 16 ans lors des jeux Olympiques de Londres en 2012 avait suscité la polémique.

Ye Shiwen avait remporté le 400 m 4 nages en réalisant une performance spectaculaire, record du monde à la clé (4:28,43).

Sa performance avait interpellé nombre d'observateurs et des rumeurs de dopage avaient vite circulé, contraignant l'adolescente à se justifier.

«Des athlètes se sont fait prendre dans d'autres pays, en Australie par exemple, et personne n'en fait grand cas. Je pense que c'est irrespectueux envers la Chine», a regretté Yang.

Depuis 2011, Sun Yang a inscrit son nom parmi les grands nageurs de l'histoire en remportant les médailles d'or du 400 et du 1500 m nage libre lors des jeux Olympiques de 2012 à Londres.

En finale du 1500 m libre des Championnats du monde 2011 à Shanghai, il avait fait sensation en s'octroyant le record du monde en 14 min 31 sec 02, soit 7 secondes de mieux que le temps signé par l'Australien Grant Hackett 10 ans plus tôt.

À Kazan, le champion a décroché dimanche une 6e médaille d'or individuelle et s'avance vers une moisson de titres rare: sur ces mêmes Mondiaux de Kazan, il entend en effet remporter le 200 m, le 400 m, le 800 m et le 1.500 m libre.

Pour l'instant, pas de record du monde en vue cependant pour le Chinois. Et c'est l'Américaine Katie Ledecky, seulement 18 ans, qui s'y est collée lundi, sur 1500 libre également. Sous les applaudissements.