Audrey Lacroix était en pleurs à la conclusion des essais canadiens pour les Jeux panaméricains et les Championnats du monde le mois dernier à Toronto. Malgré sa victoire au 200 mètres papillon, la seule pour le Québec, et sa sélection pour les deux grandes compétitions estivales, elle était très déçue de sa prestation dans la piscine où se tiendront les Panam en juillet.

La fin de son association de cinq ans avec l'entraîneur Benoit Lebrun la troublait également.

Deux semaines plus tard, Lacroix replongeait dans les mêmes eaux torontoises. Après une période d'essai, la nageuse de 31 ans a choisi de s'établir de façon définitive au Centre de haute performance - Ontario, logé dans le Centre aquatique panaméricain de Scarborough. C'est le Britannique Ben Titley qui sera son entraîneur.

«J'ai décidé que c'était probablement la meilleure option pour me préparer pour [les Jeux olympiques] de Rio en 2016», a annoncé Lacroix en entrevue téléphonique.

Sa contre-performance aux essais est peut-être le dernier «petit coup de pouce» qu'il lui fallait pour procéder à un changement de décor qui mijotait depuis quelques semaines. «Je sentais que je n'avais peut-être pas vraiment fait le maximum pour bien performer à cette compétition-là», a expliqué la double athlète olympique.

Passé à la trappe dans la foulée de la fermeture du centre national de Montréal, l'an dernier, Benoit Lebrun lance un nouveau groupe d'entraînement avec de jeunes nageurs. Lacroix, qui ne s'entraînait plus qu'avec Victoria Poon, n'était pas prête à composer avec l'incertitude qui entourait ces changements.

Devant la réticence de sa protégée, Lebrun dit avoir «tiré un trait» sur sa relation avec la médaillée d'or des Jeux du Commonwealth. Il lui a suggéré d'aller voir Titley.

Lacroix pense trouver son compte à Scarborough, où elle côtoiera plusieurs membres de l'équipe canadienne, dont son ancienne coéquipière Sandrine Mainville. «C'est un peu ça que je suis venue chercher ici, a noté l'athlète originaire de Pont-Rouge. Avec tous ces autres athlètes de haut niveau, l'accès à tout le support est plus facile.»

Bien que spécialisé dans le sprint, Titley estime être en mesure de mener Lacroix vers son plein potentiel. En plein ce que la cinquième aux Mondiaux 2007 voulait entendre.

«Comme Ben me l'a dit: on ne sait pas comment les filles plus jeunes vont évoluer», a souligné celle qui a terminé 12e aux JO de Londres. «Moi, c'est sûr qu'il me manque de faire la finale aux Jeux olympiques. J'aimerais que ce soit possible. Je suis parmi les compétitrices qui peuvent y aspirer. Après, dans une finale, on ne sait jamais ce qui peut se passer.»

Le 1er juin, Lacroix s'envolera pour l'Europe avec ses nouveaux coéquipiers torontois. Elle prendra part au circuit Mare Nostrum en Espagne et en France. Elle replongera ensuite dans sa nouvelle piscine pour les Jeux panaméricains (du 14 au 18 juillet) avant de participer aux Mondiaux de Kazan (du 2 au 9 août). Avec son habituel sourire, idéalement.